Divaguer dans l'inconscient et se perdre au détour d'un sente inconnu, un autre itinéraire des collines qu'on croyait posséder. Mon village n'a pas encore tout avoué. Il reste des endroits secrets, et ma terre dévoile son épaule comme si je la découvrais pour la première fois. Un autre angle, le cœur de la tour, sa chair en pleine lumière, cette pierre laiteuse et son ventre de biche. De la mousse s'agrippe depuis des millénaires, pas tant que ça, sa volupté taillée perdure, son érection se fige, toujours aux aguets. Daguet duveteux, daim crémeux, pierres caramels, quel élan ce donjon amputé !!
Le limon gras a coloré la roche blanche roussâtre, le vent a poli de son souffle violent la taille érigée. Un périmètre de sécurité éloigne les badauds et les amoureux. Il est impossible de toucher la pierre de mon épaule. Seuls les corbeaux mordorés s'y reposent avant de repartir pour le champ. Les hirondelles aussi, moins frileuses que les pigeons, quand elle lâchent la flèche pour la voir d'un peu plus loin. Moi, je n'ai que mon huile pour témoigner du mur épais qui bande l'horizon de ma Beauce.
Une excursion nouvelle, un épisode inédit pour voir le ventre de ma tour, de face, sortie d'un bois, son pelage de nougat noisette et ses dents d'émail jauni en meurtrières intactes.. fier comme la biche et son petit cul blanc, immuable et noble qui vous regarde au bout du champ, inatteignable et belle comme un fantasme.
« 183 times » en boucle pour la bande son de cette séance de peinture. Je n'émerge pas du dernier album de Greg Haines, « Digressions ».... comme un refuge d'excursion surréaliste, et pâmoison virtuelle.
prise zoom sur ocre vert hors ciel :
2 commentaires:
Tes deux toiles sont magnifiques.
Vi il est vache de beau mon bled..en plus pas très loin de Paris... une petite vallée improbable... Merci du compliment Djim... bah peut être que je voulais faire un documentaire sur les alentours de ma tour.
BYEE
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