La musique est une fois de plus venue
attaquer de front ma nuit habitée. C'est de ma faute, fallait pas
ressortir des vieilles galettes comme ça, le goût d'une madeleine
m'est revenu aux papilles.
Ceci dit, dans mon rêve, j'avais les
cheveux longs, comme dans les 80's, des boots en daim, mal rasé et
je participais à un jeu musical télé eighties... J'ai passé le
blind test haut la main, glorieux et le torse bombé, le poil
dépassant de la charrette à carreaux, je me suis hissé en final.
Partagé entre le kitch et le rocker, la salle et le décor
m'encourageaient sous des sunlight fauves aveuglants.
Évidemment à ce niveau là, les
questions allaient devenir pointues...mais même pas peur derrière
mes lunettes de biker pleine de moustiques collés... j'ai posé mon
poing bagué sur le buzzer, relax et confiant, le menton fatal.
Attention …. !!!!!!!!!
« Je suis un des plus beau
disque de rock américain avec dedans une ballade pour faire le tour
du monde en gran torino, Chris Campbell à la basse, Alto Reed au sax
et Drew Abbott à la gratte, j'ai vu apparaître Dr John en guest
star clavier sur « Horizontal bop », j'ai été numéro 1
au billboard 1980..... »
Bimmm, j'ai explosé le buzzer d'une
grosse baffe de la paume.. :
« Against the wind » de Bob
Seger. Je gagnais la finale.
Une émeute dans la salle a englouti
les techniciens se précipitant pour réparer mon pupitre défoncé
par ma fougue. Pourtant j'avais la réponse sur « la plus belle
ballade pour faire le tour du monde »... facile, y'en a même
trois dans ce disque là... « Against the wind », mais
aussi « No man's land » et « Fire lake »...
eh eh ..fastoche.
L'a fallu quelques vigiles pour
m'extraire des filles hurlantes et en short court me congratulant de
leur fougue hystérique. Après avoir recouvré mes esprits et retiré quelques
cheveux et fils de jeans de shorts coincés entre mes dents, j'ai pu
enfin respirer, me recoiffant d'un coup de tète en arrière,
essuyant la buée sur mes lunettes et ma lèvre en
sang, j'ai pu pousser mon cri rauque de vainqueur en rut, avant de
partir au galop sur mon canasson sauvage... c'était le levé du jour
dans les marécages.. j'ai fui ce monde de brut, la chevelure contre
le vent, bravant des no man's land pour rejoindre le lac en feu.
5h52.. reBim, une bombe atomique est tombée
pil poil sur ma monture alors que l'horizon était à moi. Le radio-réveil me montrait le réseau ferroviaire, cette autre monture qui
allait bientôt m'engouffrer dans le gris béton systématique.
Par terre, au pied de mon lit, le
vinyle de Bob Seger and the silver bullet band 80 « Against the
wind » de la veille et dans la glace, mes tempes dégarnies et les valoches
sous les yeux. Faut que j'arrête ces conneries, écouter des vieux
machins comme ça.. même la bibliothèque de Paris l'a foutu en
réserve central tellement y'a plus personne qui loue ça. J'espère
que ça va pas trop se voir, ou plutôt se sentir, le canasson ou le
bourbon.
J'adore ce disque. J'adore cette voix
rauque de Detroit, cet icône rock made in USA. Un grand disque dans
la carrière de Bob Seger.
Bob Seger 1980 « Against the
wind » label : capitol
6 commentaires:
Salut mon C! Jolie chronique, je connais assez mal le zigue, j'ai un ou deux album en vinyle, mais je ne les aient pas encore écouté.
Kwa ça T !!!... vinyles de Bob pas sillonnés !!! arrff si ça s'trouve tu vas biker canasson pareil pour fuir le jean's...
Dis moi T, c'est quoi tes galettes Bob ?? je suis curieux.
Perso, j'ai celui là..puis le "Like a rock" "discutable"..mais très potable..puis le volcan incommensurable "Live bullet band 75"
Le reste c'est du chapardage.
Salut Charlu,
Un beau billet pour un grand disque.
Merci pour le cadeau
merci à vous .. c'est un grand disk..
Bah moi c'est Pete Seeger que je connais pas... ou ça s'trouve si mais là ça me dit rien :D
C'est un grand cru mon Pap's..pis un tournant dans sa carrière.
L'album c'est "The distance", c'est mon père qui me l'a filé... comme 30% des vinyle que j'ai. Pas le plus gros de ma collec' (trop onéreux en neuf et pas toujours facile à trouver en occaz')...
Voilà tu sais tout...
Bonsoir Charlu,
Très belle chronique sur Bob Seger, découvert milieu des 70's
Une voix remarquable, bien servies par de belles musiques.
Je n'ai jamais compris la carrière de Springsteen avec son côté besogneux et la quasi-disparition musicale de Bob Seger (on pourrait ajouter John Mellencamp)
Les dieux de la musique sont parfois très injustes
PS. Ton blog me donne de l'inspiration et une furieuse envie de replonger qq dizaines d'années en arrière.
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