jeudi 27 février 2014

Angel Olsen



Je ne sais pas pourquoi mon regard s’est posé sur elle, et que ma fiole a chaviré. Ses fringues avaient l’air rafistolées, dépareillées, juste mariées par son style à elle, à ce moment précis. De toutes les façons, je hais les uniformes. Sa coiffure de buisson était à peine réajustée et son parfum de giroflée sanguinolent m’a brûlé le cerveau. L’envie de délacer ses bottes et de manger ses pieds n’a fait qu’un tour. Je me suis laissé embarquer par ses textures, ses amplitudes, sa voix et sa colère sourde. Elle a peint son album.
Surtout ses yeux, son regard et son dessin racé ont laissé son intimité brinquebalante mijoter tout au long du trajet. Ses arcades ont planté une poutre dans ma gorge et sa silhouette ravagée mes glandes. Elle était là, devant mon casque et mon envie de peindre, sa lippe de fierté libre insinuait quelque fureur qu'il ne fallait pas attiser.
Tellement belle et féline dans ses gestes que sa façon de se lever m’a rendu le sol indolore. Quelle douance dans la mouvance. J’étais alors au sommet de mes étanchéités, et ce n’est pas parce qu’elle m’a embrassée la joue avant de disparaître, me laissant l’emprunte d’une bouche parfaite, que je vais écouter en boucle son album.

 
« Burn your fire for no witness » est un disque extraordinaire et sublime. « White fire » est un bijou, véritable chef-d'œuvre. Elle invite pas mal d'artistes sous sa guitare électrique, pas mal qui doivent rester médusés devant autant d'habilitée et de beauté. Bien longtemps que je n'avais pas succombé à une pièce du mythique Jagjaguwar.
Cat Power, la relève.



Angel Olsen 2014 «  Burn your fire for no witness » label : jagjaguwar.

5 commentaires:

Alex De La Pop a dit…

Ah ouais ? Moi qui me disait que c'était pour Jimmy ce genre de musique... Dommage pour toi !

Une fois de plus Charlu, dans mes bras. Ce disque m'a retourné aussi. Peut-être qu'elle ne révolutionne rien, mais cette fille est envoûtante et habitée, et ses chansons hantées. Sublime !

Carl a dit…

Cette Angel est une sorte de femme comme on en voit surtout en rêve. T'sais, quand tu paierais cher pour pas te réveiller...

charlu a dit…

Yo les p'tits gars..pas encore lu des trucs sur elle, c'est juste Jagjaguwar qui m'a aiguillé. Mais c'est clair qu'elle va défrayer la chronique.
"White Fire", c'est exactement ce que j'adore.

Quelles sont belles nos nuits ..


charlu a dit…

Oh les p'tits gars.. c'est pas une meuff qui va foute le bordel entre nous !!! ohh :D
C'est tt à fait normal qu'elle fasse de l'effet ou pas..ça s'explique pas.

Djim..je pense que c'était une vannounette pour Alex plus qu'une agression..allez, c'est l'haure de l'apéro.. j'vous mets quoi ??

Alex De La Pop a dit…

Quoi ? J'ai agressé quelqu'un ? J'ai juste dit que c'était dommage, parce que tu n'aimes pas un truc qui aurait pu te plaire, dans le sens où j'avais l'impression que c'était "ton style" de disque. Comme je trouve dommage de ne pas aimer certains Daho plus que ça alors que je les trouve bons objectivement, j'ai l'impression de passer à côté de quelque chose, ça fait "gâchis" mais ce n'est pas un drame, on ne peut pas tout aimer. C'est même ce qui est intéressant en musique.

C'est juste du ressenti !
Je ne vois pas la moindre virgule d'agressivité, tout va bien, on est détendus :) Et le passage sur la "révolution" ne te concernait absolument pas, et là encore ce n'est pas agressif, la "révolution" en musique c'est souvent surfait.

Franchement, j'ai beau relire mon message, je ne vois aucune agressivité nulle part, dommage que tu aies mal pris ce comm.

Thomas Köner 1993

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