J'avais pourtant l'haleine avinée et
la langue asphaltée d'une sècheresse fumante. Un comité d'hygiène
et sécurité aurait imposé le masque.
Je me suis posé sur la banquette
ferroviaire de velours crasseux, elle est quand même venue me mordre
la lécheuse et laper les incisives. Le pharynx à sept sur l'échelle
de Richter, juste à cet endroit là, l'affamée a surgi pour me
licher les amygdales toxiques et me lustrer le palais, me laissant
dans un coma cellulaire affublé d'une turgescence surréaliste.
J'ai le souvenir du regard des gens,
outré, jaloux, des secousses du wagon, de mes aiguillages
soubresauts et de ma carcasse épave déposée sur un quai de
province, à chercher la direction habituelle, encore violet de
l'apnée, du plaisir.
Ah si, je me souviens aussi de la bande
son de ce contact fougueux, le dernier Bardo Pond, groupe culte à la
discographie monstrueuse (depuis 1992). J'ai découvert ce groupe de
Philadelphie avec « Dilate » en 2001. Depuis je ne lâche
rien, je prends toute leur magnificence abrasive opulente. A rock, on
peut tout leur ajouter, psy-noise-space-acid-post-shoegaze..., peut
être le seul mot d'ordre, c'est psychédélique. Et pourtant, je
ressens beaucoup de romantisme dans cette musique, surement dû à
Isobel, sa voix, sa flûte, les envolées et l'envie de me laisser
embrasser dans les pires moments de mes phases récifs.
Une pelle utopique.
Autour d'elle, un bassiste et deux
frangins gratteux, un peu comme la formation des Blonde Redhead..deux
frères autour d'une Vénus.
L'intemporalité artistique de Bardon
Pond et sa longévité, représentent beaucoup.
Not on label, Matador, Camera obscura,
ATP, Important..et depuis quelques temps Three Lobed recordings...
Bardo Pond est venu nous faire rêver au sein des meilleures
auberges.. coincé entre la beauté et la griffure.. ATP leur
tremplin, ATP, l'adénosine triphosphate, le symbole chimique de
l'énergie... la pillule All Tomorrow's Parties pour se RedBuller le
bulbe...
Elle est venue m'embrasser goulument,
m'astiquer langoureusement les tabourets de la salle à manger
sinistrée. Elle est venue manger l'intérieur de mes joues, comme on
décolle les sucs, les graisses animales et le fromage caramélisé
d'un plat à gratin. J'ai été son homme quelques minutes.
J'adore Bardon Pond, je savais pourtant
qu'il ne fallait pas que je m'assoupisse avec eux sous la boite
crânienne.
Bardo Pond 2013 « Peace on
Venus » label : three lobed
http://www.discogs.com/artist/31590-Bardo-Pond
http://www.bardopond.org/
http://www.discogs.com/artist/31590-Bardo-Pond
http://www.bardopond.org/
Une chronique de Barlu.. biz mon T :D
4 commentaires:
Ah ce fameux Barlu! Toujours dans les sales coups... Merci C-Man! Je reviendrai sur ce disque qui semble plus que recommandable...
C'est clair T.. en plus c'est de ta faute :D
Bardo Pond me fait toujours le même effet... Chaque fois je me dis "tiens, de la mauvaise came..." Et puis au final, j'en redemande...
Bardo Pond : un groupe à la discographie pléthorique, gargantuesque.
Je connais surtout deux de leurs albums : "Lapsed" (1997) et leur disque éponyme de 2010.
Celui-ci m'a l'air très bon, pochette très mystique. Toujours aussi drogué comme musique.
A +
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