jeudi 9 octobre 2014

Slow Joe & the Ginger Accident



Wouarf le petit bijou coup de foudre qui me tombe dessus et me prend par le bras avec la fulgurance du talent de ce duo là. Cédric De La Chapelle rencontre Goa Joseph et le premier album de Slow Joe & the Ginger Accident nous pète à la gueule en 2011. N'importe quelle idée musicale de « Sunny side up » est une jubilation intraveineuse, une jolie pilule de joyeuseté hyper classe.

On tombe ainsi de temps en temps sur des crus exceptionnels, un tanin salaud qui nous prend toutes les glandes. Racoleur dans tous les sens du terme, ce Slow Joe là, c'est comme tomber amoureux au premier regard. Et c'est sur « Cover me over » que tout devient sérieux et palpable, que les corps se lâchent.
Orgue, synthé, airs sépia gominés, « Long long walk » comme un air du King gospel des caravanes.. tout est délicieux, comme quand la « Brunette blonde » monte sur la piste et que tout s'emballe sur des sonorités des Doors & The Coral. Les slow 60's à faire chialer ma grand mère sont racés et ça draguent sec sur l'estrade.

« Cover me over » justement, Slow Joe revient avec un nouvel album « Lost for love », plus sombre et sérieux, moins piste de dance, violon Calexico, grave et plus complexe, moins instinctif, mais tout aussi bon, avec cette sublime chanson, mais cette fois-ci en duo avec Yaël Naïm.

Cédric & Goa, ce binôme là fait des étincelles et Goa revient de loin :
« J'ai pris de la drogue très jeune. La première fois que j'ai fumé du haschich, j'avais 14 ans. Ça m'a tellement explosé la tête que je n'y ai plus touché pendant un an. Mais la deuxième fois, c'était un bon trip, et je suis devenu psychologiquement accro. Puis quelqu'un m'a fait essayer l'héroïne, la pire des drogues. Je vous le dis : si vous essayez l'héroïne, vous ne serez plus jamais la même personne. Quand on m'a envoyé dans un centre de désintoxication, je vivais dans la rue depuis douze ans. Avant de monter dans l'avion, j'ai pris ma dose de brown sugar. Au centre, pendant deux mois et demi, je me suis littéralement senti comme un poisson privé d'eau. Je ne pouvais pas marcher, on devait me porter, je ne pouvais même pas pisser tout seul. Mais tout finit bien : si je n'étais pas passé par tout ça, je n'aurais jamais rencontré Ginger et je ne serais pas là en train de vous parler. »

Ils sont passés logiquement chez Tôt ou tard..dont voici l'annonce :
« Slow Joe, né en 1943 à Bombay, a un talent musical inné, une voix de crooner cabossé et surtout une jeunesse d'esprit restée intacte. Cédric de la Chapelle, guitariste intrépide de la scène lyonnaise, fait sa connaissance en 2007 à Goa, l'aide à constituer un répertoire de chansons inédites, s'emploie à lui former un groupe sur mesure (The Ginger Accident), produit son premier album (Sunny Side Up), dont l'accueil est unanimement élogieux et ce second opus "Lost for Love" rendant compte d'une éclatante évolution »
La pochette, on dirait un Léon Redbone cinglé de Dr John. Slow Joe à nouveau.
J'ai une préférence pour la bouteille 2011, en croyant écouter un vieux cowboy sortant du saloon pour aller droit vers ce cabaret acoustique aux vapeurs poussiéreuses mais bourrées d'idées originales quasiment bristish.
C'est un duo Franco-indien, et c'est vachement bon.



Slow Joe & the Ginger Accident 2011 « Sunny side up » label : EMI
Slow joe & the Ginger Accident 2014 «  Lost for love » label : tôt ou tard






3 commentaires:

Mita Ghoulier a dit…

Wouaouh, j'commence la journée avec ça ! Merci l'Charlu ;-)

charlu a dit…

Eh, je l'ai découvert en sortat du train à Montparnasse.. le trajet jusqu'au boulot été fun.. bien aussi pour démarrer une journée. Et c'est pas dans mon habitude... tot :D

cabinoffear a dit…

Découverte! Merci Cman! Je repasse enfin, j'ai lâché lâchement l'affaire pendant plus d'un mois. No blog! Pas trop couru la nouveauté non plus, et puis nouveau taf toutça.... Mais bordel je vois que tu es toujours hyper actif, il y a de la lecteur et des écoutes a rattraper.

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