jeudi 13 février 2014

Bardo Pond 2013



J'avais pourtant l'haleine avinée et la langue asphaltée d'une sècheresse fumante. Un comité d'hygiène et sécurité aurait imposé le masque.
Je me suis posé sur la banquette ferroviaire de velours crasseux, elle est quand même venue me mordre la lécheuse et laper les incisives. Le pharynx à sept sur l'échelle de Richter, juste à cet endroit là, l'affamée a surgi pour me licher les amygdales toxiques et me lustrer le palais, me laissant dans un coma cellulaire affublé d'une turgescence surréaliste.

J'ai le souvenir du regard des gens, outré, jaloux, des secousses du wagon, de mes aiguillages soubresauts et de ma carcasse épave déposée sur un quai de province, à chercher la direction habituelle, encore violet de l'apnée, du plaisir.

Ah si, je me souviens aussi de la bande son de ce contact fougueux, le dernier Bardo Pond, groupe culte à la discographie monstrueuse (depuis 1992). J'ai découvert ce groupe de Philadelphie avec « Dilate » en 2001. Depuis je ne lâche rien, je prends toute leur magnificence abrasive opulente. A rock, on peut tout leur ajouter, psy-noise-space-acid-post-shoegaze..., peut être le seul mot d'ordre, c'est psychédélique. Et pourtant, je ressens beaucoup de romantisme dans cette musique, surement dû à Isobel, sa voix, sa flûte, les envolées et l'envie de me laisser embrasser dans les pires moments de mes phases récifs.
Une pelle utopique.
Autour d'elle, un bassiste et deux frangins gratteux, un peu comme la formation des Blonde Redhead..deux frères autour d'une Vénus.
L'intemporalité artistique de Bardon Pond et sa longévité, représentent beaucoup.

 
Not on label, Matador, Camera obscura, ATP, Important..et depuis quelques temps Three Lobed recordings... Bardo Pond est venu nous faire rêver au sein des meilleures auberges.. coincé entre la beauté et la griffure.. ATP leur tremplin, ATP, l'adénosine triphosphate, le symbole chimique de l'énergie... la pillule All Tomorrow's Parties pour se RedBuller le bulbe...
 

Elle est venue m'embrasser goulument, m'astiquer langoureusement les tabourets de la salle à manger sinistrée. Elle est venue manger l'intérieur de mes joues, comme on décolle les sucs, les graisses animales et le fromage caramélisé d'un plat à gratin. J'ai été son homme quelques minutes.

J'adore Bardon Pond, je savais pourtant qu'il ne fallait pas que je m'assoupisse avec eux sous la boite crânienne.


Bardo Pond 2013 « Peace on Venus » label : three lobed
http://www.discogs.com/artist/31590-Bardo-Pond
http://www.bardopond.org/

Une chronique de Barlu.. biz mon T :D
 

4 commentaires:

cabinoffear a dit…

Ah ce fameux Barlu! Toujours dans les sales coups... Merci C-Man! Je reviendrai sur ce disque qui semble plus que recommandable...

charlu a dit…

C'est clair T.. en plus c'est de ta faute :D

Carl a dit…

Bardo Pond me fait toujours le même effet... Chaque fois je me dis "tiens, de la mauvaise came..." Et puis au final, j'en redemande...

Francky 01 a dit…

Bardo Pond : un groupe à la discographie pléthorique, gargantuesque.
Je connais surtout deux de leurs albums : "Lapsed" (1997) et leur disque éponyme de 2010.
Celui-ci m'a l'air très bon, pochette très mystique. Toujours aussi drogué comme musique.
A +

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