J'ai le doux souvenir de mon grand-père
amenant au lit le plateau du petit déjeuner pour ma grand-mère qui
aimait traîner ses rêves sur le traversin. Peut-être restait-elle
un peu plus longtemps au lit juste pour avoir le plaisir de cette
attention là. Elle a bien trimé dans sa vie la Micheline amoureuse
d'un cheminot.
Sur le plateau, toujours le même bol
de café chaud avec les deux tartines de pain grillées et beurrées.
Pas de la baguette, mais du pain, tronçonné toujours de la même
épaisseur.
Je reviens souvent au cour ordinaire
des choses qui comme le chante Murat, peut incendier le quotidien. A
la fureur des ambitions qui accélère les vies pour pas grand chose,
je préfère cette infinie tendresse comme on fleurirait le temps qui
passe à sa vitesse normale.
Solennelle, l'heure est la même,
l'attention inébranlable, l'amour je la devine encrée.
A quelle vitesse vivre
C'est un titre de magazine que j'ai entraperçu au coin d'un kiosque
pendant mes virées errantes du midi. Sont forts ses journalistes,
ils te balancent des principes ravageurs et modernes pour te remettre
en question ou te faire flipper ton casse-dalle de midi. A quelle
vitesse ?? le comportement vital et nos actes vont bientôt
être flashés sur la voie publique. Des points sur notre carte
d'identité ?? le débit des vies, le dépôt des veines, les
échelles biologiques sont violées.
La douceur d'une seconde dégustée, du
même pas que mon grand-père qui, un plateau à la main entre les
trains qui passent en bas de son jardin à la même heure et les
voitures toujours les mêmes qui défilent de l'autre côté vers la
rue, s'en allait dire sa tendresse quotidienne.
George Moustaki 1969 « George
Mostaki » label : polydor
5 commentaires:
Merci pour ces merveilles
Beau comme disque, rien à dire de plus, sinon just listen :-)
magnifique disque pour ralentir un poil .. truc pour le hamac. Merci Tonton et JJ pour ton passage.
J'adore Moustaki.
Il est génial ce disque en effet, un vrai classique !
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