vendredi 31 janvier 2025

The Necks – Bleed - 2024

 


Gamin, je crois bien n'avoir jamais eu envie de sauter dans les flaques. Je suis resté enfant. Briser un miroir, ne plus voir le ciel dedans, pas envie de faire râler non plus.

Me rouler dans l'herbe plutôt, je me souviens de cette envie permanente. Ou encore aller fouler un champs grillé à me dorer quand l'herbe fatiguée me boudait la peau.

Graminées ma madeleine, mon cerveau manœuvre quand la touffe grasse danse. Dans l'ordre esthétique des choses, un paysage sans herbage est un désert qui m'angoisse. Même la dune a son Oyat.

Le crane rasé de Perry Blake dans la « Still Life » est une idée lustrale qui me remue. La caresse d'une prairie.

Mes plaines sont des marées de chlorophylle. Je rumine. Mes mâchoires s'agacent et mes paumes réclament. The Necks plus ultra, ce groupe paysagiste sonore me suis depuis très longtemps. Aucun album à l'écart, Chris Abrahams pareil.

En attendant qu'elle pousse, quel profond voyage au creux des herbes.


The Necks 2024 « Bleed » sur Fish of Milk

15 commentaires:

Chris a dit…

J’ai eu l’occasion de voir le guitariste en concert il y a quelques années... un groupe plutôt exigeant...

DevantF a dit…

Je regroupe mon commentaire ici, je ne sais pas si tu es alerté d’échange sur des « anciens » post. J’ai commencé par « Bleed » après avoir quitté un conseil de Pascal sur le bassiste Barre Philips. En terme d’association d’images je lutte entre tes paysages plutôt rassurants et mes dernières lectures, plongé dans la SF lointaine Arthur C Clark et L’Odyssée et récente avec le problème des trois corps de Liu Cixin, renforcé par une série de Podcast que Pascale écoute le soir sur les mystères du Cosmos (« Dernières Nouvelles de l’Univers » de A Brahic) tout ce préambule pour arriver à mes sensations sur « Music From Two Basses » « Bleed » chaque note aigue c’est croiser un corps céleste, un voyage dans le « vide » à observer de plus en plus près des étoiles géantes. Heureusement pour retrouver raison il y a Marry Waterson et cette superbe chanson « Wings » aux timbres envoutant, caressant et pour finir apaisant.
Quand je suis à Menton j’ai de ma terrasse la Méditerranée, mais quand je te lis mon jardin me manque. Qui a dit « Qui a deux maisons perd la raison » ?

Sorgual a dit…

Tu me fais penser avec nostalgie à mon passé, quand pendant les grandes vacances je quittais pendant 4 à 6 semaines mes parents pour m'éloigner de mon habituelle ville pour devenir un rat des champs, dans la bourgogne viticole, ébloui par les bêtises que pouvait imaginer mon rural cousin.Quelle liberté. Tu te souviens de l'herbe, moi je me souviens de la terre, quand on rentrait à la maison couvert de terre et de poussière, ayant joué à la guerre, cachés derrière la butée des asperges à lancer des grenades (mottes de terre ou poires pourries où l'on mettait et allumait un "pirate" ces pétards étanches et dévastateurs)... La trace du pied noir dans le fond de la baignoire, presque indélébile ... la douce punition d'aller promener le chien ... puis les patates rôties de ma grand mère au fond de la vieille cocotte noire en fonte ... Une heureuse enfance si insouciante.

charlu a dit…

Tony Buck ? j'adore leur jazz ambiant introspectif et dilaté

charlu a dit…

nan, je n'ai pas cet outil d'alerte. Ah ouaih vous partez loin dans vos lectures. J'ai l'impression que les miennes restent dans mon domaine de confort, je suis sur Pessoa et intranquillité, et le génial Peter Shapiro "Turn the beat aound".. bref. Chance les 2 baraques. Je ne vois que peu souvent cele qui m'ouvre ses portes au Portugal. Pas assez, j'attends la retraite, je suis sûr que Pessoa là bas c'est autre chose :)

charlu a dit…

ah ah, cette manie de jouer à la guerre. Si j'aimais tomber dans l'herbe, je passais toute mon énergie aussi à fabriquer des cabanes et forteresse dans les marronniers... imprenables, scruter les petits bois avant d'aller l'explorer à travers les chants de maïs

DevantF a dit…

J'aime bien quand Sorgual fait écho, à quand tes propres papiers Sorgual musiques zé souvenirs, tu n'auras peut-être pas des milliers de lecteurs (quoique, qu'en sais je) mais tu nous auras nous...

Sorgual a dit…

Merci Dev. Touché. Peut être qu'à un moment ma timidité et ce syndrome de l'imposteur qui hante tous mes actes depuis tant d'années s'atténueront assez pour me lancer dans un blog personnel.

Chris a dit…

Non, ah je me suis trompée ! C'était le guitariste de The Ex 😆

Chris a dit…

Mais oui, lance toi Sorgual, on sera quelques-uns à te lire! ;)

Mylène Gauthier a dit…

Petite boîte, dit vrai. Un moment donné, il faut se donner la chance d'apparaître.

Mylène Gauthier a dit…

Belle idée Devant. :)

Mylène Gauthier a dit…

Je ne sais pas pour la musika, je dois écouter plus profondément, mais pour la pochette et le texte, je plussoie.

charlu a dit…

Je crois bien que t'as pas trop le choix Sorg :)

charlu a dit…

ah oui.. encore je me disais, la gratte chez The Necks, c'est de l'option ambiante très lointaine ;D

Barclay James Harest (1974) "Live"

  Viens là mon petit bichon, ils disent plein de saletés sur toi, papa est là, on va se remettre un petit coup de «  Negative earth  » dans...