mardi 16 janvier 2024

Astrïd - 2023



Derrière chez moi s'étend un arrière pays infesté par le vide. De longues plaines dévastées dominent quelques vallons courbes peu profonds, ils sont doux et silencieux. Une orgueilleuse ceinture d'arbres les démasque. À quelques buissons de chez moi l’étendue happe, il est possible à certaines heures creuses de la journée de n'y croiser personne. Ce moment précis où tout se met à chanter, sans voix aucune. Le paysage sonore qu'il faut aller chercher.

C'est la phénologie qui guide la mélodie, le Celsius la tonalité, le vent peut être cuivré ou argenté, qu'il glisse ou s'engouffre, les plumes d'or ou de plaintes...la lumière mixe.


Ce matin la respiration est pastel, le froid immobile a nacré les sons. Je suis allé fouler mon arrière pays. Le drone ankylosé, le son des champs engourdi, je me suis régalé de ce concert de cordes planantes et de nappes mélancoliques, braves et pénétrantes. Je ne suis pas loin de mon trou creusé quelques décennies déjà, à quelques charmilles craquantes de là, que le gel fait chanter. Je sais que derrière moi à bout de toits, Cyril Secq m'attend et qu'il a peint tout ça.


Astrïd chante mes paysages depuis que le Ruthénois Arbouse Recordings a laissé s'évader.


https://musicforastrid.bandcamp.com/album/always-digging-the-same-hole

https://www.facebook.com/astridmusique/


Astrïd 2023 « Always Digging the Same Hole » sur False Walls

2 commentaires:

Mylène Gauthier a dit…

Un infestation du vide, ça sonne comme des fourmillements de riens. J'ai beaucoup aimé Miss
Astrïd et tes mots qui font de belles peintures. Merci Charlu.

charlu a dit…

Le silence enferme les sons les plus beaux .. selon.
Biz Mylène

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...