L’énergumène disait sautiller sur les plaines. Le désert, les grands espaces. J’avais pourtant l’impression qu’il était là, à mes côtés, vautré brindezingue comme désossé là par une murge dantesque. Il avait beau rugir, ses palmes fuchsia le dénonçaient, il n’avait pas bougé d’un tibia depuis la veille.
« The cellar song » a retenti des heures à faire frémir toute la carne du quartier ((I was drunk at the ) pulpit). La viande à la cave, cuite dans le torchon. Imbibée. Rien du tout les grands espaces, le lion doré à l’ocre moustache du Kentucky macère sur le plancher névrosé de ma cabane. Y’a quand même des gars qui jouent, banjo claudiquant, cordes molles, percussions percluses, un autre monde. Celui-là débute, le Palace Brothers, Will propulsé à sa vitesse, son propre débit en prince.
Pas l’impression qu’ils souffrent malgré la complainte de ses nylons. Pas vu le moindre manque des vastes étendues sudistes qui déroulent juste sous cette vieille porte en bois ajourée. On sent le vent chaud qui passe en dessous, le soleil aussi, l’odeur cury des plantes cuites, du sable poussiéreux et un ciel découragé par des procrastineux.
Quelle aventure ce « There is no-one what will take care of you », ou pas.
Palace Brothers 1993 « There is no one what will take care of you » sur Domino 2012
7 commentaires:
Grandiose album que j'aime encore écouter ; mais celui qui m'avait envahi par sa sombre atmosphère et la voix plus dissonante était le suivant, Palace Music : Viva Last blues de 1995. En particulier, Tonight's Decision (And Hereafter), qui me donne toujours autant de frissons à chaque écoute.
Un jour peut-être, non, j’espère sûrement je prendrai le temps de me plonger dans quelques littératures sur la country qui m’attendent sur une étagère. C’est ce que j’ai pensé à l’écoute du Palace. A l’opposé de la pop luxurieuse et arrangeuse – que j’adoooore – du brut brut. Une bande son alternative à TRUE DETECTIVE, pas le dernier dans la neige, quoique ? De temps en temps j’écoute.
C’est tout de même envoutant mais glaçant. Pas se tromper de saisons.
Hoo oui, celui ci m'avait séduit, déjà plus chaleureux, les arrangements? Je n'avais pas percuté le chemin parcouru par l'artiste, je commence à peine à comprendre le fil rouge Oldham.
".. Déjà plus chaleureux... " en réponse à la remarque de Sorgual. Mais c'était mal placé.
Ah ah Sorg, j'adore aussi cet opus d'un autre félin sur la pochette.. Beaucoup plus fort pour moi fut "I see a Darkness".. la baffe. Puis "The letting go" mais c'est une autre histoire, un autre nom. Il est récurent le Will.
Yes.. du brut, du sec.. de plus en plus dans mes esgourdes.. de moins en moins la pop luxurieuse. Alors glaçant .. pour Will ?? a pas compris la fin :) moi tt Will tte saison, c'est mon foyer plein de braise.
Y'a plein de collaborations en plus.. je vais faire le tri, j'achetais tout à l'époque. Et je me dis que je n'ai pas chopé le dernier.
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