dimanche 14 octobre 2012

Jacques Bertin



 Difficile d'aborder un tel artiste, de trouver des mots pour traduite l'émotion injectée à l'écoute d'un vinyle de Bertin. Comme une balade un dimanche après midi gris, dans un parc. Borelly. « Jets d'eau, jeux d'oiseaux tranquilles, acte petit jeté aux oiseaux... ».
Le temps imbécile, la terre, toujours une terre qui colle aux semelles. Des granges, des tonnelles, la pudeur des sentiments divulgués, la tristesse dans une chanson, comme un bateau mort sur un fleuve... Un fleuve. Paroisse, rivière, des chansons comme des paysages, des prairies avec des fêtes étranges. Un tourbillon de personnages au milieu de remugles d'enfance. Des douleurs et une humilité à faire pleurer. Dandysme romantique en sentiments purs et forts, mourir aux genoux d'une femme très douce.
Jacques Bertin depuis 1967 offre sa musique très loin du brouhaha, sans concession aucune, à bichonner de torrides et fidèles passionnés...loin très loin du tumulte.

Des textes poignants et attachants.

« Le grand bras, les îles... » et je voudrais redevenir cet enfant qui passe.. de longues promenades au bord de la Loire, faire le tour de l'île d'or et sentir les peupliers géants. Ce lit merveilleux, ces remous..la paix.
Un accordéon à Chalonnes. Des couleurs. Toujours du calme. Un soir d'automne, le dimanche. Du blanc, du vert, du roux et du gris, des tètes penchent... un orgue mélancolique et d'éternelles chutes de feuilles.


Pour l'instant, c'est ma Beauce et l'horizon bouché. Des tonnes d'eau dégringolent, une caisse de disques chutent dans mon cerveau, viennent épouser ma léthargie. Recueillement, à la pointe nue de l'averse ma mélancolie.
J'ai retrouvé la date du concert de Leny Escudero, là où j'ai rencontré Renaud, du Leny contre du Bertin/Corringe. C'est en fait le vendredi 2 octobre 98. On s'est perdu de vue, il me reste toutes les bandes chrome avec les vinyles dessus.
Merci Renaud jadis, merci la pluie aujourd'hui.

« Je suis l’âme de tout le monde et je suis toute
l’âme du monde : la braise qui dans la soute
chante. J’ai transformé le vieux doute en voilier
je suis l’oiseau blessé qui ne tombe jamais »


Jacques Bertin 1993 « La blessure sous la mer » label : velen ..pour en choisir un.
http://velen.chez-alice.fr/bertin/index1.htm















8 commentaires:

Echiré79 a dit…

La gorge toujours autant serrée quand j'écoute :"Paroisse" , un texte qui en quelques vers raconte toute une vie et une époque et qui en dit plus que 300 pages de bien des romans.
Charlu, tu mérites tes " Trois Bouquets"
PS : As tu le DVD : " Jacques Bertin, le chant d'un homme" des films du Sud ? Indispensable.

charlu a dit…

nan..pas le dvd.. je vais même chercher son dernier bouquin.
Moi "Tristesse", je plonge, ainsi que "Parc Borely le dimanche".. quant à "Fètes étranges"?...jamais écouter un tel chef d'oeuvre paradisiaque à la Manet.
J'aime les fleus d'automne :D
Et dire qu'il faut tout ranger pour aller bosser demain !!! arrfff vont avoir une drôle de tronche dans le train :D

Jeepeedee a dit…

J'ai honte, mais c'est vrai, j'ai découvert Bertin, que je connaissais de nom comme on connait de nom son voisin dans la misère sans plus s'en offusquer, il y a quelques semaines, au hasard d'un vide-grenier et d'un vinyle tout crachotant. Et malgré les miasmes de l'obhjet expirant, je suis resté scotché 10 minutes durant sur sa "Menace". N'importe quel slammer sortirait ça aujourd'hui, on crierait au génie. En 1977, Bertin anticipait le sida, la vache folle, les pesticides, la crise actuelle. Une claque monumentale. Merci Charlu de diriger ta lumière sur cet homme-là.

charlu a dit…

Tu as raison... "mon voisin est mort, je n'l'ai pas connu"... 'Escudero)... Mais il est tjrs temps d'explorer, y'en a tellement. Tiens, ce week end, j'ai découvert, grace à Echiré, l'existence de Jean Max Brua :CC tu vois, moi aussi..
Bertin, en plus d'être un de nosplus grands poètes, a une politique artistique, pas dégueuses.. j'ai comme lui, la haine des grandes surface(Surfnac) :D

Anonyme a dit…

C'est après une compilation et "Je parle pour..." que j'ai découvert l'album "Fête étrange"... Il m'a donné le vertige, celui de tout ce qu'il me reste à découvrir en chansons française... Car si tu tombes sur des amoureux de Bertin, ils t'en proposent d'autres, d'artistes à texte écorché mal connus

charlu a dit…

Exact, je suis tombé sur une mine ce week... Echiré va nous tuer :D

Anonyme a dit…

... Si la mine ne t'a pas explosé avant

charlu a dit…

Y'a un bail qu'elle m'a pétée à la gueule... je crois que ça a commencé avec "Le voyage" d'Escudero..gamin :D

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...