Il va falloir que je radote pour avouer
à nouveau mon addiction à Tindersticks. Pour éviter la rabâche,
je vais dévier live, avec cet objet inattendu, et me ruer entre
autre sur une reprise rare chez eux, « Johnny Guitar »,
et je me souviens de Jeanne Balibar & Rodolphe.
J'écoute Tindersticks sur scène pour
la première fois et je ne me lasse pas de cet effet là. Plus beau
qu' « Across Six Leap Years », une élégance
absolue, une inauguration pop à la « Philharmonie de Paris »,
la liste des beaux albums s'allonge avec Tindersticks. Celui-là est
particulièrement délicieux.
Tindersticks 2016 « Philharmonie
de Paris » label : cityslang / lucky dog
Un remède au boucan, une thérapie au
trafic, c'est le doux voyage chez Taylor Deupree grâce à ce
triptyque engourdissant pris au fil du temps.
J'ai toujours dans mon casque quelques
paysages hypnotiques du label 12K quand je somnole dans mon chariot
du matin. Tout me berce, le rail et la délicatesse onirique de
chaque lueur sonore. Des ondes, des plages, des étendues,
analogiques, acoustiques, claviers et field recordings
microscopiques, tournoient avec le silence.
Taylor Deupree, à l'origine de ce
label de Brooklyn depuis 1997, est toujours quelque part sur chaque
pièce du catalogue, musicien, électronicien, photographe,
graphiste, ingénieur du son, sa marque est indélébile. Tout comme
le Label ECM, ou Touch, les pochettes 12K sont des fils d'Ariane, une
signature harmonieuse avec le son, une cohérence artistique.
Du monde à travers ce collectif, des
fidèles autour de Taylor Deupree, trois pièces choisies parmi les
plus douces, les plus tamisées.
Les vents sont repassés à l'ouest
avec une force vengeresse, comme pour repousser le sec continental
qui me glace le moral depuis des semaines. Il souffle de la douceur
maritime sous nos pollens, j'ai même vu entre deux averses quelques
petits nuages faisant la course avec un zinc d'altitude crachant sa
ligne kérosène en vain.
Toute cette lumière, toute cette eau
enfin.. cette impression que tout est dans les cordes biologiques
alors que la violence des cellules qui renaissent coule sur un
horizon assoiffé.
Ce petit nuage blanc en flèche qui
course ce zinc perdu dans le bleu éclatant l'efface comme un coup de
gomme. je le fixe engourdi avec « Cortez the Killer » qui
passe en boucle pas loin de ma carcasse d'épave dominicale. L'envie
de pas me prendre la tète devant ce dessin naïf, des cactus qui
vous narguent.
J'ai dû me lever difficile ce matin,
avec ce changement d'heure j'ai loupé la messe, et téléfoot en
bonus, j'ai eu beau chercher les œufs dans mon calbar, comme tous
les matins au sorti du cageot, je suis tombé comme dans un rêve sur
cette évidence, j'ai rampé direct vers le croquis blanc de
Sampedro/Talbot/Molina/Young.. j'ai pris « Zuma » comme
on va causer à son thérapeute.
« Zuma » pourquoi c'est pas
le disque récurent chez moi, celui que je sors quelquefois seulement
et qui me mets dans un état second à chaque écoute, comme
l'arrivée magnifique d'une nouvelle saison.
Neil Young & Crazy Horse 1975
« Zuma » label : reprise
Zozo et Jimmy se sont fendus d'un
Bee Gees, sous mon nez, comme ça. Il fallait que j'embraye et
participe à ce set australien tellement ces frangins là me rendent
zinzin avec leurs premiers albums.
Remontant de l'hémisphère sud pour
atterrir sur les îles britanniques alors que les racines pop
prenaient toutes leurs envergures, les frères Gibb sont auditionnés
par Brian Epstein. Fou furieux qu'on le dérange, trop occupé par
l'affaire Beatles et trop amoureux de John pour craquer sur les
belles dentitions des Gibb, le groupe fut vulgairement jeté par le
manager. C'est Robert Stigwood qui pris les choses en mains.
