jeudi 7 juin 2012

Serge Gainsbourg 84



Grand jeu Sans Frontière Des Bloggers Mangeurs De Disques (troisème édition)
Thème #3 : "Absolutly love"

Qu'il s'agisse de l'  « Anamour », « Je t'aime moi non plus », « La décadence », ou encore « La chanson de Slogan », les sentiments de Gainsbourg n'ont jamais été platoniques. Mufle suggéré, Myso affirmé, sentimental écorché.. « Evelyne tu es injuste, Evelyne dis pas ça, Evelyne, tu vois, tu m'aimes encore... ».
« Love on the beat », un niveau au dessus, juste des mots plus fauves pour exprimer la même chose. Une photo William Klein, de la techno-électro, un son 80's répétitif et synthétique, hurlements de coït violent et lui qui slame, en retrait, comme s'il n'était pas à l'origine de ces hurlements orgasmiques, et pourtant, la légende prétend que les cris n'étaient pas simulés.
Puis, juste après, c'est moi qui t'ai suicidé, rien ne se déploie dans la tiédeur. L'extrême des sentiments et des relations.
J'avais 15 ans quand j'ai pris Gainsbourg au Casino 84, mon baptême. Concert mythique avec cette ouverture sur le passé, la partie cachée de Mister Iceberg. Puis l'aiguillage sur le 33T en promo.
J'ai embrayé sur « Love on the beat » juste après et sombré dans ce brûlot cru pour toujours et à jamais. Cru et suggéré à la fois, comme d'habitude, sauf qu'ici, c'est Gainsbarre et plus Gainsbourg. L'intelligence des mots à l'arrache.

Suffoquant, torride, beau et violent. Ambiguïté permanente qui flotte, pornographie sublime. Une puissance sexuelle jamais égalée. Il est même question qu'un dieu ait donné trois orifices. Trois, chiffre magique. Ce disque là a du doigté, du self control dans le discernement des mots, de la technique. « Love on the beat » au casino, c'est deux fois dix minutes, en intro et en prologue (que l'intro sur le CD). Deux fois dix minutes, timing chrono impeccable, pour assurer la trilogie des brèches.
Mon baptême Gainsbourg, c'est 84 donc, nous sommes au cœur de la période Gainsbarre, juste après le double reggae. Le grand Serge entame sa phase New Yorkaise, sur deux albums à nouveau. « You're under arrest » en 91, l'ultime secousse, ne sera qu'un fantasme de libidineux jetant l'éponge.

Bizarrement, le jeu des blogueurs aura pour déclic de m'attarder sur quelques opus d'altitude, Hendrix, McCartney, Gainsbourg..Frileux d'habitude, premier billet pour celui que je considère comme numéro un ici...pour moi et pour pas mal de monde, toute période confondue. (un peu ému quand même de parler de Serge ici..merci Jimmy)

« Love on the beat » et les puristes Gainsbourg font la grimace. J'ai découvert « Initial BB » et « Love on the beat » au même moment. Un choc bilatéral, une médiane. Docteur Jekyl ou Mister Hyde ?? Gainsbourg ou Gainsbarre ?? « Harley davidson » ou « Harley davidson of a bitch » ?? Les puristes pâles, la notoriété au sommet, tout à cette époque est provocation, jusque dans ses apparitions médiatiques. La balance penche de l'autre côté, histoire de ramasser ceux qui restent. Moi je prends tout. Et toujours ces airs classiques chouravés, histoire de tirer la pop vers le haut.

Réalité pornographique, fantasme sombre, désespoir, animalité, amour absolu. Ça y est, les vibrations me font de l'effet...Plus que les mots et l'image..l'atmosphère. Étouffante, juste après le caniculaire « Equateur ». érotisme, mouvement, petite mort..New wave hexagonal en son "Let's dance", traitement de choc, libre, malentendus, 500 balles qui se consument comme on va voir une vieille pute, ambivalence, maquillage, Nile Rodgers en producteur, pulsions et débauches, grosse balance, gros beat, du Bacon, hargneux et crade... « je t'aime .. moi non plus », « La décadence », recto-verso, pisseuses et petits gays, innocence et dépression (au fond du jardin), universalité et....pureté.

Gros publique. Peu importe les détracteurs, c'est un des plus grand disque d'ici... le seul érotique.

Absolutly love … on the beat.

Serge Gainsbourg 1984 « Love on the beat » label : mercury
http://www.gainsbourg.net/













21 commentaires:

Unknown a dit…

Puriste de Gainsbourg je suis. Love on the Beat, comment dire... Pauvre ?

charlu a dit…

Itoo... unn Gainsbourg en deça, effectivement, mais un très très grand Gainsbarre.
Faut lui accorder cette part de notoriété qui arrive très tardivement. Un grand disk .

