mardi 7 janvier 2014

Bruce Gilbert & BAW




Dans une forêt de sapins, lorsque la température descend sous les -40°C, l'écorce claque net sous la pression du tronc qui bombe le torse. Un concert de percussions résonne alors dans le silence blanc d'une large vallée enneigée. Le jazz improvisées du grand nord.

Éveillé, je n'aime le silence que la nuit ou en pleine nature, au beau milieu de nulle part, plongé au cœur de son silence, là où toutes les musiques naissent. Le moindre clapotis, ruissellement, le plus petit froissement de feuilles est un chant. Le vent donne sa gorge en drone étourdissant et les bruits d'animaux en boucle entonnent des sérénades vastes et intimes, noyées dans de vertigineuses résonances.
J'imagine ce bruit anhydre d'écorces cédant, ce concert acoustique et boisé qui engourdi et émerveilles comme un chant de sirène.

Chaque Field recording dans mon casque me rappelle à ces rêves, pour jouer avec le silence de ma boite crânienne, l'injecter, juste ce qu'il faut pour laisser les bruits alentours chanter et jouer avec mon imaginaire, même un petit souffle urbain lointain peut apporter quelques touches analogiques.

C'est une invitation au rêve.

Le corps est paralysé, exclu et le subconscient embrasé, impliqué. Si les rêves sont incontrôlables, les rêvasseries, flâneries et autres partances surréalistes elles, me sont palpables, juste à l'écoute d'une bande sonore, ou d'un refuge au cœur d'un paysage vierge ou reculé.
Ma vallée m'enchante et si je veux à nouveau frôler sa substance, j'écoute un album Touch records, cet épicentre rêveur de son envoutant.

Si Patrick Watson est un maître en la matière, Bruce Gilbert est au même titre et sous le même toit, un enchanteur sonore.
Étrange et atypique reconversion d'un Wire.

Bruce Gilbert & Baw 2013 « Diluvial » label : touch

10 commentaires:

charlu a dit…

C'est un vivier inépuisable.. j'y vais très souvent, c'est quasi biologique.

Merci beaucoup pour Nilsson..:D

Till a dit…

Ah le dernier mot a répondu à ma première interrogation : il s'agit bien du même Bruce Gilbert, ex- guitariste de Wire. Et comme chez Wire, bande de touche-à-tout talentueux, on se trompe rarement dans les expérimentations, je pars confiant sur celui-ci.

charlu a dit…

Yes Till.. une reconversion étonnante quand on connait WIRE... j'ai adoré leurs premiers disques dans cette cold wave punk ravageuse, et même leurs derniers sont puissants...mais du coup, je vois plus Coleman comme fibre Wire initiale. La discographie de Gilbert commence à être chargée.

charlu a dit…

par contre , j'ai pas rechercher d'info sur l'origine de BAW..

Till a dit…

Coleman ? C'est la contraction de Colin Newman ? :-)
Effectivement Newman a sûrement une grosse influence sur le son de Wire mais les 4 sont des touche-à-tout. Ils ont tous expérimenté de leur côté (notamment Gilbert et Lewis dans Dome).

Mais en plus Newman a joué sur et produit Novice de Bashung et ça c'est pas rien hein.

charlu a dit…

Yes..j'ai compressé :D

Je savais pour Novice, j'aime particulièrement ce disque "froid".

Githead..t'en penses quoi ?? j'ai bien aimé cette arborescence, et le label Swim d'ailleurs.

Till a dit…

Githead, j'avoue que je n'ai jamais écouté. Pourtant y a du beau monde là-dedans : Newman, Malka Spiegel, Robin Rimbaud. Mais de Robin Rimbaud / Scanner je ne connais pas grand chose en fait, essentiellement un album de jazz avec le post-modern orchestra.

Quant à BAW, ils me sont inconnus, faudrait que je creuse.

La Rouge a dit…

C'est beau, beau, beau. Merci. Vraiment.

charlu a dit…

Yes Till..j'ai bien aimé Githead.. un peu moins le dernier album rouge, mais le mélange et le son me plait bien.

charlu a dit…

Je rougis Red..même si celui là était un peu pour toi ;D

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