samedi 16 novembre 2024

Dick Annegarn 2005


 

J’ai mis à belle veste orange pour sortir grimper sur le chemin qui surplombe le village. C’est pas trop pour qu’on me distingue ou qu’on ne me cartouche pas, nan, c’est juste que je l’aime bien cette vieille pelure roussie quand l’automne traîne l’été sous ses godasses. La gadoue porte encore en elle les averses estivales, le soleil cucul éponge, la citrouille est cuite, la gueule grande ouverte tuée par les guirlandes et les boules de Noël. Un jour on va la tartiner de frangipane. Pourquoi vouloir toujours accélérer, s’engouffrer dans le tunnel toujours plus vite.

Potiron poltron, châtaigne en cendre, cèdres délavés, Potron Minet, l’eau est là, partout, à poil les branches, plus aucune gêne et le foutre en flotte les chatons s’agitent. Aurons-nous de la neige cette année ? je vais laisser mes géraniums dehors, à force.

« Le ciel plonge depuis des semaines…. » le vivant pionce, les arbres ne sont plus qu’arborescence. On va savater mou et laisser traîner le pas, le blues des ploucs que la glaise braise. Le rouge aux joues pour mettre à jour l’humeur du matin je reviens du coteau tout crotté l’air heureux et harassé. J’ai quelques bûches aux creux des bras la braise glaise attend mon foyer, mes croquenots terreux ont des cailloux collés avec des feuilles et des asticots. Ma belle veste orange rebelle fume, c’est le mois sans tabac. Mon plan de cuisine cucurbite assez la cardamone et les topinambours m’attendent, tout est nuit, la hache courbaturée sur la chèvre est cuite, les trois petits cochons sont toujours dans le bois. Dick n'à de garde que de faire vibrer la poésie.


Dick Annegarn 2005 « Plouc » sur tôt ou tard

4 commentaires:

sorgual a dit…

Curieux que tu nous parles de celui là, car à part la couleur de la chemise , je ne lui trouve pas grand chose de positif ... le ventre mou de sa discothèsuqe selon mes très (trop ?) partiales oreilles. Je l'ai surtout suivi des fantastiques débuts en 74 à Adieu Verdure en 97. Après ... juste un regain d'écoute pour Vélo Va.
Et aujourd'hui en apéro du dimanche un gin fizz amélioré, on ajoute un peu de jus d'orange sanguine au gin et jus de citron; c'est top.

DevantF a dit…

Ames sensibles s’abstenir. Autant ton texte est contemplatif, à peine mélancolique et surtout bien terrien et vivant autant musique et texte de Dick Annegarn sont plombant, bon pas tous, « accordons » j’ai cru à du Bobby Lapointe. « Le Grand Diner » est la chanson qui me colle quand je l’écoute maintenant. Et Sorgual d’enfoncer le clou dans le mou du ventre.
Puisque cocktail, mon rejet du gin appartient au passé depuis ma découverte du Gin + Concombre. Mais el le lisant j’ai eu une envie de margarita, heureusement rien à la maison pour faire.
PS : Le tuba sonne triste aussi, je préfère l’hélicon.
PS (encore) quelques grands moments après nouvelle écoute « L'Arborescence » « 3 Petits Cochons » et « accordons » histoire de cheminer avec toi

charlu a dit…

J'aime beaucoup le Dick. Depuis Ubu et les Geranium, comme toi "Velo Va" le sommet, mais aussi beaucoup de trucs de lui. La météo différente, j'avais "Soleil noir" dans ma besace, superbe disque. J'ai survolé le "Söl" du confinement..mais bon. Bah tu vois, ton apéro est orange aussi. Moi avec Dick, j'avais un Fitou. Un sanglier sur la pochette, des envies de Leucate et d'étiquette orange.

charlu a dit…

Âmes sensibles..j't'en foutrait moi, bon OK, le "Plouc" c'est du morceau choisi, et comme je disais à Sorg, "Soleil du soir" est dans une autre couleur. Bref, je sais que c'est anecdotique, mais un Dick de temps en tempsme fait du bien. "Velo Va" en drapeau. J'aime bien le Gin, teps en temps, beaucoup plus que la Vodka, par contre le concombre.. de ton plein gré où poussé un peu ? Bon, je reste sur le rouge terreux.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...