Unknown a dit…

Hello Charlu,
Je réécoute sans cesse Gainsbourg, mais, pour ainsi dire, jamais cette période car je trouve le son proche de l'abomination.
Jimmy

Pascal GEORGES a dit…

Woah comme vous y allez !
Ce son eighties est fantastique, rarement en France dans ces périodes on n'a fait aussi bien, si, si...
Pour le titre éponyme, il faut imaginer l'érotisme réaliste qu'il a été demandé de transmettre au saxophoniste et on comprendra que Gainsbourg, ou Gainsbarre / choisissez selon votre humeur, c'était toujours le détail... jusqu'au bout des sens et des neurones.. Gageons qu'avant d'écrire cette chanson il fit aussi tous les essais dans la vie réelle afin de donner encore plus de réalisme sensoriel à son propos...
Sacré Serge !...
Avec ça (et le reste...) il est entré définitivement en ma vie dans cette catégorie qui s'inscrit en grosses lettres sous le mot : RESPECT.
C'est bien le minimum que ça.
Bravo d'avoir choisi l'amour si physique, aussi...

(bon, je suis fatigué ce matin car j'ai joué toute la nuit jusqu'à 2h... donc, si toutefois des fautes apparaissent dans les comm'... excuses d'avance, car même en relisant, je me rends compte que, j'en passe...)

LRRooster a dit…

Ouh la la mon Charlu tu es mon gagnant du jour et je partage tout à fait tes propos et ceux également de Pascal Georges. Mes "p'tits ricains" comme il avait l'habitude de nommer ses musiciens, sonnaient comme des bêtes. Le seul truc qui continue à m'insupporter dans le son des eighties pop, ce sont ces dégoulis de réverb sur les caisses claires. A part ça, je trouve m^me un certain intérêt au son aujourd'hui "vintage" des synthés.
Sinon, Gainsbourg et Gainsbarre forever !
Bon dia meu amigo et haut les coeurs pour les rouges et vert demain soir qui vont se farcir du teuton. (euh ça a être chaud quand m^me !)

charlu a dit…

Ahhh, vous m'faites du bien.. merdouille, z'avez vu comment ils crachent sur le grand Serge qui bandait comme un taureau en 84 !!! Bizarrement, le son 80's m'insupporte, je les ai vécu en direct quand moi je puisais dans le 70's. Mais là, je sais pas, il les nique tous les p'tits ricains.. c'est pas pour rien, que ce disque fut comparé à "Let's dance" ;D Pour une fois qu'il y en a un ici qui rivalise. Mais bon, je comprends les puristes. Moi je suis core jeune et j'ai découvert Gainsbourg en 84 :DDD
Par contre, j'ai pas fait dans le romantisme .. love/beat, on va pas tourner autour du "pot" comme ça à perpet.. je l'aime ce disk.

Pour les rouge !! mon beauf vient demain barbeuk match, les nains ont le maillot (bizarre, z'ont pas le bleu blanc rouge).. ça va fighter dur, les teutons ont pris 5/2 contre les Suisses !!! Les teutons à taton, vont les broyer.. Et força Pourtougal.
J'ai Neil Young à fond, je prépare la prochaine chronique.. en débutant une croute.

Bizz les gars, merci de venir ici... Jimmy et Moods, s'raient pas un peu chochottes ?? :DD

charlu a dit…

.... pis avec Love on the beat..il les a mis dans le moins lisse :D

charlu a dit…

..un tableau de Francis Bacon, des provoc où tout le monde plonge, une interview d'enfer.. à l'époque de Harley Dadidson, il avait déjà l'idée de le placer pour lui même.. version mec.. avec les vibrations, on ne reconnait plus personne. Il faut dire qu'à l'époque j'étais très très amoureux de Charlotte, z'ont même failli venir chez mes pater (il était avec la grosse Deneuvre à l'époque).. ma mère s'est fait dessus et zoupp passé sous le nez, pas venus..arrfff j'aurai fait mon beau.. genre Attal sur mon CV amoureux.. tentative en tout cas. C'te vie d'con. :DD

charlu a dit…

... ouaih, juste..l'intro basse de I'm the boy version live casino..le fisso y se nique les doigts dessus ... quel son.
Gainsbourg, le seul a m'avoir fait aimer le son 80's.

