Malgré l'affection générale que je
porte aux expressions de Morrissey, je me suis à nouveau figé sur
une chanson d'un album, son dernier. Tout comme « Signs »
des The Magnetic North par exemple, je passe en boucle depuis
quelques jours « Spent the Day in Bed ».
Pourtant l'album est un ravageur produit
hyper produit avec tout ce qu'il faut dedans pour que cette
production appuyée n’entache en rien l'art du Smith.
Il y a sa patine, sa voix, qui me
rappelle celle de Beautiful South que j'ai découvert il y a
longtemps perso bien avant celle de Morrissey.
Dès l'intro « My love, I'd do
anything for you » m'a plaqué par sa fureur, guitares sévères
et orchestre grave.. tout s'est alors enchaîné logiquement. Mais
voilà, j'ai stoppé net comme le coyote sur cette chanson là.
Il faut
voir comment on nous parle, la force forceptienne qu'il faut le matin
pour s'extraire et se jeter dans l'absurde gourbi qui nous traîne
par les tibias....Abstentionniste du quotidien, recul, hauteur, no
boss, no bus, no rain..no train.... bref, je fais une fixette sur
cette 5ème plage du nouveau Morrissey peut être inégal, mais très
bon jusqu'à la moitié..pour le reste, l'autre moitié, je vais
attendre de m'extraire du cageot, du hamac, du padoc, du canap voire
de la british balancelle pour apprécier la suite.
Pillows like pillars.
Et puis le clavier Supertramp à
l'intro de cette chanson là me fait fondre.
J'ai rêvé la nuit dernière qu'un
cousin jaune avait muté avec un moustique rouge. Les fines pattes du
Tipula maxima venaient juste de s'acquérir d'une immense trompe à
sucer le sang de tous, à son échelle, c'est-à-dire pas loin d'un
ou deux centimètres de pompe à sang. Entre mes murs violacés de
cobalt, je faisait don de mes globules sous le son trouble de
Muragostang qui distillait dans mes veines un remède aux attaques
sanguinaires des longues seringues. J'étais nu dans la crevasse à
me débattre comme l'insecte vampire.
C'est pas que j'aime pas les piqûres,
juste le moustique pour moi est un fléau.. hématophage, il ne sert
à rien dans la chaîne bio, sauf donner à becqueter au oiseaux ce
qui est déjà beaucoup finalement. Bref, la canicule d'octobre a
donné de faux espoirs aux insectes volants, y'en a même qui se
bandent un membre de ouf pour saigner les terriens. Hier encore, le
mercure de novembre marquait un franc 14°c tout près de ma Voise du
Val de Loire et de mon fitou chambré à boire.
Risque artistique, Daho 17 ou Sheller
Albion, il y aura dorénavant Murat N89. Contrairement à « Blitz »,
il va falloir que je fasse abstraction de la pochette. Et pourtant,
jaune et rouge avec du noir et du blanc, on peut le ranger tout près
de la pochette « Lilith » avec en couve un de ses autoportraits. « Le
dragon a cent visages » en 2003. « Travaux sur la N89 »
est pour moi l'album idéal pour mettre en son ses 100 autoportraits
bariolés d'alors, beaucoup plus que les 23 chansons définitivement
sublimes de « Lilih ». Cohérence décalée, un monstre
de liberté, un nouvel album de JL Murat atypique ou pas.La forme bouleversée, moi non plus je n'aime pas le travail.
Il est question d'une mise en danger
artistique ces jours-ci, tellement rare par ici, dragon, cent
visages, tipula moustique suceur, cerveau dispersé en réveil
revigorant, je suis déjà bien attaqué par le désordre rassurant
de la N89 en branle, je sais pas où je vais, dans quel rêve tarabiscoté. Cette artère qui traverse tous les axes
principaux Nord/Sud dont parle le plus, Murat n'a jamais roulé dans le même sens que les autres.
« Morituri » est une pépite, pourtant commercialement moyen, absence de tournée imposée,
on en démordra pas avec les grands artistes irréversibles de par
chez nous, pas maudits mais presque, ça fait parti du jeu, on les
aimes comme ça, juste nous, moi et mon envie de les voir tout le
temps et le plus possible chanter et œuvrer quoiqu'il arrive. Et
tout ce qui arrive d'eux est bien. L 'expérimental
« Muragostang » est un double live merveilleux. C'est pas
pour me persuader ou flinguer mon porte à faux, j'ai beaucoup aimer
N89 de JL Murat. Le danger ultime et rassurant de quelques artistes
de par chez nous, une nuit avec des mutants , la tète en
friche, le cortex en travaux, sur la route avec Murat N89.
