Des menaces de fin du monde. Quand les
collines sont plongées dans l'ombre et que l'ampoule cherche à
roussir, à redonner la vie dans des brumes sanguines. Quand le fil
de tungstène lutte avec les pâleurs lunaires, timides et rosies par
l'épais nuage de cendre.
Le cœur d'un paysage meurtri mais
soulagé par l'homme disparu. Un boléro ténébreux, une pyrotechnie
cardiaque, des battement de drone grossissant (« The new year
is over (yep) »). La nappe défile comme dans une avenue
déserte avec de hautes tours menacées par la capillarité végétale.
Le haut des parapets d'où la vue est plus belle, aspire à la
canopée urbaine. Au loin, la chlorophylle a fossilisée d'anciennes
fêtes foraines et l'horizon cuivré cogne un son cyclique, une
boucle de vent qui souffle, comme si de rien n'était... et tout se
charge d'absence.
Anticipation, approfondissement, l'œil
farfouille et la plèvre se contracte. Rictus astrologique et
borborygmes terrestres. Seul.
Fabio Orsi battit une œuvre colossale
en trois phases. Trois volets sous des lunes différentes. Une douce
symphonie apocalyptique et douce. Déshumanisation cérébrale pour
une construction sonore boréale. De puissants drones, la brûlure
est à son comble (« the lonesome era part2"). Quoiqu'il arrive,
les grands espaces s'emparent du silence. Pousser le volume et se
perdre de vue pour flotter avec la bande son tribale d'un autre monde
(« the new year is over (nope) »). Infernal ballet de
tambours cosmiques. Un nouveau monde. Le prochain.
« The lonesome area » nous
projette dans la peau du survivant, statique au beau milieu des
hangars désaffectés. Paysages noirs et blancs teintés de cramoisie
sépia, clichés vieillis par le futur interminable.
On peut marcher des heures à travers les grondements volcaniques, les mouvements tectoniques, une once de vie crache encore, juste en dessous. La biologie est cyclique. Tout est cycle. La moindre dérive sera corrigée un jour. Même dans le noir on peut voir. On peut marcher des heures, le paysage est le même sans pour autant être dans l'irréversible. Et l'on se raccroche à l'éclaircie outremer, à cette envolée de corbeaux mordorés qui blanchissent en prenant de la hauteur..le poumon de l'océan n'est pas loin (« Permanent mark »)...la profondeur non plus (« Dust in one hand, love in the other »). La brûlure des ondes.
Objet rare, artiste important,
mouvement expérimental italien incontournable.
La discographie de Fabio Orsi est
intrigante, et généreuse.
Fabio Orsi 2012 « The new year is over » label : silentes
http://fabioorsi.bandcamp.com/
échelle de richter : 8,5
support triple cd
après 5 écoutes
4 commentaires:
Très belle découverte, thanks.
Bon, là encore, tu m'envoie dans le domaine découvertes..;
tu sais comment faire, comme avec les autres...
hé... tu sais que j'ai besoin d'une pause ?
Bon en fait tu t'en fous (et t'as bien raison, car après tout...).
Alors tu continues comme ça, je stocke et quand ça me prend je m'évade et je pense à distance à toi, si, si, tes toiles, ton univers, ce monde...
alors le temps de quelques minutes (enfin environ 45 à 50) j'y suis et là... magie !!!
tes choix me font ça très souvent...
je te le dis, là...
donc avec celui ci je sais que... demain, cette semaine ou dans le mois c'est parti ! pour un voyage forcément artistique...
encore merci...
à +
in the box :DD..merci pour ce touchant retour Pax
Comme le dit Sb, très belle découverte.
De plus, j'ai beaucoup aimé la pochette et je viens de l'intégrer aujourd'hui à un post "Pochettes de disques :Ampoules & Lumières".
A +
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