Plus de post-rock, plus d'éruption,
tout est débranché. Tout est à plat, ne reste que les plaines
brumeuses et boueuses, des gris, du détrempé, de simples petites
touches d'ocre réchauffent timidement, comme un foyer qui agonise.
Quelques bois viennent rompre l'horizon complexé. L'homme n'est
plus.
La moiteur et l'absence de vent sont
suffocantes, la pilosité se charge de la rosée des brumes, comme
ses grasses toiles d'araignée que le brouillard dévoile. Un lièvre
sort de son terrier, aucun chasseur n'a survécu à l'étendue. Le
blé d'hiver empêche mes croquenots boueux de s'enfoncer dans le
limon mouvant. Marcher loin, chercher l'éclaircie, un rayon, une
percée de cobalt et s'assoir sur une roche de champ que la herse
contourne. Se permettre cette solitude incertaine étourdis par les
vapeurs cendrées, et grisé par les parfums de la terre alourdis par
les gouttelettes microscopiques.
Les notes de piano font la lumière,
les cordes le contraste, il faut repartir, le froid s'empare de
l'humidité et le gris se salit. L'ocre s'est dissipé et la solitude
reprends son pas, comme le plus fidèle compagnon.
Les disques du soleil et de l'acier 2005 .... Beckie Foon (de Constellation) au violoncelle, Rachel Levine à la mandoline, Spencer Krug au piano/accordéon. Trio canadien pour une rencontre unique, un trio néoclassique automnal.
Fiths of seven « Spry from
bichter anise folds » label : DSA
4 commentaires:
Ici c'est un chemin que je connais et je crois ma préférée de cette série.
Comment ça tu connais le chemin ??!!!
me dis pas que t'as vu à travers ??? :D
J'aime ce vert... Éclatant.
Merci, je suis frileux en vert tendre d'habitude !!! mais là Will Oldham m'a injecté la chlorophylle.
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