Anonyme a dit…

Je n'ai pas encore d'avis sur cette période.
En tout cas Gainsbourg, Ferré comme navigateur musical, tu en as peu des comme ça.
mon Gainsbourg à MOI c'est "tête de Chou" et "Melody" mais juste parce que c'est ça que j'ai eu entre les mains.
Ensuite un ami m'a "forcé" (le même qui m'a interdit de ne pas aimer Coltrane) "forcé" les débuts, mais ce n'était pas dur d'aimer. La période Reggae? J'ai acheté, mais j'écoute toujours distraitement.
Alors TON Gainsbourg du post? Le gros son! de NEW YORK?? C'est ça? J'ai entendu LOVE ON THE BEAT en boite (de village corse) mais je ne me sentais pas d'écouter ça chez moi, l'impression qu'il fallait un vrai caisson ... à se le faire sauter peut-être??

charlu a dit…

Moi aussi, c'est Melody et le chou en premier..surtout Melody.. c'est le seul que j'accroche sur mes murs..le numéro 1.. Mais pépère, il avait tjrs cette tendance à monter qu'il gérait tous les styles.. il assure partout.. jamais entendu un album reggae avec des mélodies aussi belles..les Wailers, z'ont dû être scotchés :DD

cabinoffear a dit…

C'est la période que j'aime le moins chez Gainsbourg. Mais je te suis totalement sur ton interprétation du thème du jour. Bravo

Anonyme a dit…

... T'es dur avec le Bob, je suis loin d'être d'accord avec toi .. Et voilà des tensions sur ton post :-)))))

charlu a dit…

ai fait xprès Dev... mon fisso ressort tous mes Bob !!! je fight avec lui en ce moment..faut mettre la tension sinon ça bouge pas.
Mais sinon, arrff "la nostalgie camarade".. "dieu est juif".. "overseas telegram"..... ..pis y'a "So much trouble" aussi, pis "Africa unite" "exodus", "rat race"....
C'est juste pour défendre Seurrrgeu.. not bob à nous..

Everett W. Gilles a dit…

Hello.
80's ou pas, Gainsbourg, c'est pas mon dada!
Indéniable génie, mais on applaudissait à tout ce qu'il faisait même ses pires abominations, et ça m'a toujours gonflé.
Bon, par rapport à l'époque et ce qu'y s'y faisait, bah celui-là c'est pas le pire, et ça colle au thème !
C'est bon Charlu, j'ai mis le casque tu peux y aller.
EWG

Unknown a dit…

La fin de carrière est tout de même très en deça de ce qui l'a précédé :
- Mauvaises Nouvelles des Etoiles : redite approximative d'Aux Armes avec en plus un enregistrement londonien nettement moins roots que le jamaicain l'ayant précédé (et globalement des chansons moins intéressantes).
- Love on the Beat : quelque très bons moments (le title track même si il est trop long en est un parfait exemple) handicapés par une prod' très (trop) typée. Dommage, il y avait un certain potentiel...
- You're Under Arrest : que bizarrement je préfère à son devancier. Pas franchement l'extase et, franchement, ça sent un peu la fin avec trop de trucs de langages lourdauds (ça vaut pour les deux du dessus).

J'adore Gainsbourg. Des premiers enregistrement (le splendide N°4, premier classique de son répertoire) à son premier album reggae... Un quasi sans faute avec, évidemment, deux himalayas : Melody Nelson et L'Homme à la Tête de Chou

Unknown a dit…

Et puis, comme on dit, qui aime bien châtie bien et Gainsbourg, je l'adore. Alors un minimum d'honnêteté dans la perception que j'ai de sa carrière me semble salutaire.

charlu a dit…

Eh v, on applaudissait, mais vers la fin...Love justement, avant, c'était pas évident...et pourtant, maintenant, on est en pamoison.
J'aurai pas mis celui-là pour un théme Gainsbourg..mais pour l'amour absolu, c'est obligé ... arff au casque c'est encore mieux :D ... écoute la gratte qui vrombit Harley ....

charlu a dit…

Salutaire Mood, t'es hard quand même. Love.. c'est le bonus, plus rien à prouver .. si en fait, mais en bonus.. funk, techno trash forever.. et si ça marche pas tant pis.. et il a marché, c'est même SON disque billboard, un pieds de nez à sa carrière sourdine.
Gainsbourg ??? jamais aproximatif. Il ratisse large, donc, plein de déçus et plein de nouveaux p'tits gars !!!

sorgual a dit…

Galéré toute la journée pour pouvoir te déposer un message, moi dans le Serge j'aime tout, mais préfère le début, mais pour autant me marre toujours autant sur le débile SS in Uruguay, adore les riffs des deux derniers albums ou flambe ce gros dégueu de Gainsbarre. Curieux comme ce type en fait si pudique et homme de principe pouvait étaler ses provocations et ses fatasmes et se les approprier. Tu te souviens comme il avait descendu Catherine Ringer pour son passé d'actrice porno. En tout cas bravo bon choix de provocation et de coeur.

charlu a dit…

Ouaih j'me souviens Ringer..pis Houston, c'était la grosse période d'enfer gainsbarre pour la promo Love on the beat justement.
J'aime toutes périodes, rencontre Gréco, Bardot, Birkin...

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