jeudi 31 juillet 2025

Guy Blackman 2025


 

Le temps des lilas disparu est un leurre, un autre celui des Indes fleurit quand tout est grillé. Plus intense en couleur, moindre en odeur. De l’autre côté de la palissade, les Robiniers sans épines

tapissent les trottoirs de leurs confettis crèmes. On dirait un lendemain de carnaval. Sophora et Lagerose sont à la fête. C’est exactement l’image qui m’est venue à la vue de cette sublime pochette. Une dominante de couleurs qui apaise.

Il fallait aussi que je tombe sur de la chanson nébuleuse, légèrement bancale et fragile tout en

gardant l’idée que je déambulais déboussolé au beau milieu de l’été qui avait déjà connu la brûlure. Un ciel vaseux, un thermomètre moelleux, météorologiquement intemporel avec alentours les teintes qui ne laissent aucun doute sur l’instant. Il pleut un peu sur les ardoises. J’ai laissé cette aubaine musicale diffuser comme on enfile une pelure au petit matin d’un été qui reprend son souffle.

Les abeilles butinent au sol les fleurs tombées du Sophora japonica avant d’être piétinées. Le rose

intense des fleurs de mousseline du lilas d'été, ce sera pour ce soir quand les fleurs s’allumeront. « Out of sight» est un nectar délicieux qui me perd un peu dans l’air, dans l'émoi et le calendrier.


Guy Blackman 2025 « Out of Sight »

8 commentaires:

My Gauthier a dit…

Encore une belle découverte, merci, Charlu.

Charlu a dit…

De nada Mye. Je découvre aussi. L'as un petit air de maussaderie lumineuse ce disque

Sorgual a dit…

J'ai fait deux écoutes car je n'étais pas d'accord avec moi même.
En fait je n'aime pas sa voix (Pourtant j'aime bien Staples qui a la même), le déséquilibre entre les arrangements plutôt joyeux et des chansons tristes, je ne sais pas, un truc bancal mal défini qui ne me fait pas rentrer dans cet album.
Le deuxième morceau reste par contre adopté ... va savoir pourquoi celui là je l'aime bien !

DevantF a dit…

Curieux de savoir quand tu écoutes la musique ce qu’est ta vue ? Un jardin et un horizon ou bien tu pietonnes avec la musique au casque (je me demande si j’ai déjà demandé ?) Je me (demandais, non pas encore) questionnais sur ce qui pouvait coller avec ton texte champêtre. En tout cas, chaque début de morceau est une promesse, le monsieur est doué en arrangement. La voix ? C’est sûr c’est pas de l’autotune, fragile, hésitante mais tranquille, du coup « Let Me Let You Let Me Down » a deux voix, la sienne un peu plus grave en plus, sonne vraiment bien, comme si Leonard Cohen se joignait à cette chanson. Au final le genre d’album qui fera son chemin… boisé.

DevantF a dit…

Et puis Sorgual qui compare à Staples, Stuart ? Marrant le sentiment d’écoute, Tindersticks je refais quelques morceaux (A Night In, Travel, no More) mais je reste sur cette impression d’un Bryan Ferry grave avec davantage de vibrato

Charlu a dit…

Alors, je piétonne avec ou sans casque. J'ai écouté l'album le matin, il a résonné avec la pochette et durant ma balade du midi je fredonnais les 3 premiers en tombant sur les artères de Sophora, avec ds une rue pas loin de Tolbiac, les lilas des Indes.. bim raccord pochette.

Charlu a dit…

Je sens pas trop de Stapoles et sa perfection de voix grave. Je suis vraiment séduit pas la fragilité du guy.

Charlu a dit…

Moi je sens l'équilibre entre arrangement et voix. La.2eme.est plus "enjouée" . Le truc bancal est plus flagrant sur scène 🤣😬

Citron Citron - 2024

  La voûte se démantibule, la cogite s'attise et finalement cet automne de mi-août a son petit charme. Toutes ces feuilles jaunes tombé...