JL Murat 2017 « Travaux sur la
N89 » label : pias le label
Assez exceptionnel pour ne pas en
parler, n'importe quel prétexte, tout sauf passer à côté. Quelque
chose me disait qu'il faudrait en découdre, et que de toute façon,
quoiqu'il arrive ça resterait un nouveau Daho.
Le cerveau claudicant, la première
écoute fut si troublante que je me suis rué à bras le corps sur
cet album, rentrant dedans physiquement, écoutant sans cesse du
matin au soir pour en démordre, comprendre et déguster la moindre
once d'éclair. Surtout n'en perdre aucune miette, une telle chose
arrivant par chez nous est trop rare pour ne pas le brandir.
C'est un risque artistique, ou plutôt
nan, une continuité logique sous d'autres azurs, ou plutôt si de
l'audace sur un travail faramineux et une certaine vision assumée
d'un monde au cortex musical unique.. enfin nan derrière y'a la
montagne Daho, enfin si malgré l'Eden de Satori sous des ciels
brûlants d'une année qui va s'achever sous les facette
kaléidoscopiques des tangages indéniablement talentueux d'Etienne
qui pourrait dormir tranquille sur toutes ses invitations depuis
quelques décades et qui remet tout à plat ou presque. Cet album
marquera.
Des scintillements, sublimement coloré,
électrique et dandy, contagieux et courageux, risqué, ou plutôt
nan .. enfin si.. Daho mais risqué, mais Daho...mais Daho.
Va falloir le placer un peu partout sur
la planète ce brûlot pop de par chez nous, pas si visible que ça
sur les stand depuis une semaine ce « Blitz » de dingue
je trouve. Je m'associe avec mon Mister T pour vous dire que ce
nouveau Daho bourré de références, en posologie excessive occupant
toute ma semaine, est un véritable chef d’œuvre à tous les
niveaux. Entre Brando et Barrett, le véritable monde sombrement
lumineux d'Etienne Daho.
Les albums de Baxter Dury au fil des
ans s'installent systématiquement dans les sommets pop rock. Malgré
la gravité des ondes, le contexte amoureusement dramatique de
l'artiste, comme s'il fallait monter la dune du Pilat à quatre
pattes, « Prince of Tears » les surclasse tous. LE disque
du genre de l'année de toute la carrière du célibataire anglais..
et vive le Cokney.
La basse est géniale, la voix fidèle,
l'accent..le tempo...toutes les chansons tubesques, la classe.
Baxter Dury 2017 « Prince of
Tears » label : pias lelabel
Le hasard fait bien les choses, sans
aucune autre raison, je rebondis sur les acronymes pour parler des
BJH, groupe anglais né en 1967 et qui a marqué mes 15 ans .
Faudrait pas non plus sans cesse crier
au génie, il est des choses artistiques nécessaires au ronronnement
du quotidien, au confort des sons fidèles qui soignent, et comme
disait Murat, « le cours ordinaire des choses me va comme un
incendie ».
C'est pourtant un grand bouleversement
dans ma discographie lorsque la même année les Dü balançaient
leur grabuge Zen, moi je prenais religieusement le « Live
Tapes » des Barclay James Harvest exposé comme ça, dans les
rayons reculés d'un hypermarché révolu le plus proche de mon bled
d'enfance, Rallye. J'avais d'autres disques à écouter, je ne m'attendais pas à cette brèche, c'est celui-là à la pochette fantastique.
Planant, un son de guitare, deux voix
et deux écriures complémentaires comme Supertramp, et une colossale
discographie s'ouvrait à moi. Il aura fallu des années avant de
tout me procurer, bibli, achats, et le premier Lp juste après ce live, trouvé à la
« Pie qui chante », le disquaire pointu de Chartres à
l'époque : « Octoberon ».
Rock romantique, psyché prog de
baladin anglais errant à travers les collines vertes des îles
britanniques. Le clavier sur « Rock'n'roll star » et les
accords qui embrayent, les premiers accords de « The world goes
on », le barré lyrique du clavier fou Wolstenholme, le final
poignant « Suicide »....