Quelques « Spicks and Specks »
de 65 à 66 et autres tubes, c'est en 1967 que le premier album des
Bee Gees apparaît, puis « Idea », puis « Horizontal »,
de la pop romantico-baroque, ballades, chœurs, orchestration, petits
soupçons de rock. En 1969, « Odessa », le double album
épique et grandiose montre un groupe attaqué par un soupçon de
fatigue, un léger désordre entre les frérots. Robin lâche le
groupe pour sortir son premier album solo « Robin's Reign ».
Du coup les barbus sans se démonter réalisent un album à deux, le
seul de toute la discographie Bee Gees:
Barry se tient le concombre tandis que
Maurice supporte un moule à flan en guise de château, vêtus tous
les deux d'un joli costume de croisade comme pour aller combattre les
charts amputés. On pourrait croire que « Cucumber Castle »
va être fatal à la fratrie, que nenni, ce disque est un petit joyau
de pop country, crooner (« The lord »), avec beaucoup
moins de montées vocales dans les aigus ( idéal pour les
allergiques). Tout est signé Barry et Maurice, tout est bon, easy
listening (« My thing », « Turning tide » ou
« If only i had my mind on something else »). Le tube
« I.O.I.O » un petit équivalent sympa façon
« Obladi-oblada ». Puis quelques pépites habituelles de
virées mélancoliques, lyriques et dandy (« I was the child »,
« Don't forget to remember me »).
On peut regretter la séparation des
groupes comme celle d'un couple. Sauf que pour le coup, en 1970 comme
des enfants de parents divorcés, deux albums au lieu d'un seul se
sont offerts aux fans.. « Cumcumber Castle » et « Robin's
Reign ».
Les Bee Gees ne se sont jamais vraiment
séparés, le prochain coup de fatigue fraternel, c'est juste après
la folie disco, Barry et Robin ont œuvré sur quelques opus solo
improbables (Barry : « Now Voyager » 84 époque
Streisand..terrible pour les curieux; Robin : « How old areyou » 83, « Secret Agent » 84..inaudible, « Wallshave Eyes » 85.. magnifique....) sans jamais lâcher le trio:
«Living Eyes » 81, « ESP » 87 et le début
de l'ère Warner, « One » 89... toujours à trois pour le
label BG.
Des quatre il n'en reste plus qu'un, un
peu à la ramasse comme Brian W... en tout cas ici, en 1970, Barry
avait un collant médiéval, il faut croire qu'il avait la vague avec
sa monture ridicule. Il faut voir la vidéo juste en bas.. 1h35 de
n'importe quoi, genre « Magical mystery tour » façon BG
sans inspiration. Dommage, l'album est très bon. Il est d' allure
secondaire mais tient le cap dans la discographie.
Ces mecs là, c'est du BG, faut pas
confondre avec BB qui avait déjà cette année là sorti le son du
pet à quelques plages de là, de l'autre côté.
Un instant unique dans la vie des Bee
Gees, des clichés hyper ringards à justifier uniquement par
l'époque.. quoique, un disque attachant, des deux Gibb poilus
inébranlables. Un album retrouvé grâce aux rééditions japonaises
il y a 2 ans... l'intégrale sauf « Trafalgar ».. allez
savoir pourquoi.
Le château du concombre post 1969, précieux pépin, perle rare, la fièvre du vendredi soir.
Et voilà le subliminal de la chose, il
suffit d’évoquer quelques sommets artistiques bien particuliers
pour qu’un autre se dessine au loin, comme on gravit une crête et
qu’une fois en haut une autre cime se dévoile, juste quelques
envolées au dessus du vide récurent.
Les ailes ici sont celles d’une
« Hirondelle » sous le ressac merveilleux de cette
chanson lancinante. De toute façon, nos sarthois préférés ont
pris de la hauteur, les harmonies de l’envergure. Inspirés par les
paysages lusitaniens, Tue-Loup vient de commettre un de leur plus bel
album depuis «La Belle Inutile ». Le Tage, petit fleuve
espagnol (Tajo) prenant toute son ventre mélancolique au bord des
landes plissées du Portugal (Tejo), a donné du pastel chaud dans
les mots et les notes de Xavier Plumas. Je crois bien que mon chevet
n’est pas bien loin pour ranger ce « Ramo » magnifique.
