samedi 5 mai 2012

Scott Morrison

Tomber à la lisière d'un champs, d'un lopin en jachère, juste parce qu'il fait gris, qu'il ne pleut pas, mais qu'une chape cendrée cache le soleil.
S'écrouler dans une prairie, sous la lumière filtrée. Le vent enivre, et lave de son haleine printanière chargée de fraîcheur. Rien devant, pas plus en haut, les couleurs son à plat, le drone envoie son souffle, il fait tiède, la lumière livide respire. Colline ou fond de vallée, le zoom hypnotise, tout est dessous.

Plus proche encore, les mêmes herbes dansent en divaguassions stroboscopiques, juste sous nos yeux. La nature est répétitive. Cyclique. Boucles..le soleil est apparu.
La proximité est telle qu'on entend la folie des insectes. Tout s'emballe et le cerveau défaille. L'éveil est un doux coma, le seul endroit où l'on puisse entendre la musique prairial, l'océan chlorophyllien.

Zoom encore, il ne reste plus que l'herbe avant de s'envoler vers les couleurs industrielles en rayures métalliques. Tout s'immobilise alors, on s'est assis à nouveau, l'ocre, le ciel bleu, toujours ce drone d'une vie végétale qui gronde à l'intérieur de chaque pampre... ocre, la soif est arrivée, le soleil a sévi.
La menace sourde tranquillement. Regard flou brûlé, les boutons d'or ne sont plus. La chlorophylle attendra l'hiver prochain. Amoins que. … que la pluie lustrale viennent comme une rédemption, gouttes babillardes sur la rétine noire, le souffle du déluge bat comme un battement d'hélices ou d'ailes, de ventricules , le batracien exulte.

Autopsie d'un coin de prairie, de randonneur hyper immobile en cerveau déclinant, d'une drogue douce d'éclosion, cocon, prisonnier d'une toile tissée. Agonie d'un corps allongé.
Il reste le vent, des écoulements, ruissellements d'insectes épanouis. Réveil flou groggy, étourdissement paradisiaque, le son est clair, le vent juste au dessus. C'est quel monde ?

Scott Morrison offre une approche incomparable d'image musicale. Il est à l'origine du son et le vidéo. Lawrence English est derrière, Room 40 l'hospitalité.
Document unique.... pour une fois se laisser captiver par le paysage imposé..

Scott Morrison 2012 « Ballad(s) for quiet horizons » label : room 40 http://room40.org/store/MORRISON_BALLADS
échelle de richter : 8
support DVD
après 2 visions


2 commentaires:

cabinoffear a dit…

Yo Charlu, je passe faire un ptit tour chez toi entre deux cartons. Trop attristé par la mort d'Adam Yauch... Les beastie tournent en boucle aujourd'hui... A plus.

charlu a dit…

Oui, j'ai vu... pis tes cartons aussi..moi je rentre du finistère où je suis allé m'isoler sans le net !!! ça fait du bien...quoique. La nature avec ce genre de disk qui s'étend à l'infini !!!
Faut que je reprenne le cours.

BIZZ

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...