Grand jeu sans frontière 6ème édition:
Mardi 18 juin
Francophonie
Ici, on chante ou on est Français.
Ici au milieu de nos cinq murs sans frontière, la langue française est un art que l'on jalouse, que l'on respire.
Ici, la verve n'est pas pop. Le populaire est dans la rime riche, la quintessence des mots qui imposent aux notes une architecture chansonnière ancestrale qui arme cet hexagone tempéré. A l'image de nos douces collines, la palette des vers s'étend d'une large ductilité, et la prose s'épice de complexes édifices. Les acteurs y passent tout leur temps, décortiquent et font l'amour avec l'étymologie. Trois mots, trois milles émotions.
Il y a nos pères, ceux qui les tuent, ceux qui ne s'en défont jamais, les libres, les formatés, les sismiques et les mous. L'identité artistique est tellement forte, il y a les fayots et les maudits. Les mots sont là, tous à prendre, et juste à les évoquer, il y a un chant. J'ai mes conteurs à moi, eux seuls savent nourrir mes cellules. De la philosophie, des sentiments, mes idées derrières, mes convictions avec la note qu'il faut. La communion.
La chanson, c'est pas du gâteau, faut imbriquer, faut avoir du coffre et conjuguer, faut avoir morflé et aimé... « combien de souffrances... ». De la plus haute visibilité à la plus profonde marginalité, on chipe avec nos viscères ceux qui nous brulent les yeux, nous divertissent ou nous régénèrent.
Depuis quelques jours, Jacques Bertin est à nouveau parmi nous. Il a toujours été là, je vous en parle depuis la nuit des temps. Il y en a tant d'autres, et il y a lui, absolument lui. C'est un monde, une gueule, des coups de gueules, des tremblements cytoplasmiques. Pas beaucoup vu son nouvel album dans les bacs, lui qui cultive un recul indispensable sur l'industrie de l'art. J'aime les traits de ses chansons, j'aime de moins en moins les hommes moi non plus, et pourtant je veux qu'on m'aime quand même. Je ne sais plus comment m'y prendre pour trouver l'harmonie. On nous classe, range, catalogue, on nous rend cabot. Luttons et donnons envie, prenons les armes et dégustons des textes, croquons les grains de folie.
Et puis doucement je m'en fout, j'écoute Jacques Bertin, cet événement vital, cette tranquillité d'équinoxe sur un peuple qui ne sent plus la météo de nos alvéoles. Et puis j'en prends d'autres... « Chez Bertin, changement de propriétaire » par exemple avec Aragon, Gougaud, Brua, Ferré, Vasca, Sommer, Dimey, Bérimont..... tout est là, tout est dit.
C'est un secret donc, je vous le dit, Jacques Bertin nous parle à nouveau..pour qui veut entendre, de sa langue hexagonale riche, puissante, juste et belle. Les anamours ricanent, la mélancolie caliméro est ma redingote permanente que personne ne veut recoudre. Je vieillis mal moi aussi, à connaître si bien ses faiblesses, on s'impose tant d'efforts. Les excès ne tuent que les bons neurones et pourtant ma vie est à jeun de permissions, et le lierre rampe sur mon crépi qui s'épaissit.
Ici on chante en français, je suis de plus en plus ailleurs à toujours dévorer les mots d'ici.
Jacques Bertin 2013 "L'état des routes" label : velen
http://velen.chez-alice.fr/bertin/disques/etatdesroutes.htm
20 commentaires:
heureusement prévisible sur ce coup là. Avec moi tu as déjà préparé le terrain... J'écoute Revoilà le soleil en attendant ta drop-invit.
Yo Mon C! Le nom me dit quelque chose, mais j'avoue (non sans honte) ne pas connaître... Merci l'ami!
Au moins à toi j'étais sur de faire plaisir et de m'exposer avec un grand sourire à ta verve. Bertin je ne connais pa et tu m'avais fait saliver rien qu'en l'évoquant. Je vais me jeter sur la drop.
Superbe mon Charlu,
merci pour nous
et merci pour lui
"Parfois on ne fait qu'un avec sa vie,on s'assied parmi les choses de la terre comme dans le fond d'une journée tiéde quelque part loin derrière les collines assommées de l'été,
on est soi-même la pomme et le blé, l'odeur du foin coupé
on est dans une ride du sourire de la terre
on est sur le palier de l'éternité, on va frapper
Ceci est votre domaine de joie....."
Oui Esb.. le gars des bords de Loire :D D'ailleurs t'as pas des photos de la grèle d'hier ?? parait qu'on aura pas de Vouvray cette année.
Normal que Bertin reste dans les fondrières, c'est presque devenu une philosophie pour lui.. je vous le file.. vous me direz.
