mardi 13 décembre 2011

Roy Harper



Roy Harper n'a jamais été une rock star. Après avoir sorti 23 albums et inventé le folk psychédélique britannique, il vit reclu dans une contrée isolée d'Irlande. Il a pourtant côtoyé et influencé les Pink Floyd (il a même chanté sur « have a cigar » en 75), Led Zeppelin (hat off (to roy harper)), Kate Bush breathing »).. il est convoqué par Joanna Newsom ou Fleet Foxes.. son emprunte est indélébile et enfouie. Ami proche de Syd Barrett, son âme est aussi pure que celle de Nick Drake. Un tangage Terry Callier gigote certaines de ses compositions.
« le poète est un législateur non reconnu du monde », cette phrase du poète Shelley qu'il admire tant lui sied à merveille. Physique ordinaire, voix neutre, seul sa poésie aurait dû le propulser. Mais le romantisme est une glue qui colle aux artistes maudits et les empêchent de s'envoler. Il n'empêche, il suffit d'écouter « all you need is » que j'aime éperdument pour imaginer l'envergure de sa texture, l'âme du troubadour. Des remugles des virées boisées des Jethro Tull, ou John Fahey.

1966, ses premières chansons, 1971 « Stormcock » considéré comme son chef d'œuvre. Son dernier opus date de 2005, juste avant le retrait au vert d'un paysage chlorophyllien. Il raconte l'amour, les regrets, le chemin de croix pour arriver à la liberté. Il fait souvent référence à l'Angleterre. Une légère contre-culture le freine pour accéder. En novembre dernier, on le retrouve sur scène au royal festival hall de Londres en compagnie de Jimmy Page, Joanna Newsom et Jonathan Wilson.

Il a créé son label, science friction où il sort toute sa discographie, avec comme bouquet final une double anthologie regroupant la mélancolie folk de Roy Harper sur une période de 1966 à 1992.
Une collection envoutante, ensorceleuses, dont Mirel Wagner pourrait en être la descendance par exemple (je suis en train de m'enliser dans ce disque).

J'ai découvert Roy Harper en même temps que Jethro Tull en 1992 à l'armée avec un camarde de chambrée barge des 70's.
1992, époque de sa partance discographique.
Quel choque ses deux groupes, ces barbus romantiques défoncés... ces bucherons des villes mélodistes imparables.
J'ai toujours les cassettes de Roy Harper, quel délice. En attendant sa discographie dépoussiérée dans les bacs, cette anthologie lumineuse annonce. Des joyaux posés au beau milieu d'une matinée d'automne, froide et encordée de lueurs. Lumière bleue pâle, tous les incendies se noient.

Roy Harper 2011 « Songs of love and loss » label : salvo
http://www.royharper.co.uk/
http://www.salvo-music.co.uk/






2 commentaires:

charlu a dit…

Oui je sais Mister...je suis en plein travail avec maître Jimmy, sauf que chez moi ça prend du temps..on verra si j'arrive à mettre un lien.. en fait c'est vraiment une question de temps, déjà les billets je glane 1h ou 2...
Merci en tout cas, de venir me voir gratuitement
Roy Harper, c'est vraiment particulier, ça ressemble à plein de choses, mais c'est tellement lui. La rencontre avec Jimmy Page dans les 70's et il y a qq mois. Cette compile vient juste de tomber. Une pépite...

charlu a dit…

Je suis allé voir le billet de Jeepee, arrff pas dégueux ses chroniques... il faut que je prenne le temps de lire plus loin chacun d'entre vous.. les nouveaux amis. Faut dire qu'il y a à bequeter, des flots de zic, des tonnes de trucs... c'est bon. De toute façon, je peux plus me passer de vous.

BIZZ

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...