J’avais eu un petit coup de mou avec leur disque rouge, puis le
bleu, du coup j’ai négligé le jaune et je m’étais réfugié
chez Plumas seul, il faut dire que les premiers opus du groupe
m’avaient très fortement accrochés.
C'est un retour tout en splendeur, un
nouveau grand disque de par ici. Dixième album pour un grand groupe
de rock chanté de l'hexagone.
Tue-Loup 2016 « Ramo »
label : dessous de scene / bluekat
L'ancien label Bleu Electric du General
Elektrik m'a ramené vers le chef d'œuvre d'ici de David Husser
alias Fred Poulet et son « Milan Athletic Club » sorti en
2005.
Encore une brique de plus sur l'édifice
des beaux frensh albums, la liste s'allonge.
Des idées de Rodolphe Burger dedans,
Katonoma, Little Rabbits aussi, Pelligrini donc, une once de
Katerine, du Darc, de la belle chanson hexagonale avec un timbre, une
écriture, le « Prince Marchant » et cet envoi vers
Saravah.. du Gainsbourg tout au fond, comme une évidence, un autre
héritier.
Chanson, jazz, pop, ambiance.. de par
ici, un de mes albums fétiches, une petite voix féminine qui se
balade de temps en temps, Seb Martel dans le studio, Burger aussi
d'ailleurs avec sa guitare et sa voix sur « Zeppelin ».
L'artiste dijonnais est « né un beau jour de Bourgogne »
il est aussi réalisateur.. « making fuck off » via
Groland et leur « Mammuth ».. ou Vikash Dhorasoo en
documentaire.. mais rien musicalement depuis ce merveilleux album.
« Milan Athletic Club » est
un bijou d'écriture déposé sur un écrin sonore, y'a du beau monde
sur le livret, y'a un style fou, une idée cinématographique
intemporelle, une élégance, une gueule, un disque unique. Les
paroles sont à écouter avec précision.
Ce disque là me colle au gimmick
depuis cette année là, c'est toujours le même plaisir, trouble à
la fin lorsque l'on sort de chez l'épicier acide et énigmatique en
jazz déglingué.
Fred Poulet 2005 « Milan Athletic
Club » label : bleu electric
Des ombres bougonnent, des fantômes
hurlent à la mort, « Post pop depression » résonne
tellement Bowie. Ça devient flippant ces mecs qui se volatilisent,
la glisse sur le toboggan.
Iggy et Josh détonnent un gros disque
rock qui va faire taire l'idée du rétro, comme quoi tous les
monuments du genres sont apparus depuis un bail, que nenni, ça lime
encore. C'est un bal funèbre avec des piliers bien debout, si ça
continue Iggy qui va bientôt se retrouver seul au monde. Josh des
Queen of Stone Age et des Eagles of Death Metal s'accroche à la
mélasse rock comme à un rafiot de rondins à dériver vers une
berge improbable. Des survivants, des passengers.
Y'a des fois on se sent bien
vieillissant avec de la bouteille dans la gencive, à suivre la
caravane des vétérans inébranlables qui marchent en trainant
derrière eux l'édifice. Tant qu'y'a du jus, des plombs à changer,
des bulbes à croquer, des rythmes martiaux à pleurer comme des
hymnes bestiaux, des murs à percuter et des ranchs pour y éjaculer
sa dépression, y'aura toujours des trucs pas corrects à bouffer
pour avancer vers l'horizon brillant, la mélodie lancinante et
tueuse.
« Chocolate Drops » dans
le crane à faire mille fois le tour de mon pâté où j'habite, je
rentrerais quand l'horizon me le dira.
Deuxième meilleur album de l'année, après "Blackstar".
C'est quoi le rapport avec Jono ? Eh
bien c'est sorti aussi le 2 octobre 2015 sans plus de remouds que ça.
Sauf que là, c'est le gros coefficient annoncé sur mes côtes et
les leurs.
Ironing Board Sam, et une légende me
tombe dessus, inconnue, c'est pas faute de fouiller. « Super
Spirit » suce la pompe à jouir, le son est extra, Barrett
Martin à la batterie, Stu Cole à la basse et la baraque bande à
faire péter les étages. Tout ceci sans compter les doigts
électriques du Keyboardman sexagénaire avec sa voix de bluesman au
timbre Mayall, Sammie Moore.
