vendredi 30 novembre 2012

Valgeir Sigurdsson


Pénétrons plus profondément dans l’enclave des nuits longues et gelées, vers cette famille de paysagistes du nord. Valgeir Sigurdsson peint avec la même palette que Corley, un violon en plus. Une symphonie givrée grésille aux mêmes heures de la journée. Accoudé au pupitre de la banquise, paralysé par le mouvement mou des glaçons qui prennent le large, on reste engourdi devant ce post-classique noisy islandais, avec des poussées biologiques aux allures de post-rock, comme si de grands pans de glace se décrochaient de la calotte.
C’est un endroit du monde où l’on aime contempler, pas un mot, une parole, juste des ondes et des notes acoustiques qui nous rattachent au monde. Le dessin des collines blanches est nettement tracé par les ombres cobalts, l’horizon est une fracture, un trait qui divise. Tout s’étend sur des parallèles glissants vers un point de fuite abstrait.
A des années lumière de Vespertine ou Mùm, Feist ou encore plus près de nous Camille à travers lesquels il a posé son idéal sonore, Valgeir Sigurdsson nous aveugle du blanc écarlate réfléchi, et va farfouiller dans la profondeur de nos esprits. Il soumet alors à notre nudité cérébrale cinglée par le mercure en naufrage.
Tellement d’épopées musicale nous transportent dans de multiples voyages immobiles, comme la glace sur l’océan. Je découvre Valgeir Sigurdsson et le range avec les autres dessinateurs polaires.

Valgeir Sigurdsson 2012 « Architecture of loss » label : bedroom community



14 commentaires:

La Rouge a dit…

Amen. Ça parle ça aussi. Magnifique texte Charlu.

charlu a dit…

Merci Red... On est au même endroit que Paul Corley, mais au piano frileux électro ambiant, un violon vient réhausser les couleurs... quand on aime pas le piano tout seul ;D
Biz

Sadaya a dit…

Ça y est, c'est devenu le moment où je viens plus ici pour les mots que pour la musique.

charlu a dit…

Ohhh vous me flattez :D sérieux ... J'adore tout ça qui s'entrecroise .. les mots, la zic, l'huile.. et pourquoi pas les bulles !! avec cette musique..je vois bien un Enki Bilal série noire vers le nord de l'Islande pendant que le volcan anti-capitaliste crache sa poussière morte :D..
bon j'avoue, je connais que ça comme BD... mais j'aime son gris et sa touche...

merci Sad

charlu a dit…

Oui Djim ..celui là part illico :D
Tkt pour les retards..c'est pas à moi qu'il faut dire ça.. j'ai des lacunes en timing :C

Sadaya a dit…

Ah! Bilal!! Le bleu le noir le rouge, oui tout se mêle c'est beau comme nos passions se font l'écho de nos visions!

charlu a dit…

Les blogs sont des échos de passionnés :D

Sb a dit…

Waouh que de découvertes chez toi, je l'ajoute à mes selections dès l'écoute du premier morceau. Extra...

Est-ce que tu connais Colleen?(http://open.spotify.com/album/36CemDaF7V1VZWmBr0pVHa)

charlu a dit…

Oui, j'adore Colleen la violoncelliste..d'ailleurs y'a pas eu de sortie depuis pas mal de temps. :C
J'ai un collector "mort aux vaches" avec attache parisienne si tu veux.. une vache sur papier peint relief.
Tous ses opus sont des rèves.

La Rouge a dit…

On peut le trouver chez new release? Je le déniche pas. ;(

Francky 01 a dit…

Valgeir Sigurdsson : Je ne connais pas en solo mais j'aime beaucoup son travail en tant que producteur/ingénieur du son (aussi écrit Valgeir Sigurðsson). Il a posé sa "touch" sur de très bons albums pour de très grands artistes qui tous sonnèrent ainsi différents du reste de leur discographie. Exemple : "The Adventures of Ghosthorse and Stillborn" de CocoRosie, "The Letting Go" de Bonnie Prince Billy ou "Vespertine", "Medúlla"...de la fée Björk.

En tout cas, ce disque possède une somptueuse pochette et sa musique l'est tout autant, entre néo-Classical/Expérimental et Post-rock acoustic.
Merci de cette énième découverte !!
A +

charlu a dit…

Eh mon Franky... moi Valgeir, j'ai connu en solo et j'étais étonné à découvrir son CV de cerveau sonore !!! en plus je connais les disques sur lesquels il a bossé . Ceci dit, son opus solo (et ceux d'avant) est un extraordinaire voyage immobile. D'accord pour la pochette (beaucoup plus belle que son pote Corley).. et je suis sur qu'elle t'a interloqué :D
Bizzz Francky

Sb a dit…

A l'occasion je te conseille de jeter une oreille au dernier Emanuele de Raymondi aussi "Space" que Colleen

charlu a dit…

Oui j'ai chopé DeRaymondi..mais pas encore écouter..je vais accélérer le processus :D
MERCI

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...