dimanche 3 juin 2012

Paul McCartney 71


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 Grand Jeu Sans Frontière Des Bloggers Mangeurs De Disques (Troisème édition)

Thème # 1 : Y'a de la joie

Paul McCartney est un des rares à pouvoir injecter des ondes joyeuses dans ma discothèque d’obédience sombre. Contagion inexplicable, quelques morceaux que Lennon cataloguait de « chansons pour mémères » pour décoller de cette purée visqueuse des vagues à l’âme. Un Paulo et hop.
« Ram » est l’album par excellence, une joie pop qui insuffle et allège. Une véritable jouissance se dégage de cet opus très particulier. Le plaisir de ce génie de la mélodie chasse l’asphyxie et l’oppression. Un véritable médoc contre la grisaille. Le plaisir est son vecteur de création, l’amusement, une liberté pleinement assumée, et malgré toutes les tracasseries de l’époque, Paul ne se prend pas au sérieux et envoie.
Ici particulièrement, y’a de la joie, du travail, de la fausse naïveté représentée par des collages, des dessins fauves et un fond jaune cadmium dominant. La pureté des mélodies est à son comble et l’on prétend toujours qu’il est plus difficile de composer des chansons « gaies », c'est pas pour rien que lui sait le faire. Ce disque relève d’une concentration absolue, et la légende dit que les trois mois de sessions new yorkaise ont défilé dans la rigueur, la discipline, sans drogue ni boisson.
« Ram », c’est tout d’abord le single « Another day », morceau hyper-Beatles sorti sur 45T seulement, composé pendant les sessions « Let it be ». Il sort le 19 février 1971 alors que Paul est dévasté par tous les médias, que Lennon et Harrisson récoltent tous les éloges pour leur premier album seul respectif (« Paltisc ono band », « All things must past »),(Ringo sortira un single très bien accueilli quelques jours avant « Ram »). Un énième recule dans la ferme écossaise familiale, Paul n’est jamais aussi bon lorsqu’il est en « danger ».. aussi « Another day » est un titre imparable que l’on fredonne joyeux tout le long d’une journée aussi grise soit elle. La face B, c’est « Oh woman, oh why  » teigneux, endiablé avec un riff qui fait mouche. Paul, c'est aussi ça, des morceaux secondaires gigantesques.

Sur « Mccartney I », il voulait montrer sa polyvalence et son indépendance. Ici, il commence à former un collectif et à gonfler sa musique de musiciens, d’orchestre philharmonique, le tout secondé par Linda.
Le 21 mai sort l’album, avec comme prise de danger, un autre coup de génie: placer une longue chanson multicolore de pop progressive en single, le medley disparate et loin du conventionnel « Uncle Albert/admiral halsey ».
Les morceaux carburent auprès du public qui ne s’y trompe pas contrairement aux journalistes vils et rancuniers. Cette chanson là est un pur chef d’œuvre à écouter léger en flânant dans les ruelles ou dans les campagnes. Le gimmick cuivré embarque. Sa construction folle annonce le travail d'un autre single : « Band on the run ».



« Heart of the country » d’une pureté insolente une fois encore… y’a de la joie sur cette chanson absolument McCartney.
« Dear boy », très complexe ( à tel point qu'elle ne sera jamais reprise sur scène) est noyée dans les chœurs que Linda gère à merveille et qui lui vaudra une récompense aux Awards.
« Too many people » entame et affiche la luminosité du disque…
« Eat at home » balade pop ensoleillée… jamais autant d’onde positive ne s’était dégagée d’un album de McCartney, même si le thème « Ram on » calme le jeu ponctuellement.

« Ram », c’est tous les genres représentés sous haute qualité. Puis y'a de la joie à l'époque, sur la pochette, un scarabée grimpe sur un autre scarabée !!! Anecdotique (il n'empêche, c'est la guerre et Paul lâchera les armes sur « Dear friend » en 72 sur l'album suivant).
L’album est descendu en flèche par les média, mais le public suit fidèlement et détrône « Bridge over trouble water » premier des charts anglais depuis pas mal de temps.

Y'a de la joie, « Ram » est à l'honneur ces jours-ci, il sort en rééditions multiples, histoire de reposer mon vinyle... un de mes disques « ïle déserte ».. puis j'ai déjà parié de placer un Paulo dans chaque session de jeu !!! La version coffret inclut dedans, la version instrumentale rare "Thrilligton".

