Le son et la biologie comme le souffle
et la vie, et les matériaux chantent dès qu'on les effleure.
Débarquer ou atterrir, se poser quelque part comme un alunissage.
Avancer vers le nord sans savoir où
s'arrêtera l'épaisseur du gris. Le son est un albédo des terres
gorgées de froid, des sols ondulés vers l'horizon tendu, et la
brume emporte tout, comme un pollen musical dont les notes vont
fleurir d'autres landes arides. C'est à perte de vue, c'est une vie
qui drone la végétation circumpolaire, entêtante, cyclique comme
les vents et les saisons.
La genèse rabâche et revient, sans
cesse, le temps s'allonge dans les ages, la boucle s'étend. La
révolution est une gamme répétitive et « Scare tissue »
une minute de lumière qui change et resplendit, une onde éphémère.
Le dessin est flou, la note juste et
dilatée, le cycle parfait, Richard Skelton a composé cette nature
là sur plusieurs années. Un échantillonnage avait été proposé
chez Type records en 2009, une bande annonce pour ce voyage sonore
vers le nord de l'Angleterre. L'œuvre totale, c'est « The
complete landings ». Des morceaux de 35 min, mais aussi 2 min
quand la lumière perce la voute nuageuse pour quelques instants.
Environ 150 minutes pour décrire ce
film formidable d'une nature vierge et vaste, bien plus au nord d'où
nous sommes, un chant qui nous appelle, une symphonie terrestre, une
cathédrale sonore balayée par le blizzard.
Richard Skelton est très prolifique, au côté de cette montagne sonore est sorti en 2012, un autre album consistant, "Verse of birds".
Richard Skelton 2012 "The complete
landings" label : sustain-release
3 commentaires:
Arrrf! J'aime ce qu'il fait. Merci.
moi aussi, j'arrète pas en ce moment, j'explore tout ce qu'il fait.
Je prends pour plus tard, pas complètement accro aux oeuvres contemporaines musicales, je dois d'abord apprivoiser les instruments acoustiques sur des compositions classiques, crois moi, je suis lent dans ce domaine, j'ai été bien plus rapide à prendre mon plaisir en Jazz quand je me suis décidé à l'exploration. D'ailleurs, tiens, je vais peut-être en parler dans un post consacré aux faux semblants
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