Bien longtemps plus tard en
approfondissant leurs opus (avec juste une mobylette pour remplacer
internet), je suis tombé sur une K7 audio de chez Fame, le premier
Lp des BJH 1970. Méconnaissables, un peu comme le blues trempé « This
Was » des Jethro Tull, et les deux premiers albums rocks
psychés des Supertramp. Je défi quiconque sur la jig folklo rock « Talking
sometime on » de trouver direct BJH. « Mother dear »
à pleurer, complètement de pas d'ici, d'une autre ère , un truc
qui n'a pas exister des lustres. Au début, comme les Beatles,
impossible de savoir qui chante, Lees, John voire Wolly. « When
the wold as spoken » avec son intro cathédrale et son
décollage jazz pop psyché à l'orchestre de fond « Medle »
ou Sgt Pepper, à la limite du juste pour la voix.
« The iron maiden » comme
parler d'un tel morceau sans se perdre, sans avouer n'importe quelle
faiblesse irréversible.
« Dark now my sky »..
épopée prog de la même puissance folle que « Atom Heart
Mother », ou « Try Again ».
Le mellotron à la Crimson est un peu
partout. Contrairement à Supertramp , la formation initiale du groupe
n'a pas changé (départ de Wolly en 77).
Le premier album de Supertramp est pour
moi le coin poétique rock le plus reculé de ma discographie, un
mythe très perso. Juste après, il y a le premier album de Barclay
James Harvest. Improbable, méconnaissable, la substance et la
genèse, une folie pure, unique.
Un papillon par pochette, celui
d' "Octoberon" occupe toute la couverture, des ailes de
nacre, une dentelle fabriquée avec les pièces de la monnaie du pape,
la graine lunaire.. celui de « Their First Album» est découpé en
vitrail.
Juste avant quelques 45T superbes
« Early morning », juste après les classiques arrivent,
« Mocking bird » « She said » « Medicine
man »... « Child of the universe ». Pour les
mélomanes je conseille (une nouvelle fois) ce coffret définitif 5CD
« Taking Some Time On » the parlophone harvest years
(1968-73), et "Octoberon" qui sort ces jours-ci en double
réedition.
Barclay James Harvest 1970 « their
first album »
Barclay James Harvest 1976
« Octoberon » label:harvest
J'aime ..j'aime pas.. moi un truc qui
me débecquete c'est les acronymes. Dans tous les discours officiels,
les réunions, les bavardages professionnels y'a des raccourcis
d'initiales. Incompréhensible, codé, un langage de secte
administrative, histoire d'aller plus vite ou de se la péter.. ou
plutôt de s'enfermer dans un groupuscule élitiste de qq employés
du même monde qui ont l'impression d'avoir inventé un langage.
BDM.. euhh bordel de merde on ne comprend rien à ces cerveaux
automatisés en bugg permanents.
Bon, vu comme ça, ça reste pour moi une
participation difficile à une énième réunion pour rien, une matinée entière, mais les
initiales strictes débordent sur la musique. 2017 le record et un
paquet de nom de groupe qu'il va falloir se sortir grave les doigts
pour s'en souvenir. Ou alors c'est pour brouiller les moteurs de recherches histoire de décourager les élans illicites et curieux.
Dans l'histoire ça reste anecdotique
et quasiment ponctuel, AC/DC ou REM ( rapid eye movement), FFF pour
faire plus sport... tant que c'est pas une tendance.
Moi même il m'est arrivé de
participer par fainéantise, BJH pour Barclay James Harvest mais c'est plus de l'intimité ;D, tout
comme les Chris Robinson Brotherhood qui se font maintenant appeler
CRB, Anthony est devenu ANOHNI, le management est par chez nous MGMT,
HK vient de sortir un album et LDC du Soundsystem ça veut dire
Liquid Crystal Display.. bref, jusque là, on s'en sortait sans trop
de maux de crâne. Il paraît même que AIR serait en fait l'acronyme
de Amour Imagination Rêve !! Même le grand chauve des Smashing
vient de se coller un WPC (William Patrick Corgan … quelle horreur
ce disque, cette voix).
2017, c'est la cascade, l’hémorragie,
ça défile comme une mode, ça schlingue et je m'y pers...2017, que
des LPs...c'est parti :
FKJ 2017 « French Kiwi Juice »
label : roche music
CFM 2017 « Dichotomy
Desaturated » label : in the red recording
JFDR 2017 « Brazil »
label : white sun recherches
PVT 2017 « New Spirit »
label : felte
DBFC 2017 « Jenks » label :
difference
BNQT 2017 « Volume 1 »
label : dualtone
OMNI 2017 « Multi-Task »
label : trouble in mind
EMA 2017 « Exil in the Matter
Ring » label : city slang
PNL 2017 « Dans la Légende »
label : QLF
MHD 2017 « mhd » label :
artside/capitol
BNRS 2017 « Sugar High »
label : yokanta
et pour les plus connu en 2017 :
Alt-J
NLF3
IAM
LCD Soundsystem
ANOHNI
MGMT
The XX ….
