vendredi 7 octobre 2011

Daniel Thomas Freeman



Une divinité musical en partance pour un voyage drone au plus profond des brumes celtiques, le grand pharaon à repousser les peuples de la mer, a fini par succomber aux vapeurs des falaises. RamesesIII en souverain, Daniel Thomas Freeman seul s'est réfugié chez Home normal, ce vaste domaine anglo-japonais qui revendique fidèlement depuis 2008, le minimalisme organique d'une nature folk et électronique.
Quelle superbe vitrine pour englober toute la politique artistique de ce collectif. « The beauty of doubting yourself » étale sur 72 minutes un espace infini de drone électro-acoustique médusé par la beauté minimale d'une brume flirtant avec les contrastes et les cimes de collines en clair-obscur, surplombant l'océan. Sur le titre éponyme, on se surprend à retrouver le monde féérique de Colleen, sur « Everyone alive wants answers ». Des morceaux enregistrés dans une cathédrale de Londres, des étendues sur lesquelles on peut laisser glisser ses engourdissements. « staring into black water » est un hymne à la nature vrombissante, celle qui vibre et qui jute, qui souffle et fait se sentir minuscule. ..infiniment grand ou petit..voie lactée ou duvet d'épervière, apnée ou apesanteur.. de partout on sent la mer. Et si Vangelis avait eut les ailerons brûlés par un vent solaire glissant des montagnes, il aurait surement pu aboutir à cet homérique voyage vertical.
L'album se fragmente en trois parties.. cette heure et quart se prends d'une traite, à condition de rester immobile, à humer l'iode et l'air frais des montagnes. A la recherche d'une inspiration, d'une conspiration artistique, d'une introspection caverneuse. Il faut se laisser pénéter.

Daniel Thomas Freeman 2011 « The beauty of doubting yourself » label : home normal
www.homenormal.com
www.ramesesiii.com
échelle de richter : 8,8
support cd
après 3 écoutes










daniel thomas freeman - the beauty of doubting yourself









Daniel Thomas Freeman* - The Devil Would Steal Your Joy by MoLLy









Daniel Thomas Freeman - Elegy and Rapture (For Margaret), Staring Into The Light (Excerpt)

6 commentaires:

Lidia a dit…

J'ai vu cet album sur les etalages de mon disquaires mais j'ai hesite.C'est cette photo de volcan qui m' a interpellee'.
Je m'en va l'ecouter et le regarder.

Byeeee

La Rouge a dit…

J'adopte. magnifique ce CD.

Ryan a dit…

Thomas daniel freeman est membre fondateur de Ramsess III.Il apparait que cet album fut enregistre en 6 ans et construit en 3 mouvements: depression, le revelation et la sortie de la depression. Parcourez tout l'album pour y prendre gout.

Bien chronique Charlu
Au plaisir de te lire souvent

Bizzzz

charlu a dit…

C'est toi Marsupp ?? ou alors on plaggie ta chronique ??? superbe chronique d'ailleurs.. j'avais lu la tienne, ça m'avait tilté..mais pour trouver le disc..faut se battre. Du coup Lidia j'aimerai bien connaitre ton disquaire... "Home normal " est très malcouvert par ici.
J'ai parcouru tout l'album pendant mes trajets casques.. Des enregistrement sonores proviennent de session londonnienne dès 2004... ceci dit, ce voyage est abyssale, puissant..à adopter comme un hymne à la nature..

BYE

charlu a dit…

Il y a différents grades dans le "non populaire"... des indépendants comme Sub Pop, Drag City..qui couvrent pas mal de chose et qui marchent loin des majors..puis y'a les très très souterrains, avec un catalogue en or autodistribué au compte gouttes..comme Home Normal, 12K, silentes, acuarela discos, type..là c'est autre chose, deux ou trois exemplaires qu'il faut choper illico. ça explique ma curiosité.. c'est rassurant de voir ce genre de disques chez des disquaires avertis..et "débranchés"... y s'appelle comment le disquaire ?? je vais peut être faire un stage de trois j à Lyon ...

Lidia a dit…

Super, tu viens a Lyon, c'est une ville super branchee.
Le disquaire s'appelle DANGERHOUSE, il est dans le 1er arrondissement.

Bon sejour et bonne trouvaille
Bye

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...