Paul & Linda McCartney 1971 « Ram » label : apple

L'intégral ici :





17 commentaires:

Pascal GEORGES a dit…

Moi aussi j'avais hésité vers les fab fours qui à chaque écoute me procurent la joie, cette pop jubilatoire...
Paulo c'est la continuité du truc et cet album en est une large preuve.
Souriez fans des 4 compères... vous êtes définitivement piégés...

charlu a dit…

Exact, hyper contagieux.. c'est ma tablette de médoc !! un piège à la bonne humeur effectivement. J'ai eu peut sur ce coup là, à part Paulo, je vois pas autre chose de joyeux. Mais je tiens le défit..un Paulo à chaque fois. :D

Anonyme a dit…

Haaa le Paulo. J'ai accroché de suite (presque) à la sortie de "Band on ..." j'étais tombé sous le charme, et ado ça faisait du bien.
Et bien entendu vint RAM.
L'occasion de s'engueuler avec les potes qui ne juraient que par Lennon. Dans le début des années 70 c'était le bon cheval pour la posture en cour de récré. N'empêche, Lennon, j'aimais mais pas autant et le temps m'a rapproché de Macca et éloigné de Lennon. Près des Cieux, loin du coeur....

charlu a dit…

Bah oui, on est mieux dans nos basket à défendre Paulo maintenant qu'on a du recul..mais c'est vrai qu'à l'époque ça bataillait dur avec Plastic Ono Band et Imagine qui sont quand même loin d'être mauvais .. sauf que ça s'est arrété là. On peut pas se foutre à poil pour défendre la paix et faire des disk tous les 4 matins. Pour la posture du mec qui l'ouvre vallait mieux être du côté Lennon effectivement.
Eh j'étais même Roger Waters un moment, avant de comprendre qu'il avait des tendances dictateur pathologique. Mais bon.. J'ai commencé par "I want you" avant de plonger sur "Maxwell..." faut laisser murir.

Pascal GEORGES a dit…

L'éternel dilemme...
John ?...
Paul ?...
Quand ça m'arrive je fonce vers George, d'abord Something, puis All things must pass.
Puis je reviens vers les deux autres... Ils sont contagieux.

sorgual a dit…

Très bon choix même si je reste plus John que Paulo, en tout cas de lui c'est un de mes préférés.

charlu a dit…

Bon remède un George.. si on veut vraiment ne pas se casser la tète avec ce dilemne, faut taper dans un Ringo :D.. nan je déconne.
Harrisson, pas mal de déchet quand même dans sa carrière Dark horse... sauf "CLOUD NINE", un chef d'oeuvre. "All thing must past" bourré de chanson période Beatles stockés, les deux autres ne lui laissaient pas assez de place.
Mon préféré de Paul aussi.

Everett W. Gilles a dit…

Hello.
Ben je serai celui avec qui on s'engueulera ... et qui conservera sa mauvaise foi!
C'est reconnu, cet album est super, mais Paulo arghh j'y arrive pas.
EWG

cabinoffear a dit…

Mais c'est un obsession ma parole. Je suis tout à fait d'accord avec toi... Les "chansons pour mémères" de l'ami Paulo facilite bien la vie parfois.

charlu a dit…

exact, obession, de l'huile pour graisser les rouages.. pour se dégripper la tronche.
Point d'engueulade Everett..manquerai pu qu'ça, je comprends tout à fait... te cause plus c'est tout :D .. sans dec l'agacement peut se comprendre.. moi perso, je m'explique pas mon côté hyper hermétique aux Beach Boys !!! dire que Toorsh va se le gauffrer pour son anniv !!! :D
Biz les gars

Everett W. Gilles a dit…

Beach Boys?
Love ou Wilson, et encore Wilson lequel, hein..?
Parce que là aussi... Oups, serais-je tombé dans le panneau??
EWG

charlu a dit…

Vouaih, j'ai l'impression... mais Toorsh connait mon hic pour Wilson.B. Pis y'a les Who aussi..arrff prise de tète..mes "préjugers" à moi..un bail que j'essaye plus. ;D

Everett W. Gilles a dit…

Préjugés, mauvaise foi : que du bon dans tout ça, je revendique!!
EWG

Pascal GEORGES a dit…

Allez on change de registre avec Paulo...
Je vous propose de mettre très fort l'album intitulé "The fireman electric arguments-paul mc cartney/youth", histoire de sortir de la machine à guimauve...
une fois que vous aurez plongé dedans vous saurez de quoi je veux causer... et certains réviserons la copie et la note mc cartney (auquel il m'arrive parfois de mettre à peine la moyenne, ceci dit...).

charlu a dit…

Exacte Pax, l'album dont tu parles est à mettre sous le blaze des détracteurs :D. Une énorme liberté et prise de risque impensable .. un jeune homme la dessus. Dans le même registre d'un grand disk fou pas commercial du tout, c'est "Driving rain"..une folie pure.
En parlant des Fireman, tu connais les deux premiers 86 et 94 ?? terrible..techno expérimental avec la touche Paulo.

Alain Manuel a dit…

Moi, c'est Mac en solo
Les autres en Beatles
avec une petite exception pour "my sweet Lord"

charlu a dit…

merdouill, pas mieux comme synthèse..moi aussi, pas de différence période Beatles avec le recul..
je prenais partie à l'époque. Solo, je suis polo 99%..mon fissot bassiste gaucher aussi alors ...!!! :D

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...