À croire que plus il pleut, plus les filles aiment à me consoler. Françoiz loin d'être Beth a laissé place à un tourbillon féminin qui m’inonde régulièrement, même si la fréquence de mes billets n’obéit pas visiblement à mes émotions récurrentes. La météorologie des faims artistiques. La phénologie de mes addictions.
C'est une évidence dans ma vie, je me vautre apaisé auprès des féminités. Toujours ma hiérarchie, mes collègues, amis mélangés et sous mon toit, des dames surnuméraires. Sur ma parcelle fleurie et sur ma plaine, tout est femelle, tout m'éveille et me soigne. Ma platine.
Pas plus loin qu'une joue tracée d'encre de Chine, Alela Diane il y a quelques minutes me susurrait des envies rouges dans un folk dream des plus envoûtant (Headless Heroes 2008). Les îles britanniques ont pris le dessus et King Hannah m'a alpaguée par le colback. Avec sa grisaille et sa raillerie de côtes en furie elle m'a ensorcelé. Sec et Lo-Fi, du ciel plombé et un vent furax en rafales. Il suffit pourtant de descendre au creux de la corniche pour trouver l'accalmie. L'air iodé est en accord mineur, les riffs sont la houle, et si tout semble posé, la pluie continue de tromber.
Ça ressemble à une dérive solitaire, un instant long cendré et perdu au creux d'un abri granité ou bétonné pas loin d'El Paso, les pieds et le front sont à la merci des eaux.. et puis soudain..une main. La tienne.
Ça dégouline de partout, la nature gicle comme pas possible, les basses pressions ne laissent aucun coin sec, ton ventre est un marécage mon aquamanile, aucun répit pour l'aridité et je patauge comme un âne après avoir un peu mouru si près de la noyade. Des miroirs dans la boue à se mettre à genou, des flaques pour se bigler en fermant les yeux, génuflexion hébétée devant la cascade, des ruissellements sur la nuque pour respirer. Qu'est ce qu'on ferait pas pour l'eau.
Tiens, bizarre, au bout de ma lecture sonore de « Big Swimmer » de King Hannah, le stream algorithmique en branle me propose « New World »..le nouveau single de Tindersticks. Groupe habité par la féminité depuis la nuit des tempes, malgré dans le clip le santon à moustache qui danse et reluit des temps, verni qu'il est.
King Hannah 2024 « Big Swimmer » sur City Slang
5 commentaires:
Mes fumeux deux ans de retard, j’étais encore sous le choc de son album « I'm Not Sorry, I Was Just Being Me » et je me curiose sur celui que tu proposes. En fait même impression avec ces pochètes trompeuses. J’aime cette claustrophobie, j’ai l’image d’un concert en sous-sol avec la dame et sa voix éteinte tandis que … soudain une fulgurance de guitare sous un spot blanc aveuglant (abeuglant ?) qui nous laisse dans le noir à en oublier sa bière.
J’ai lu d’autres images – les Inrocks – évoquant une Amérique poussiéreuse, road trip à faible revenue et poussiéreux. Chacun son image mais rien de très pop la dedans ni champêtre. .
Tiens, c'est une découverte pour moi. Total zappé le précédent. J'ai évité le rapprochement trop facile d'une comparaison PJ/Neil..mais bon, ce mélange me plait beaucoup, et mine de rien, je l'écoute ts les jours ce truc.
J'avais adoré le précédent. Et celui là est vraiment pas mal, avec cette voix qui m'envoûte. Inépuisable Liverpool...
J'ai pris un peu de retard dans mes écoutes (Ah Lenny, pourquoi tu fais si peu de morceaux rock dans ton nouvel album ?) car j'ai révisé mes Stupeflip pour les partager à la demande d'un américain dans la quotidienne de Twighlightzone Rideyourpony où j'ai décidé de proposer ma CDthèque française.
Sorgual
Ah tiens Sorg..je ne l'ai pas associée à Liverpool, pas pensé, maintenant que tu le dis. Tu kiffes Kravitz.. tiens donc.. j'ai écouté son dernier.. la 1ere emballe, puis je m'épuise. En fait, je crois que c'est lui qui me gonfle. Ceci dit, qq pus à fond. Je vais pas être original mais 1992 est SON disque.
Eh.. j'ai rien de Stupflip :o
Le meilleur le premier : https://pixeldrain.com/u/JTmwnHNk
Je poste le s deux suivants sur TZ.
Et tout à fait d'accord LK c'est le début qui est génial ...
Sorgual
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