mercredi 9 janvier 2013

Colleen


J'ai l'attache parisienne et la confidence champêtre, tout près de la queue de vache. L'intimité est telle qu'on dirait un souffle murmuré à l'oreille. Isolement, tout faire soi-même, vivre à l'écart, une liberté vertigineuse. Je suis allongé et j'écoute, il me semble tout savoir au fond, mais entendre les notes répétitives me soigne. Impossible de bouger.
La radio néerlandaise s'est emparée de cette audace artistique. Jorane, Hildur, c'est la violoniste Colleen qui retient tout mon souffle cette fois-ci. Des trois cordes graves, la française s'octroie la liberté de jouer un instrument différent pour chaque morceau. Un talent d'envergure.
500 copies, une douceur hypnotique, une pochette vultueuse de dentelle jaune vieillie sur un flan de belette. Mort aux vaches, un mythe, un label de disques précieux. Colleen, pas un disque depuis 2007. Juste avant il y a cet instant de grâce, à l'attache parisienne au beau milieu du quartier chinois « The thumb piano song ».


Colleen 2006 « Mort aux vaches » label : staalplaat
www.staalplaat.com
http://colleenplays.org/






mardi 8 janvier 2013

RNDM



Pour commencer l'année peinard, sans trop se casser la tète, un disque instinctif qui paye pas d'mine vient colorer les bacs.
Il y a deux ans, Joseph Arthur s'est amusé auprès de Ben Harper et Dhani Harrisson pour offrir, sous le nom de groupe Fistful of Mercy, un album de pop aux mélodies séduisantes. Joseph change d'équipe, réinvente un trio avec RNDM. A sa droite le Pearl Jam Jeff Ament, à gauche Richard Stuverud. Un connu, l'autre moins, comme les Fistful.
On en prend d'autres et on recommence. Sauf que là, c'est du rock, c'est pas Harper, c'est Ament, la basse est un poil plus sexe, la prise directe et la gratte bonne. Cette nouvelle collaboration flirte avec un bon U2, un Dinosaur Jr soft, du Gun'n'roses, du Pearl Jam..... on a déjà entendu ça, sauf qu'il y a la voix de Joseph Arthur. Puis quelques mélodies de son cru: « Hollow girl » ou « New tracks».
Guitare basse batterie live, un peu plus d'urgence « Throw you to the pack », pas déplaisant du tout. Y'a même des ondes Stones/Boss/Dylan avec le final « Cherries in the snow »

Une récréation rock.

RNDM « Acts » label : monkey wrench
http://rndmband.com/




lundi 7 janvier 2013

Elton John 70


Rendre la monnaie sur ce moment de tendresse. Payer cash en retour. La douceur est un deal dont on ne sort jamais vainqueur, une impasse. Cul de sac. Je gravis librement et chute lourdement. Je rêve de promenades solitaires à flaner, mais je croise toujours des traces de pas dans la boue, des crocs dans l'écorce.
Un piano s'incline devant le clavecin qui pleure, l'écharpe de velours est un cataplasme à moutarde. La harpe ponce et fait table rase des utopies, tant de cordes pour un seul sentiment. Rosita, Rose, Rosy les mêmes épines. Le jardinier s'écorche dans sa roseraie, le seul à pleurer face aux épidermes cuirs, aux cuirs pachydermes. «  I am what i am, you are what you are... »..et ces notes de piano comme mes pas au bord de la grenouillère quand le cobalt injecte aux voiliers blancs ces volutes crémeuses. Les ombrelles de la Seine comme des papillons ultra légers motorisés coulent entre mes doigts. Ma crasse licken s'enfonce dans l'herbe grasse sous le platane, je cherche le soleil gris désespérément et je rêve que je dors.
1970, un couple est né, John/Taupin.

Elton John 1970 « Elton john » label : mercury




dimanche 6 janvier 2013

Allen Toussaint



Une planète est née aux premiers jours du siècle dernier, le Jazz, Ferdinand Jelly Roll Morton le clamait haut et fort. La nouvelle Orleans, le berceau, la terre féconde d'une vie culturelle qui continue à balancer.
La Nouvelle Orleans, c'est aussi le berceau d'Allen Toussaint, pianiste, chanteur, compositeur, arrangeur... C'est avec une flopée d'amis et d'invités qu'il reprend des standards du cru.
Duke Ellington, Thelonious Monk, Django Reinhardt, Sidney Bechet... Marc Ribot à la guitare, trompette Payton, clarinet Byron..et Allen Toussaint au piano. Du blues classieux en jazz lumineux, Eddy chantait « hier encore j'avais deux amis ».
Le vent au point mort laisse le gris brouillard s'emparer du temps et de nos tempes. Intemporel, lutter contre l'humidité ambiante, de la clarté, un label ensoleillé (Nonesuch), Joe Henry aux manettes, strictement acoustique.
Je ne sais plus où je suis, je ne sais même plus quel temps il fait dehors, mon Glenlivet décante, la cheminée agonise, la lumière sent la frangipane. On va laisser mourir ce dimanche trop lourd.