Quant à savoir ce qu'il y a dans ces
disques … ah si, j'aime beaucoup les errances Lo-Fi psyché de CFM
« Dichotomy ». Sinon je suis tombé sur quelques prise de
tète JFDR, guidé par la belle pochette, et des trucs franchement
très moyens. C'est comme ça, une pluie d'acronymes et je bloque, comme un briefing sur la musique. Y'a surement des trucs bien, mais je mélange tout, de la soupe de lettres.. y'a t'il quelqu'un pour me guider ??
C'est un peu la fête à la musique ce
week end, le groupe portant le plus bel acronyme de l'histoire
musicale nous ramène 25 ans en arrière en célébrant la pièce
artistique majeur « Automatic for the People ».
« Green » en 1979 donne une
nouvelle teinte au groupe d'Athens, le ukulélé apparaît et va
exploser planétairement sur « Losing my religion » deux
ans plus tard, 1991, « Out of Time ». C'est la
transition, dorénavant REM passe à la postérité permanente.
Ils refusent la tournée du succès,
ils entrent de suite en studio, et juste un an après l'incroyable
succès, « Automatic for the People » est dans les bacs,
permanent, constant, magnifique encore plus que son précédent un
poil hétérogène. Aucunement ébranlé par un succès tardif (en
Europe surtout.. ils jouent quand même depuis 1980), le groupe
emmené par le génial Michael Stipe, propose ce qui sera le sommet
d'une carrière qui mettra fin en 2011.
Au studio Scott Lies est à la prod, et
John Paul Jones arrange les cordes. D'un sérieux époustouflant les
chansons défilent plongeant la sensibilité dans une suffocation
lacrymale, un contentement des sens, un sentiment de perfection
incarné par le charisme magnétique de Stipe, un autre génie de la
chanson, sans oublier Bill Berry, Peter Buck et Mike Mills. 1992, R.E.M.
décide de reprendre la route, la tournée pour les deux albums, la
musique aura dès lors une couleur de plus. Le bonus du coffret
disponible depuis avant-hier offre un concert inédit, la captation
du retour sur scène de R.E.M. au 50 watt club.... quel son, quelle
prestation, quel objet.
La tète tourne quand on étale toute
la discographie du groupe devant soi, tout est indispensable, le
monstre « Monster » avec cette hymne grunge « Let
me in » ; le monument « Up » ; le plus
écouté chez moi « Around the Sun » ; le « Reveal »
que j'ai négligé à sa sortie et qui me colle à la platine de plus
en plus; la transition « Green », l'explosion « Out
of Time » ; la constance folle de « Murmur » à
« Documents » et la fulgurance efficace des deux derniers
« Collaspe into now », et « Accelerate ».
Là il s'agit de Automatic célébré
avec un son sublime, un rajeunissement dans ses plus beaux
habits...photos, poster, démos, concert, et un inédits en duo avec
Natalie Merchant.
Rare sont les artistes qui font
coïncider la qualité de ce niveau là avec le commercial de cette
envergure ci. R.E.M. c'est de la pop aux allures faussement rock, des
racines de country modernes engloutie par du celtique et beaucoup de
mélancolie. Tellement de chansons en accords mineurs.
Je persiste et signe R.E.M. est le plus
grand groupe pop rock outre-Atlantique. Ma chaîne est en pâmoison.
R.E.M. 1992/2017 « Automatic for the
People » label : warner
Simon Joyner au physique Townes Van
Zandt et à la fragilité récurrente vient de se fendre d'un massif
en bois brut, rêveur et Dylanien. Mais pas que.
Après presque une heure de ballades
folk rock comme si Damien Jurado voire Jason Molina, était incarné
par Daniel Johnston, juste comme ça, pour nous amollir la crânerie,
voire nous écorcher la moelle, Simon nous dévoile son rêve habité.
Avec les mots de Woodie Guthrie sous des prétextes Velvetiens, Lou
Reed est venu hanter ses songes, juste après la légèreté de
« I'll fly away ».Comme si on y était.
80 minutes, un double album, 12
promenades et un rêve de 20 minutes sur une seule face, vu comme ça,
on pense à un bilan administratif, une cote pour une mission
accomplie, un graphique..
