mercredi 28 septembre 2011

Aube L




















J'use souvent de comparatifs pour définir un album. Je trouve l'idée assez ciblée de positionner le plus possible la place d'un disque pour faire envie, pour aiguiller malgré la limite du processus.


Ceci dit, j'écoute « I'am » le nouvel album d'Aube L, et je suis en terre inconnue, territoire aveugle, j'avance à tâtons. Absolument unique, vierge de toute analogie. Cet îlot inexplicable diffuse des paysages vierges, une personnalité puissante. On écoute pas Aube, on la regarde s'épanouir, on contemple son lyrisme caverneux coincé entre un romantisme sombre et une poésie gothique. On la regarde, elle, hypnotisé.
Cette petite planète, ce petit monde exclusif, c'est l'irréel de ses falaises qui pointe l'œil vers un world éthéré, une new wave vaporeuse.
Une force contenu sourde et vacille sous des abysses fleuris, intemporels, médiévaux et futuristes. « I'am » prend aux tripes.
L'architecture du concept est bâtie avec une cohérence généreuse, un concept, écho et tendresse claquent sous l'amplitude d'un timbre sculpté dans la pierre. Une petite pointe d'électro vient chatouiller les chœurs à l'intonation de tète, des cascades de piano.
Une nouvelle fois complètement auto produit, Aube L lance à qui veut bien le chiper son troisième magnifique disque. Assise sur une marche live, offerte aux passants, elle décolle pour aller sur sa boule herbeuse hallucinée. La mélancolie n'a jamais été aussi humide.

Et voilà la marque du temps qui sonne à la porte. Cette touffe de pépinière qui jaunit, la même, à la même époque, au même endroit, comme cette pincée de sel sur des tempes, l'ombre de sa planète, son îlot est une silhouette, on ne sait si c'est l'automne ou le printemps, AubeL couvre toutes les époques, les saisons, tous les sentiments. Le temps passe et un album tombe. Elle offre généreusement, revendique et tient fort et haut « I am » avec la même puissance qu'auparavant, « Souls to the wind »... étendue dans l'herbe folle sous un ciel turquoise. Thalia Zedek, Elizabeth Anka Vajagic (je me peux pas m'empêcher).... sous d'autres lumières.

Aube L 2011 « I am » label : auto produit



www.deezer.com/fr/music/aube-l
échelle de richter : 8,2
support cd
après 3 écoutes










11 commentaires:

jp le membré a dit…

http://www.youtube.com/watch?v=NVGI6mhfJyA

jp le balaize a dit…

je viens de lire ta chronique. elle faisait envie. à l'écoute du clip, ça me fait l'effet d'écouter une répèt' de bowie bourré avec des potes musiciens à lui (s'il en a) dans une de ses sessions peu inspirée des années 90.

jp le décevant master a dit…

comme un plagiat d'une plage de son album concept aux trois quarts chiant, celui qui racontait l'histoire d'un tueur en série... la b.o. vec les traits jaunes se succédant dans la nuit de la perdition en intro de "lost highway"...

jp le con a dit…

vidament, ça peut être saisissant aussi...
ça dépend du moment.
comme la chronique baclée de lester bangs à propos de sa propre expérience du saxo free-jazz... bref.
il finit presque mort à ,la fin. chéplus

ça débute par une écoute d'un album de jethro tull chez un pote à lui, puis il se fait chier, etc...

lidia a dit…

Hé Jipet,va voir si la fiente du canard laquais ne t'a pas détraqué le ciboulot.

Charlu,chronique époustouflante à creuser
Bise

Lidia

charlu a dit…

Jethro Tull, c'est un groupe qu'on entend toujours chez un pote.. j'en suis toujours pas revenu.
Merci Lidia ..je creuse, je creuse

Blake a dit…

Ah, ami JP, je ne laisserai pas dire que "Outside" de Bowie est 3/4 chiant : suffit d'éviter les intermèdes "segue" et 1 ou 2 titres genre "We Prick You" et le tour est joué : fascinant, visionnaire, envoûtant, un de ses derniers sommets toujours aussi moderne :
"Stay away from the future/ Don't tell God your plans/Its' All Deranged/No Control" ... Bowie's got the control :-)

Du coup, va falloir que j'écoute ce Aube L, mon Charlu :-)

Bori a dit…

J'aime beaucoup cet extrait. Merci.

charlu a dit…

Hi Blake..complètement d'accord avec toi. J'aurai pas répondu aussi bien... je préparais ma réponse, car Outside est une ourvre collossale, tellementparticulière, au même titre que Earthling que je vénère. Outside, Dommage qu'il n'y ait jamais eu de suite comme prévu. C'est un grand moment dans sa carrière..hein ??? oui, il n' ya aeu que des grands moments. Il enregistre en ce moment.

Biz à toi mon Blake.

Anonyme a dit…

Très bel extrait !
Et blog très intéressant, on repassera dans le coin :)

Bon weekend !

Stock-71

http://stock71.wordpress.com/

charlu a dit…

Tu repasse quand tu veux Stock, c'est grand ouvert...

Superbes tes pages.

BYEE

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