samedi 1 février 2014

Stevie Wonder 76



10°C au soleil à ébouter quelques rameaux, avec des tempêtes de parfums trempés, terre, bois champignons, bière légère au goulot, il fallait bien que cette communion avec la terre et le soleil soit mis en musique dès le soleil dégringolant.
C'est chose faite, l'album idéal, je l'ai trouvé naturellement.

Des airs de printemps se dessinent avec la majorité de Stevie Wonder. En 71, il a 21 ans et déjà un CV artistique gonflé à bloc, et de la tune à gogo gérée par Motown. Le voici libre d'assouvir tout les fantasmes musicaux possibles, et les moyens avec. Dans les 70's, il va décoller et se placer exactement sur un palier de perfection avec une poignée d'albums terribles.
Un point culminant sur ce sommet ? Si si...: « Songs of the key of life » 1976. Une folie ce projet de double album. Mais Stevie est affamé, il y va franco, et propose dans les bacs des incontournables d'alors, et cet opus solaire, total, monstrueux.

Rien ne le freine, ni son talent absolu, ni sa visibilité totale au mi-temps de cette décennie fructueuse. Stevie Wonder fait tout exploser, écrit, compose, joue beaucoup et enregistre, à tel point que le format d'un double album ici est un strict minimum, une moindre mesure. Un ep sera même ajouté à ce monument soul, jazz, rock, synthé. C'est même ici que fut introduit dans l'histoire de la musique, le clavecin-funk, le toucher extraordinaire conjugué à l'harmonica. Stevie Wonder.

Il peut tout se permettre.. moyens techniques, invités (Herbie Hancock) .. culminant et important... et puis une étape dans le swingbeat.. le relais R'n'B entre Ray Charles et George Michael. Deux ans pour finaliser ce projet, un son, une énergie, un talent, une œuvre.
Tout se consume, tout est solaire et infernal, tellement facile.. « I wish », composé juste après le barbecue traditionnel annuel de Berry Gordy de la Motown, montre juste l'envergure du processus inspiré de Stevie qui vient de faire sonner ses 26 ans.

Festif.

On dira ce qu'on veut, ce disque est rock, une âme Beatles percutant les Earth Wind & Fire. De l'électro aussi, du synthé, un climat, du glamour, des tubes à la pelle pour un seul album.
« Songs in the key of life », jamais égalé, récurent, obligatoire pour absolument toutes les raisons.. ensorceleur ... rien n'y est épargnée. Et que dire de « As » ?

Numéro 1 le jour de sa sortie sans aucun 45T dans les bacs.. double vinyl in the top of the world.
« Isn't she lovely », un hit planétaire, sa femme Yolenda est enceinte d'une petite fille.

On respire, on s'envole et c'est hyper terrestre, c'est une réussite absolue, corporelle et géniale. Ceci n'est pas une compilation, mais l'opus 76 de Stevie Wonder.

J'ai taillé en prévision de l'explosion solaire, la terre est saturée d'eau, un seul mot d'ordre, quelques minutes de lumière en plus et tout se met à pomper, du jour pour sucer la boue.. Stevie Wonder 76 pour écouter le soleil de ce tantôt qui m'a grisé la joue et chauffé le muscle.

Stevie Wonder 1976 « Songs in the key of life » label : motown


12 commentaires:

Stefan Roques a dit…

Celui-ci est simplement indispensable, apogée de la période la plus créative de Stevie Wonder !

charlu a dit…

C'est clair.. y'a longtemps, j'ai vraiment cru que c'était une compile..j'te parle de ça, un temps où on avait pas le net :D

