Murat et une betterave, je l'imaginais
journaleux, lui m'imaginait peinturlureux à coup sûr. David est venu me voir. Pas une seconde dès la
première passée le doute ne s'est installé. Son charisme, ma
timidité et toujours des trucs à faire chialer, ou s'esclaffer. Un
jambon persillé et du rosé devant "Calmos", un monde à refaire à
coup de vinasse et un paquet de pistaches. Y'a un bled, « On
est pas d'un pays, mais on est d'une ville », y'a une pompe à
essence qui traîne entre nous, celle de Pépère Goulu, né à Auneau rue des crottes de chien, un vieux
père avec sa dent pour sa soupe aux vermicelles, il regardait les voitures passer à Gallardon rue Guy Pouillé, juste en dessous de la Tour, et puis un
tourbillon extraordinaire d'âmes à pleurer, galerie de tronches, de monstres et de gens si jolis.
Moi le maussade calfeutré, David le solaire des êtres humains.
Seulement quand on se ballade dans la forêt près d'Ymeray pour
aller voir la caravane à Tarzan, il ne reste que nos idées à la
con, importantes, d'enfant qui errent dans des bois d'hiver, et des
brouettes de trucs à des milliers d'arpents de la réalité, les
godasses toutes crottées. Que dire de la Mère aux Cailles.
Il a des mots pour mon huile, j'ai du
couteau pour son crayon, un jour c'est sûr on foutra... Il
m'appelle souvent, Dubouquin, je l'appelle comme ça. Lui il
m'appelle Dupinceau, et quand l'Hôtel de Ville me foutra la paix un
jour, j'irai pisser dans les ruisseaux avec lui, entre deux tables
d'auberges, l'amitié est dans le pré.
Dubouquin, il est écrivain, sept
livres et le Prix de la Solidarité en 2013. Il pige pas mal de
chose des âmes ordinaires, pigiste il est aussi, de par chez nous. Il est comme mon biographe. Il
est du coin, comme moi, pas loin. Voise et Eure se causent et se zyeutent
jusqu'à Maintenon depuis belle lurette.
Il a fait renaître « La Guerre
des Boutons » par chez nous, Armenonville. Martin cul nu dans la forêt, il est revenu tout habillé. Avant les livres, c'était dans le
zinc qu'il chantait, textes, chant, guitare. Son groupe c'était la Brinche. Quelques personnages de ses chansons sont allés se balader dans ses bouquins, sur un trapèze. La
grande période de cette musique accordéon, Tordues,
Debout sur le zinc , les Ogres de Barback, La Rue Kétanou, Rue de la Muette, Les Blaireaux, Joyeux Urbains.... justement, dans la compilation « La nouvelle
Guinche » en 2004, ils sont dedans avec tous ces autres là....
La Brinche, David, Greg, Jeff et Cat,
c'est : « Au Hasard d'une Rue » en 2002 ; « Il
faut se Méfier des Mots » 2004 ; La Brinche ...avec les
Gens » 2006. Puis plus rien.
Il a remis ça avec son pote
accordéoniste Greg, ils viennent de tourner un clip sur cette
chanson enregistrée dans les débuts, en 1999 et en bonus en 2004, "Louise Ménager"..... Me taperais bien une
petite cote à 1 euro avec eux.. à un cheveu près, j'y étais.
Oh, il aura fallu que je peigne ma
Beauce à moi et que je veuille bien me montrer un jour de 2009 dans mon bled pour
qu'une betterave sous « Le cours ordinaire des choses »
nous lient gentillement. Je ne suis pas la cadence de sa liberté,
mon réveil m'emmerde et la pointeuse me ronge les sangs.. un jour
c'est sûr mon frérot, ma Fav'... on foutra.