Jeudi 31 janvier : A
rebrousse poil
Grand jeu sans
frontière des bloggers mangeurs de disques
5eme
édition
Le webzine pour lequel je
bosse depuis plusieurs mois, me commande un billet sur un album incontournable,
dithyrambique, qui a cartonné planétairement, mais qu'on peut pas blairer. Il
faudra le défendre quand même! (Mauvaise foi, préjugés, exubérance,
faux-cul... tout est permis, sinon on est viré!)
Pas facile
d'aborder une telle entité artistique, des talents les joues
gonflées, généreux, un tel bonheur de bergerie à moumoutes, les
poils du berger.
« Pet sounds » est un
disque facile à trouver dans les étagères, pour le cas où l'on
aurait du mal à mettre la main dessus. Il est vert tendre et jaune
vif, devant, derrière et sur les arrêtes. Une prairie jonchée de
pissenlits où viennent s'ébattre des Télétubies zoophiles.
Un pied de né aux vieux des 50's et
aux jeunes bobos de l'époque, intemporel et neuf. Deux continents
s'affrontent, « Revolver » d'un côté, « Pet
sounds » de l'autre. Et puis on retourne vers l'Est, puisque
« Pet sounds » aura eu l'avantage de titiller Macca, et
d'engendrer Sgt Peppers. Mais le retour ne se fera jamais, « Smile »
naitra en 2009, la date de péremption largement dépassée. A croire
que c'est le Titanic qui transportait les deux inspirations.
Seize tubes derrière lui, avant de
bâtir cet opus à lui seul, l'innocence comme philosophie, du son
pour les drive-in naissants, des jeunes filles américaines qui se
consolent de ne pas voir les Beatles plus souvent, des burger comme
nourriture, et des pouet-pouettes sur « you still believe in
me ». Les sodas sont pour eux, les radis pour les chèvres,
l'atout des Beach Boys, c'est d'avoir des plages ensoleillées
proches des disquaires. Quelle pieds cet infantilisme, cette légèreté
comme si on tenait debout sur une planche à grosse vague.
C'est l'Amérique, Wilson est
millionnaire, le son est hyper saccharosé, les chœurs comme un
gâteau gigantesque de crème saturée. « Rubber soul »
dans le casque, ses rêves, ses extrapolations, ses envies de
hauteur, Brian Wilson cogite sur une riposte, gavé de shit et de
Milk-shake. Et ça se sent.
Des thèmes tournent autour des
angoisses d'enfance, bim, ça marche, on retourne à nos 3 ans
Casimir et Chapi-chapo.
Seul hic à ce disque, la phrase de
Brian Wilson « je veux faire le meilleur disque de tous les
temps ». C'est ballot, pas loin. Ah si, un deuxième hic, Phil
Spector qui repartira pour un autre sabordage « Let it be ».
Wilson, conscient de ses limites à ne pouvoir plaquer des mots sur
des mélodies, embauchera un spécialiste et rentre en studio en
grand patron. Trois pianistes, deux bassistes, trois guitaristes...
gastro (fidèle la mienne..eh je me mets à niveau !!:D)
Brian lutte, combat, et avoue qu'il
n'est pas fait pour son époque, on comprend pourquoi « Smile »
sortira trop tard en 2009 donc. Du son, des gadgets, une petite
révolution, même Paul McCartney avouera que « God only
knows » est la plus belle chanson de tous les temps. Quel
déconneur ce Paulo.
Et puis « Pet sounds »,
c'est quand même que des chansons qui finissent décrescendo.. pas
besoin de s'étendre, de trouver une fin, ça dégringole tout seul
sans rien faire, comme un travail pas fini.
Le deux-piste est mort.. vive le
deux-pistes, symphonie de poche, intelligence sonore, trouvailles
houleuses.. et terrible muse pour des groupes de maintenant que tout
le monde adore Animal collective … ouuaarrrfff .
J'crois qu'vais vomir là....
Pièce discographique planétaire
incontournable que l’on retrouve dans les bacs, ainsi que tous les
autres albums des Beach Boys en digipack pour pas cher, quelques mois
après leur macabre résurrection.
Quoi !!!?? je suis viré ??? !!!
Beach Boys 1966 « Pet sounds »
label : capitol