Merci mon Pap's...depuis le temps qu'on parle de Bertin !! merci pour cet opus, pas plus, pas moins, tjrs Bertin :D
C'est ptét ce qu'il me faudrait en ce moment... Beau texte une nouvelle fois mister C.!
Ah! Tes mots de la terre... magnifique billet. Vais écouter avec plaisir.
Jacques ???
Pas inclus dans mes connaissance (j'ai bien une Bertin, prénom Colette qui jouait la flûte à bec de bonne nuit les petits et qui a été ma prof, mais là...).
Bon je pars en découverte.
merci et de ta part ça n'est que du bon pour sûr.
Arfff...depuis plus de 30 ans que je fréquente les médiathèques de ma ville, je ne te dis pas combien de fois je suis tombé sur ses disques, qui ne devaient pas être usés par les écoutes tellement ils donnaient l'impression de ne presque jamais sortir.
Je ne les prenais pas non plus, ça ne tombait jamais dans mon humeur, dans mes envies du moment. Bertin ? Non je veux du punk. Une autre fois, la j'ai envie de rock. Pas ce coup-ci, j'ai des Ferré à écouter. Pas aujourd'hui je le sens pas...
Du coup je suis toujours passé à côté de ce mec, que je ne connais que par bribes. Bêtement.
Si j'avais commencé à l'écouter il y a 30 ans et puis continué après, toutes les fois suivantes, aujourd'hui ce serait peut-être un vieux compagnon de route, de ceux qui servent de balise, de phare, qui nous aident tracer le chemin sans nous égarer.
A chaque fois que je tombe sur un disque de Bertin, parce que ça se produit encore, je repousse l'échéance, j'imagine une montagne à escalader. Je me fais de plus en plus vieux pour l'alpinisme. Et puis je suis sujet au vertige.
Mais je vais essayer c'est sûr, je ferai de la petite randonnée, de la moyenne montagne, en prenant mon temps.
Hello.
Connnais pas du tout mais les pochettes sont magnifiques et ton texte aussi.
Me reste plus qu'à écouter mais si Till a attendu 30 ans je vais moi-même réfléchir un peu...
EWG
Sad... kwa ça... ehhh ohhh tu vas pas nous couler une bielle en plein vol.. on les connait dehors, on y va, j'étais pas pour avant, mais puisqu'il faut y aller, on va la faire cette secte de blogueurs déglingués .. toute façon, c'est trop tard, t'es là et tu vas morfler avec nous... regarde la tronche à T... eh eh... des oufs je te dis :D
Sad, Red Frac... je vous mets dans la boite.. sérieux vous me direz .. si ça s'trouve c'est moi :D
Bah Pax aussi... connais pas la colette..mais tu vas découvrir le Djack ;D
Bon Till et Evrett.. faut qu'on parle... ouaih, mais vous savez quoi.. j'ai découvert Bertin grace à un prof de Français frapadingue des chanteurs d'ici. Il m'a accosté lors d'un concert de Leny Escudero car il entendait dans ma caisse, une K7 audio de titres inédits 45T du Leny.. on a pas arrété d'échanger des documents.. et lui ce fut Bertin et Corringe. Je suis pas prof de français mais la texture est terreuse.. du domaine du fleuve... demandez à Esb :D
Sérieusement, je comprends tout à fait... et puis ça me ferait un peu gonfler les gonades si tout le monde aimait Bertin :oooo
Re sans dèc... je vous file.
Merci à tous les p'tits gars... c'est tjrs très touchant vos passages.
Ok, j'ai écouté cet am et je suis resté sur le c...
Vraiment du bon, du très bon même.
Alors encore merci pour la découverte (il y a des chances que ça me serve au boulot - tj cette déformation professionnelle...).
à +
la grèle, c'était entre 4h30 et 6h30 du matin... de quoi terroriser mon fils (on a des velux)...pas le bon timing pour les photos et depuis la lumière est moche... Quelques heures auparavant on était à Villandry et la lumière était déjà pas terrible (cf http://tourismental.blogspot.fr/)
Nous la foudre est tombée sur l'école et fendu un mur !!! évacuation, et le préau s'est retrouvé rempli de petit zombi tout blanc de peur :D
Alors maintenant à chaque grondement, ma petite dernière vient se réfugier loin de son vélux.. je lui mets Bertin, ça la calme :D
Je vais essayer Bertin... merci pour la drop. Mon fils faisait une drôle de tête tout à l'heure avec le Field rotation... mi figue mi raisin...
C' est joli, on dirait que tu parles de poésie, oups c' est vrai que le lyrisme l' associe à la musique, bravo!
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