Allen Toussaint 2009 « The Bright Mississippi » label : nonesuch
http://allentoussaint.com/
http://www.nonesuch.com/artists/allen-toussaint




samedi 5 janvier 2013

Recul : les 5 de l'année





Bilan 2012


5 albums par ici:
Dominique A « vers les lueurs »
Nicolas Comment / Xavier Waetcher « retrouvailles »
Alexis HK « le dernier présent »
Lou Doilon « places »
Benjamin Biolay « vengeance »


10 pilliers :
Neil Young « psychedelic pill »
Jethro Tull « Thick as a brick 2 »
Nits « malpensa »
Dr John « locked down »
Bob Dylan « tempest »
Patti Smith « banga »
Leonard Cohen « old ideas »
Joe Bonamassa « driving towards the daylight »
Tindersticks « the something rain »
Rich Robinson « through a crooked sun »


10 indépendants:
Rover « rover »
Mark Lanegan « blues funeral »
Bill Fay « life is people »
Swans « seer »
Godspeed you! Black emperor « allelujah don't bend ascend »
Gravenhurst « the ghost in delight »
Mount Eerie « ocean roar / clear moon »
Band of holy joy « how to kill a butterfly »
Michael Kiwanuka « home again »
Alt-j « an awesome wave »


10 instrumentaux:
Hildur Gudnadottir « leyfou ljosinu »
Fabio Orsi « the new year is over »
Greg Haines « moments eluding »
Machinefabriek « colour tones/stroomtoon/secret photographs/lichtung/deep fried..) (7 albums en 2012)
Valgeir Sigurdsson « architecture of loss »
Raime « quater turns over a living line »
Brian Eno « lux »
Nils Frahm « screws/stare »
Edvin Aarset « dream logic »
Fennesz « on invisible pause / aun »

vendredi 4 janvier 2013

Alt-j





.A force de voir des pochettes un peu partout, on finit par glisser dessus et laisser le buzz en surface. Les bilans dithyrambiques de fin d’année m’ont quand même poussé à découvrir l’album d’Alt-j et entrer dans cette pochette merveilleusement minérale. Je signe à mon tour, je m’ajoute et m’aligne au flot.
Je n’ai pas pu résister à cette circonvolution colorée. Le nuancier explose, la palette est grande ouverte et l’arc-en-ciel éventré. Tout est flamboyant et de la sève féconde dégouline de ce miracle pop. Un raffinement sonore, des idées lumineuses fourmillent de ce patchwork mordoré. Les mélodies ciselées épousent une voix libre. Les références pleuvent et cette pyrotechnie de notes nous emmène sur les terres folles de Flotation Toy Warning, Patrick Watson, Get Well Soon, vers une expérimentation luxuriante et sucrée. A l’écoute de « An awesome wave » je pense immédiatement à la folie douce de Beautiful South, ce merveilleux groupe anglais qui nous a offert de poignantes chansons pop dans les 90’s.
La mélancolie est à peine effleurée, la joie suggérée et les sens se bousculent. Et si l’intelligence de l’écriture demeure, c’est au sein des nervures biologiques et des connections minérales multicolores. Dichotomie de tissu cérébrale dévoilant la quintessence ou photo satellite d’un fleuve qui pénètre dans les terres, l’album d’Atl-j flotte quelque part entre le divinement petit et l’infiniment grand. Véritable richesse libre, défouloir pop.
Pour l’occasion des prix décernés, « An awesome wave » est réédité ces jours-ci avec un DVD ajoutant à la magie, une heure d’interview et d’images bariolées.

Alt-j 2012 « An awesome wave » label : infectious
http://soundcloud.com/alt-j/sets/an-awesome-wave/
http://altjband.com/




James Yorkston and Friends 2025

  L'ombre pyramidale s'allonge sur les asters. L'aulne au dessus de ma tète a déjà montré ses chatons avant de pioncer pour quel...