« Honey baby » et on
remballe les baloches.
Ironing Board Sam injecte du magnétisme
Nlle Orleans, jazz, blues, soul, du fond de veau pour la soupe, des
zicos convoqués dans le Mississippi pour commettre une pilule
dopaminée qui fout en branle ma platine, mes enceintes et les murs
qui luttent tant bien que mal pour que les voisins abasourdis ne se
pointent pas les hanches habitées et le brocoli en fleur. Très peu
de disques dans sa bicoque, mais tout s'accélère depuis 2011,
quatre albums chez Music Maker et un premier en 1996.
« Hold on » et je sors
danser avec mon cerisier qu'en a rien à battre du vent d'Est qui
nous flétrit les sacoches. Quoiqu'il arrive, c'est le limon tiède
qui attend son heure pour contempler l'harmonie de l'outremer qui
dégringole. J'aime ce son sec bluesy, ce disque bateau avec une
touche soul qui brave n'importe quel blizzard.
Une légende vient de me tomber dessus.
« I'm gone » et puis merde, c'est vendredi soir nan ??
mais si... « Honey Baby ».
Ironing Board Sam 2015 « Super
Spirit » label : big legal mess
Dans la lignée des petits miracles
pop-folk Dylan Leblanc, Ray Lamontagne, James Blake, Piers Faccini,
Fink ou JJ Johansson quand une touche d'électro vient saupoudrer la
galette, « Pagodes » parmi tous ces rappels de
références va fouiller sa substance vers Nick Drake.
Le londonien Jono McCleery est une
découverte pour moi, au gré d'une recherche sur Colin Vearncombe
disparu en janvier dernier, juste pour me rappeler de « Wonderful
life », et je suis tombé sur une reprise de 2011, et sur cet
artiste.
Ce disque c'est le parfum de la moindre
note, le pollen de chaque accord, la lumière vocale avec la couleur
des touches électro. Une jolie découverte pleine de clichés
touchée par l'élégance.
Ray s'envole, Lamontagne a pris des hauteurs, comme happé par l'éclipse, comme le dit si bien la pochette.
La voix, les nappes, l'apesanteur, les guitares, la longueur des morceaux, l'envergure ont attaqué Raymond, un peu comme le psyché avait habité Richard Hawley sur « Standingat the sky's edge » . Ray depuis son voyage dans la « Supernova » n'en finit pas de flotter sur la sonorité stratosphérique, « Ouroboros » est dantesque, une belle surprise vertigineuse, Floydienne, qui attire vers les nues serpentées.
L'éternel retour cyclique « ouroborosé » d'un astre qui cache une étoile qui cache un satellite..
La musique est le reflet d'un instant
précis, la bande son d'un vécu buvant le contexte et la substance
de nos sentiments instantanées.
Ici, à la première écoute de Malher
remixé par Fennesz, c'est le souffle impatient d'une photosynthèse
qui se réveille et que j'entends. L'horloge biologique amorcée, les
cellules vont se gorger lentement, juste avec un peu plus de lumière
et quelques degrés en plus. Le processus est en route.
Christian Fennesz a dessiné quatre
phases de quelques ondes de Gustave Malher, comme autant de saisons,
moi je m'en ressens qu'une seule, le printemps qui sourde en drone
cellulaire sur fond de symphonie nébuleuse et dézinguée.
C'est un nouveau voyage sonore
intemporelle de chez Touch records, une sphère autrichienne qui se
percute, Fennesz/Malher.
Sur le rocher du Grand-Bé,
François-René voulait la tranquillité, le silence, juste la mer en
face et le ressac comme berceuse de fond pour son éternité.
George aimait réunir de son vivant
avec des concerts pour de bonnes causes, il en est donc devenue une.
Le tout marketing pleut sur cet hommage live ci, « George
Fest »..aurait-il aimé cette chose ? Cette vibration
médiatique emmenée par son fils Dhani (il a presque la même voix
« Let it down » et on peut pas dire la même chose James)
?
