jeudi 5 juillet 2012

Nicolas Repac


C'est sur « La fuerza del sentimiento » que je me suis mis à pleurer. La peau gallinacée m'avait pourtant mis en garde depuis le début du disque, du blues comme jamais, Dieu en habit du diable tout le long. Une couleur, une culture, un slide avec un couteau, de la chair autour de l'os, un continent.

La fuerza del sentimiento était trop pour moi, pas pu rester debout. Et pourtant on les veut ces instants là, on recherche sans cesse un morceau qui vous transperce la gorge, parce qu'on est pas grand chose. Carotide, reins, os ou pelvis, tout y passe... Nicolas Repac raconte : « Médecine blues, chamanisme, la musique guérit, soigne les corps, guide les âmes, médecine douce, médecine blues, blues chaman, la force des sentiments se puise à la source claire et féminine de la vibration »...pas pu rester debout.

Complaintes, Voodoo, aube et crépuscule, de la Serbie au Sénégal..nomades, enchainés, prisonniers, de John Lee Hooker aux plus sombres inconnus, Willie Johnson, Cheikh Lo, beaucoup de groove, pleins de doigts burinés, un soleil de plomb et des larmes brûlantes, un grand artiste à la tète de No Format! Nicolas Repac. Il a cueilli tout cette histoire qui mijote dans son cerveau depuis l'enfance, et beaucoup travaillé en studio pour offrir le plus beau disque de blues depuis des décennies. Comment ne pas devenir fou sur « All ready? »? comment ne pas s'évader des murs carcéraux de nos oppressions, « L'oiseau s'évade de sa cage par le son ».. « Betty loop » Moby peut changer de planète. Les Betty sont des prisonnières.. faut pas pleurer Betty. 
Boucles et loops en boucle, Bo Diddley et Bonga... je vais pas me relever. Je suis un crocodile....

la fuerza del sentimiento et moi je continue de peindre mon village, la moisson a commencé hier. Poussière de blé, blues caniculaire.
La flute, c'est une flèche dans la poitrine.. la force des sentiments... me suis pas relevé.

Nicolas Repac 2012 « Black box » label : no format!
Échelle de richter : 9
support cd
après 5 écoutes
http://www.myspace.com/repacnicolas
http://www.noformat.net/








Puis il y a cette collaboration aussi, en parallèle, « L'or noir » caribéen, hommage poétique à Aimé Césaire, l'album en collaboration avec Arthur H, avec qui il a dansé sur « Haiti Bottlaneck » de Black Box.







Et puis pendant que j'y suis, il y a aussi un des plus bels albums de chansons d'ici, « La grande roue » sorti en 2007. Un puit de poésie, une idée de perfection injustement passé sous discrétion. Sa grande roue à lui, c'est le soleil et des oiseau autour... des idées de gimick en boucles comme professeur inlassable.. un monde cinématographique enchanté, des continents qui s'entrechoquent. Ce disque là, je l'emmène partout.
Un grand artiste... et surtout bourré d'  « Idées noires ».

Nicolas Repac 2007 « La grande roue » label : no format (avec un distributions discograph)

2 commentaires:

charlu a dit…

Yes Moods, j'avais vu ton billet sur ce disk.. avec deux autres crhoniques j'avais apris la sortie de cet opus.
Pour le trouver, il a fallu débattre avec un disquaire qui savait plus où il l'avait rangé !!! entre world habituel où est casé NoFormat, puis jazz.. et blues là où il était finalement posé... BLACK BOX perdu qq part dans les bacs, c'est un drame.
En tout cas merci pour avoir devancé tout le monde Dragon'sMood..
Je connaispas du tout LaVil, le premier Repac que j'ai, c'est "Le dogme des VI jours" !!!
No Format, comme Herzfeld .. sont des labels/assos grandioses.

BIZ

charlu a dit…

Exact .. j'chu parti un peu vite la d'sus, c'est la tète chauve dessinée sur la pochette qui m'a entourloupé. J'avais mêm eoublié qu'il y avait Kanche dedans. Lui aussi, j'en suis dingue.
Plates excuses Moods.
En tout cas, je réécoute, et Black Box est vraiment à tomber..j'avais moins flashé sur Swing Swing. Mais tout ça reste du très haut niveau.
Eh, j'chu partant pour La Vile..mais je me casse bientot.. j'te ferai signe en aout ??

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...