Pascal GEORGES a dit…

Marrant que tu chroniques cet album, hier j'ai failli l'acheter en version Blue Ray audio - il y avait tout un tas de très bons albums proposés dans ce "nouveau format" et je me suis dit que si je devais commencer l'idée sur ce support ce serait certainement avec celui ci.
Je garde ça en tête.
Cet album est vraiment exceptionnel, pourtant Herbie Hancock qui a participé aux sessions disait qu'en découvrant sa finalité il avait été très déçu, que l'essentiel de ce qu'il avait ressenti en y œuvrant avait disparu au mixage...
Il parait évident que nous n'en ayons pas la moindre idée, mais malgré le formidable amalgame de titres tous aussi incontournables en créativité les uns que les autres ici, si - avec du recul - on se ressort un ancien tel que "Music on My Mind" au mixage incroyable pour l'époque, tant en spatialisation qu'en densité, aux innovations synthétiques rageant Weather Report à l'état de joujou électronique, on peut comprendre cette remarque/déception de Herbie.
Mais bon, hormis ces considérations, cet album figure parmi les incontournables d'un discothèque se voulant idéale.
Pas juste parce qu'il est chargé de "tubes" immortels, mais juste parce qu'il est sans la moindre faille de a jusqu'à z (y compris dans le petit lp qui était déjà un bonus vinylique)...
Merveilleux !

Echiré79 a dit…

Album extraordinaire en effet!
Et alors quelle belle chronique.

charlu a dit…

Yes Djim..tout est bon, mais mo je suis un indécrottable 70's.. ses 5 albums de cette époque tournent en boucle.

Merci Pax pour les infos en plus.. tu viens de faire un hyper bonus :DD. Je savais pas pour le ressenti de Hancock. Puis je suis d'accord avec toi..sur le niveau égal avec l'autre double album 76 "Blue movie" de Totone

Je sais que vous l'avais tous.. Mais j'envoyé quand même :D

Alex De La Pop a dit…

Idem, je suis dingue de cet album. Et en fait il y a peu de failles de "Music Of My Mind" à "Hotter Than July" (seule période que je connaisse de Wonder).
Mais même si on réduit ça, pour les plus exigeants, d'entre nous à la période allant de "Talking Book" à ce "SITKOL", on se rend vite compte qu'autant de qualité en aussi peu de temps, et sans rien à enlever, c'est quasi-unique dans l'histoire de la pop. Un des plus grands.

cabinoffear a dit…

Une série de plusieurs album magnifique pour finir en apothéose avec celui-ci. Ce mec a vraiment coulé comme Santana par exemple, too bad!

orfeenix a dit…

Quelle ambiance! Tu me rassures, j' ai presque cru que tu étais devenu parisien avec tes photos!

Everett W. Gilles a dit…

Une madeleine pour moi que ce disque mais ce n'est pas le sujet ...
Un vrai best-of comme tu dis. Et puissant.
@Toorsch : entièrement d'accord, j'aurais quelques noms à rajouter ...
EWG

charlu a dit…

Ouaih..ziva Evrett..fais gaffe pour les noms :D

Ceci dit, ce disk de Stevie fait l'unanimité, incontournable donc, indispensable, un hymne planétaire.

A vrai dire T, je ne connais pas ses disk récents, contrairement à Santana.

DevantF a dit…

Comme tu l'as bien raconté ce bijou. Que j'écoute au moins une fois par an. Je le range, tout genre confondu, avec ces artistes, albums, chansons qui je ne sais par quel miracle...
Je cherche, tu sais ce talent qui consiste à écrire des chansons que tu as en tête et que tu peux chanter sous ta douche, bien chaude... Mmmm Vous pouvez vous émerveiller sur les talents d’arrangements et de jeu, mais un jour plus aucun appareil ne pourra jouer les disques quelque soient les formats, alors nous chercherons ceux qui les auront en tête et nous verrons bien qui se perpétuera (désolé pour ce cauchemar de prédiction)

charlu a dit…

cauchemar !! tu parles de quoi ?? toi sous la douche ou l'avenir du disque ?? :DD

Sans dec, tu as raison, il colle au cerveau ce disque, un moment de grace dans l'histoire de la musique, total, voire absolu.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...