vendredi 6 décembre 2013

Sylvain Chauveau 2013



J’aimais beaucoup lorsque Sylvain Chauveau embellissait les blancs avec ses notes de piano néo-classique, un peu moins les drones d’encéphalogramme plat de son pseudo « On ». Je n’ai pas suivi son hommage à Depeche Mode, mais plutôt plongé sur sa collaboration avec Felicia Atkinson.

 
A propos de son nouveau projet, je reste dubitatif et partagé (c’est bon signe). « Kogetsukai » est un assemblage sonore sur lequel il pose au hasard ou pas, des phrases, des mots, d’une voix monocorde. C’est un concept improvisé, ou réorganisé après déstructuration de tout format musical. Il ne reste que des sons, piano, programmations.. et ses idées exprimées comme un cycle, posées au gré des courbes cérébrales.
Avec l’esprit des musiques nouvelles de John Cage, et notamment son attirance pour les jardins asiatiques, Sylvain chauveau met en son, sa quiétude devant le jardin zen de Kyoto. Il dévoile sa vision abstraite et transpose son inspiration vers sa création sonore.

Je suis accroché par son interprétation énigmatique, mais cette création me ramène terriblement vers « Blemish » de David Sylvian, qui a construit en 2000 la première pierre de l’édifice Samadhisound, sur le même principe de concept abstrait. D’autant plus que la voix est similaire. Sylvian s’était associé au guitariste Derek Bailey pour triturer et dépouiller la structure musicale et en faire un tableau magique et mystérieux duquel je ne suis toujours pas revenu.
Peut être mon enthousiasme aurait été plus franche, si j’avais découvert « Kogetsukai » avant « Blemish ».
Finalement, malgré l’envergure et la partance contagieuse de ce disque, je crois, comme pour Dakota Suite, que je préfère les phases instrumentales de Sylvain Chauveau, avec les pochettes de paysages brumeux et mélancoliques. Je vais surement regretter un jour cette frilosité immédiate. « Kogetsukai » va murir et faire son chemin dans les méandres de notre cerveau concassé. Ce disque peut à tout moment devenir absolument génial.

Sylvain Chauveau 2013 « Kogetsukai » label : brocoli





2 commentaires:

Sb a dit…

Bien joué Charlu, je ne connaissais pas [ http://grooveshark.com/#!/album/Blemish/901856 ] et c'est vrai que le parallèle est troublant... Je n'ai écouté kogetsudai que trois ou quatre fois et j'ai bien accroché... La première écoute m'a semblé difficile... J'aime beaucoup ce projet... j'aime beaucoup sa voix (plus que celle de Sylvian) et le noise en fond... Thanks (une fois de plus) octobre aura été un mois dense... Je retourne écouté Blemish... A+

charlu a dit…

Je pense qu'à la troisième écoute, je serais plus dedans. Je suis vraiment revenu à Blemish qui revient très souvent chez moi. La différence c'est que Blemish, c'est guitare.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...