jeudi 7 novembre 2019

La Brinche



Murat et une betterave, je l'imaginais journaleux, lui m'imaginait peinturlureux à coup sûr. David est venu me voir. Pas une seconde dès la première passée le doute ne s'est installé. Son charisme, ma timidité et toujours des trucs à faire chialer, ou s'esclaffer. Un jambon persillé et du rosé devant "Calmos", un monde à refaire à coup de vinasse et un paquet de pistaches. Y'a un bled, « On est pas d'un pays, mais on est d'une ville », y'a une pompe à essence qui traîne entre nous, celle de Pépère Goulu, né à Auneau rue des crottes de chien, un vieux père avec sa dent pour sa soupe aux vermicelles, il regardait les voitures passer à Gallardon rue Guy Pouillé, juste en dessous de la Tour, et puis un tourbillon extraordinaire d'âmes à pleurer, galerie de tronches, de monstres et de gens si jolis.


Moi le maussade calfeutré, David le solaire des êtres humains. Seulement quand on se ballade dans la forêt près d'Ymeray pour aller voir la caravane à Tarzan, il ne reste que nos idées à la con, importantes, d'enfant qui errent dans des bois d'hiver, et des brouettes de trucs à des milliers d'arpents de la réalité, les godasses toutes crottées. Que dire de la Mère aux Cailles.
Il a des mots pour mon huile, j'ai du couteau pour son crayon, un jour c'est sûr on foutra... Il m'appelle souvent, Dubouquin, je l'appelle comme ça. Lui il m'appelle Dupinceau, et quand l'Hôtel de Ville me foutra la paix un jour, j'irai pisser dans les ruisseaux avec lui, entre deux tables d'auberges, l'amitié est dans le pré.


Dubouquin, il est écrivain, sept livres et le Prix de la Solidarité en 2013. Il pige pas mal de chose des âmes ordinaires, pigiste il est aussi, de par chez nous. Il est comme mon biographe.  Il est du coin, comme moi, pas loin. Voise et Eure se causent et se zyeutent jusqu'à Maintenon depuis belle lurette.
Il a fait renaître « La Guerre des Boutons » par chez nous, Armenonville. Martin cul nu dans la forêt, il est revenu tout habillé. Avant les livres, c'était dans le zinc qu'il chantait, textes, chant, guitare. Son groupe c'était la Brinche. Quelques personnages de ses chansons sont allés se balader dans ses bouquins, sur un trapèze. La grande période de cette musique accordéon, Tordues, Debout sur le zinc , les Ogres de Barback, La Rue Kétanou, Rue de la Muette, Les Blaireaux, Joyeux Urbains.... justement, dans la compilation « La nouvelle Guinche » en 2004, ils sont dedans avec tous ces autres là....

La Brinche, David, Greg, Jeff et Cat, c'est : « Au Hasard d'une Rue » en 2002 ; « Il faut se Méfier des Mots » 2004 ; La Brinche ...avec les Gens » 2006. Puis plus rien.
Il a remis ça avec son pote accordéoniste Greg, ils viennent de tourner un clip sur cette chanson enregistrée dans les débuts, en 1999 et en bonus en 2004, "Louise Ménager"..... Me taperais bien une petite cote à 1 euro avec eux.. à un cheveu près, j'y étais.


Oh, il aura fallu que je peigne ma Beauce à moi et que je veuille bien me montrer un jour de 2009 dans mon bled pour qu'une betterave sous « Le cours ordinaire des choses » nous lient gentillement. Je ne suis pas la cadence de sa liberté, mon réveil m'emmerde et la pointeuse me ronge les sangs.. un jour c'est sûr mon frérot, ma Fav'... on foutra.


http://www.davidramolet.fr/


La Brinche 2019 "Louise Ménager"  
 




8 commentaires:

Keith Michards a dit…

Chronique magistrale. Je me régale de ta prose

charlu a dit…

Merci Kif, c'est de par chez nous, dans mon coin..et surtout grâce à cette rencontre.

Everett W. Gilles a dit…

Dubouquin Dupinceau tu parles ... Dupinard Dupastis oui !

charlu a dit…

Duzinc et Dujaja mon Gillou.. eh faut qu'on bâtisse un truc genre Dubranleur.. un blog commun genre ..Dubranlo !!! moi jchuis open :o

TonTonMusik a dit…

Bon c'est quand "Trop franco-franco-franchouillard" sans vexer personne. Je reste pour un verre et je repars.

charlu a dit…

reste un peu Tonton..c'est pas fini..y'a dla cote dans le pichet

charlu a dit…

;D Chris.. c'est bien souvent le mien. Le zinc de la Louise il ferme pas très tôt.

Everett W. Gilles a dit…

Dubranleur Voire Encore Pire ... tentant !

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...