dimanche 13 avril 2014

Carlos Paredes 67



Saudade, le fado, la complainte des gens tristes. Là bas, on est mélancolique par prévention..pas pour ce qui s’est passé, mais pour ce qui pourrait arriver. C’est un peuple festif, dans sa version fraternité, force et dignité. On ne danse pas, on se prend dans les bras, on pleure d’émotion et d’amour pour les gens, la terre et la culture ancestrale. On boit beaucoup, mais pour se souvenir, jamais oublier. Se souvenir des souffrances qui menacent.
 

Voici un fado de Coimbra, à quelques contrées de la capitale. Carlos Paredes était un guitariste génial. Il était infirmier dans l’hôpital de la même ville. Il n’a jamais voulu embrasser une carrière d’artiste malgré ses quelques disques de virtuose. Autodidacte, il épousa la guitarra portuguesa et avec elle, forgea une entité culturelle. Plus au sud, le quartier de l’Alfama faisait vibrer les paupières, à l’époque où les portugais partaient pour faire le tour du monde, pour aller pécher aussi, vers St Pierre et Miquelon.

Nous sommes à Coimbra, ville magnifique, fief du fado du nord, la bande son des azulejos et du ciel brûlant. Drag City a fait ressurgir ce blues celtique des tristes collines. C'est un beau vinyl qui tourne, un Django du bout de l'Europe, le Fahey lusitanien, le jazz des sept jupons.....
Son premier enregistrement officiel.

Carlos Paredes 1967 « Guitarra Portuguesa » label : columbia/Drag city
 
 

4 commentaires:

Les espagnols a dit…

Belle musique, et très beau texte... Bravo !

DevantF a dit…

Ho oui, alléchant toute ses qualités en un seul homme: Django, Fado ... miaaam. Vivement le rosé pour écouter ;-)

charlu a dit…

Merci les p'tits gars.. c'est une musique qui me transporte.

Oh Dev.. niet le rosé, une soirée fado, c'est porto à volonté. Le porto ça fait chialer grave :D

Stefan Roques a dit…

Porto ou bière (les portugais en consomment beaucoup et ça fait pleurer aussi, demandez aux irlandais) ?
Cette proposition est alléchante, j'étais passé à côté d'où retour et remerciements, comme il se doit. :-)

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...