vendredi 22 juin 2018

Moustaki 69



J'ai le doux souvenir de mon grand-père amenant au lit le plateau du petit déjeuner pour ma grand-mère qui aimait traîner ses rêves sur le traversin. Peut-être restait-elle un peu plus longtemps au lit juste pour avoir le plaisir de cette attention là. Elle a bien trimé dans sa vie la Micheline amoureuse d'un cheminot.
Sur le plateau, toujours le même bol de café chaud avec les deux tartines de pain grillées et beurrées. Pas de la baguette, mais du pain, tronçonné toujours de la même épaisseur.
Je reviens souvent au cour ordinaire des choses qui comme le chante Murat, peut incendier le quotidien. A la fureur des ambitions qui accélère les vies pour pas grand chose, je préfère cette infinie tendresse comme on fleurirait le temps qui passe à sa vitesse normale.

Solennelle, l'heure est la même, l'attention inébranlable, l'amour je la devine encrée.

A quelle vitesse vivre  C'est un titre de magazine que j'ai entraperçu au coin d'un kiosque pendant mes virées errantes du midi. Sont forts ses journalistes, ils te balancent des principes ravageurs et modernes pour te remettre en question ou te faire flipper ton casse-dalle de midi. A quelle vitesse ?? le comportement vital et nos actes vont bientôt être flashés sur la voie publique. Des points sur notre carte d'identité ?? le débit des vies, le dépôt des veines, les échelles biologiques sont violées.

La douceur d'une seconde dégustée, du même pas que mon grand-père qui, un plateau à la main entre les trains qui passent en bas de son jardin à la même heure et les voitures toujours les mêmes qui défilent de l'autre côté vers la rue, s'en allait dire sa tendresse quotidienne.



George Moustaki 1969 « George Mostaki » label : polydor

5 commentaires:

jean-jacques a dit…

Merci pour ces merveilles

TonTonMusik a dit…

Beau comme disque, rien à dire de plus, sinon just listen :-)

charlu a dit…

magnifique disque pour ralentir un poil .. truc pour le hamac. Merci Tonton et JJ pour ton passage.

Mylène Gauthier a dit…

J'adore Moustaki.

Alex De La Pop a dit…

Il est génial ce disque en effet, un vrai classique !

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...