Saudade, le fado, la complainte des
gens tristes. Là bas, on est mélancolique par prévention..pas pour
ce qui s’est passé, mais pour ce qui pourrait arriver. C’est un
peuple festif, dans sa version fraternité, force et dignité. On ne
danse pas, on se prend dans les bras, on pleure d’émotion et
d’amour pour les gens, la terre et la culture ancestrale. On boit
beaucoup, mais pour se souvenir, jamais oublier. Se souvenir des
souffrances qui menacent.
Voici un fado de Coimbra, à quelques
contrées de la capitale. Carlos Paredes était un guitariste génial.
Il était infirmier dans l’hôpital de la même ville. Il n’a
jamais voulu embrasser une carrière d’artiste malgré ses quelques
disques de virtuose. Autodidacte, il épousa la guitarra portuguesa et
avec elle, forgea une entité culturelle. Plus au sud, le quartier de
l’Alfama faisait vibrer les paupières, à l’époque où les
portugais partaient pour faire le tour du monde, pour aller pécher
aussi, vers St Pierre et Miquelon.
Nous sommes à Coimbra, ville
magnifique, fief du fado du nord, la bande son des azulejos et du
ciel brûlant. Drag City a fait ressurgir ce blues celtique des
tristes collines. C'est un beau vinyl qui tourne, un Django du bout
de l'Europe, le Fahey lusitanien, le jazz des sept jupons.....
Son premier enregistrement
officiel.
Carlos Paredes 1967 « Guitarra
Portuguesa » label : columbia/Drag city
4 commentaires:
Belle musique, et très beau texte... Bravo !
Ho oui, alléchant toute ses qualités en un seul homme: Django, Fado ... miaaam. Vivement le rosé pour écouter ;-)
Merci les p'tits gars.. c'est une musique qui me transporte.
Oh Dev.. niet le rosé, une soirée fado, c'est porto à volonté. Le porto ça fait chialer grave :D
Porto ou bière (les portugais en consomment beaucoup et ça fait pleurer aussi, demandez aux irlandais) ?
Cette proposition est alléchante, j'étais passé à côté d'où retour et remerciements, comme il se doit. :-)
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