De son vivant, Paul a subi à peu près
la même chose en 2014 avec le double hommage presque live « The
McCartney of ». Difficile de juger, on aime tellement les
chansons de George et Paul. J'ai juste écouté une seule fois le
« George Fest » intrigué et à peine ému (faut
absolument zapper Brian Wilson titubant sur « My Sweet Lord »),
j'ai survolé le « The McCartney of » avec une vague idée
de dégout général....
J'ai eu du coup ce souvenirs
merveilleux d'une chanteuse la plus merveilleuse qui en 1972, a
coincé « Poppies » entre deux reprises mythiques de
George de son vivant : un medley autour de « My Sweet Lord »
en version gospel, et une intime introspection bouleversante de 12
minutes vers « Isn't it a pity ». 3 chansons, un live
simple improbable et majestueux.
George Fest, in extrémis, avant de
pouvoir de me faire une idée sur la chose nouvelle, m'aura doucement
fait replonger à travers « Nina Simone in Concert »
1972. Les chansons de George sont tellement belles, particulières,
je sais plus... faudra que j'y retourne vers le Fest, dans quelques
temps, ou pas.
Nina Simone 1972 « In Concert -
Emergency Ward! » label : RCA Victor
Une petite nouveauté 2016 pour un son
pas tout jeune va se répandre sur nos étendues d'asphalte
serpentant nos campagnes. « Let me Get by » est un super
bon disque pour les routards, Derek Trucks s'est fondu avec Susan
Tedeschi pour réaliser un troisième album studio bourré de
country-rock, de blues-funk et de pop-soul. C'est pas du nouveau,
mais ça roule tout seul from Jacksonville, Floride.
Tedeschi Trucks Band 2016 « Let
me get by » label : fantasy
Steve Wilson œuvre sans cesse pour le
rock progressif, un son qui semble révolu. Il est autodidacte,
pourtant le prog, c'est du rock et du jazz, avec des parfums
classique et de pop.
Révolu ou pas, ce style perdure et
quoi de plus inattendu de parler de ça avec un fervent défendeur du
genre via un Ep de 38 minutes. Le rock prog, c'est l'étendu d'une
l'architecture musicale, des rebondissements, du coq à l'âne...
Un Ep certes, mais des morceaux
épiques: « My book of regrets » en intro, puis «
Vermillioncore » comme des puissances musicales obsolètes
grondant d'un ancien volcan en purge. Quel son, quel pied ces deux là
!!!
Son nouvel album sort bientôt, en
attendant, une transition avec « 4 1/2 » entrecoupé
d'instrumentaux ambiants dignes du langage, un concept comme un argot
musical à travers lequel j'adore y revenir et y découvrir. Le
rock-prog jute encore, Steve Wilson, ex Porcupine Tree, Black
Communion, Blackfield... pour nous servir.
Des vieux disques me hantent, je me
noie à travers les années de la 70's décennie comme si j'y étais
né dedans, juste un peu avant, pour me bouffer dans mon berceau subliminal
tout ce son. Je ne sais pas d'où elle vient cette onde, je n'en ai qu'une
vague idée.
Je sors des trucs improbables juste
pour me dire que je n'ai pas le temps de fouiller la nouveauté
lourdement proposée, mon alibi lâche et bougon. Toute façon je
viens de prendre mon pieds sur DEWOLF 2016, y'a pas plus revival,
c'est la tendance du dédale-son d'alors, ou des dalles-sonores
d'aujourd'hui posées sur un hérisson épais ferraillé juste pour
que la remorque à vinyles puisse y poser sa gomme.
Un Winter dingue que j'imaginais pas
dans ma mémoire qu'il puisse être sorti en 74 tellement cet opus reste anecdotique
avec un son pas au top de cette époque. Il n'empêche, l'albinos bleu escamote le
venin du serpent bouteille à la salive mordancée. Tellement de riff
a cracher depuis les débuts des Uriah Heep que je me sens menacé
d'en faire l'éloge. Pourtant pour moi, ça claque comme du Barclay
James Harvest percuté par le scorpion (« Illusion »). Et
même « Free me » sonne Doobie Brothers, Eagles... ça me
rend dingue des chansons comme ça.
Je ne respire plus, je me vautre dans
le vieux son. Deux titres rouges tout en haut de la pochette et
Johnny pécheur hophiophobe victime innocente du blues prêcheur.
Johnny Winter 1974 « Saints &
Sinners » label : CBS