« Step into the Earthquake »,
c'est juste une montagne en bois massif, un malaise amer, un mal de terre
contemporain, de la sciure à perte de vue, l'érosion qui dégouline
dans la mer.
« Daylight » m'a tué.
Simon Joyner 2017 « Step into the
Earthquake » label : shrimper / ba da bing
M'ont salis la tète avec leur truc punk
machin d'un Dü qu'on ne devrait pas prétendre sans provenir d'un au
delà irréel qui flotte et remue l'humus des gus dans la marge sans
négliger ses gencives voire ses rotules.
M'ont bien abîmés le casque, j'ai dû
souder à la gazinière et au couteau l'armature qui avait lâchée.
J'ai emmené ma puce chez le médecin qui m'a envoyé direct chez un
exorciste pour soigner son otite purulente.. j'ai manquer de tuer mon
garagiste et de fister un clodo avec son clebs... à deux doigts de
la chute libre …
Aussi, comme un son lustral pour me
laver de toutes les saloperies de traîtrises que des proches
virtuels que j’apprécie énormément m'ont infligés, je me suis
mis des disques perso. Comme si y'avait pas assez de vilaines choses
dans notre quotidien anthracite pour qu'on soit en plus obliger de se
soigner des amis... je suis déçu, le monde est moche, je suis
fatigué...
Perso, les BJH 70's ont passé tout le
week end à me laver, à me panser l'âme. Mais je les connais trop,
c'est pas comme si j'avais vu une nouvelle lueur pour éponger mes
larmes .. nan, la thérapie contre les gens pas beaux, je l'ai trouvé
avec un album faramineux, un opus enfoui, l'exactitude folk,
acoustique, pop psyché comme j'aime. Du chaud, du proche, du terrier
musical. La lumière est revenue avec l'espoir qu'on s'aime tous un
jour, errant à poil, la nouille dans la chlorophylle et les dents
jaunies par la patte à modeler kaki.
Sortie en même temps que Sergent
Pepper, un mythe est né autour de ce disque invisible.. Dylan aurait
en studio collaboré ici avec les Beatles.
C'est quand même plus beau que les
ferrailleurs à la banane brosse multicolore.. acoustique rêveur,
accords hippies, acid folk mais juste ce qu'il faut pour partir pas
très haut mais juste à la hauteur qu'il faut pour décoller un peu
et planer juste au dessus de la canopée pas plus.. il est toujours
question de frôler la chlorophylle avec ce qu'on peut.
C'est pas un album que l'on voit dans
les références, pas un truc qui excite les journaleux, c'est un
disque caché, enfoui, un truc qui ressemble à Crescent avec les
espaces de Mickey Newbury, les fleurs de Love, la virginité de
Dylan, la folie de Lennon sur « Uncle John », une once de
Doors et de Boduf Song, le regard Barrett, la texture Incredible
String avec la peau Fairport Convention et des petites lueurs Velvet
qui lorgnent sur le quasi chamanique, le transcendantal.. j'ai trouvé
mon pansement cérébral avec cet album unique 100% poésie...et je
chiale interminablement sur « Surealist Waltz ».
C'est pas joli joli le truc que j'ai
subi, Pearls comme un analgésique.
Pearls Before Swine 1967 « One
Nation Underground » label : ESP
« Te
souviens-tu » des Dü ? Carrière fulgurante, séparés
alors qu’ils touchaient du doigt la reconnaissance ? Il est
question ces jours-ci du culte d’un album !!! Mon œil. Bon faut
voir, car pour se souvenir faut déjà avoir écouté ce truc avant.
1984, c’est déjà un peu l’hallali du punk comme le disco, la
résistance des vieilles fibres, les guiboles s’ankylosent.
Carrière
fulgurante pour ne pas dire éphémère. Fulgurant comme un incendie,
tout a brulé et un paquet de gamins se sont posés sur les braises
pour sucer et souffer, les flammes n’ont jamais vraiment reprise,
que de la fumée…. même REM en cette année 84 venait juste de
lâché le style pour une autre carrière faramineuse.
Bon
l’étiquette punk dur, mais les mecs du Minesota y rajoutent du
hardcore, ça part mal pour moi, et pourtant j’écoute de tout,
presque, je suis même fan de rap avec MC Solar. J'ai même
chroniqué "Pets Sound" et "Holland" un jour c'est
pour dire. Je prends le truc à l’envers. Vidé de tout préjugé,
je charge et écoute. Au début, la pochette est magnifique, l’idée
d’un double album m’emballe et je me dis qu’il est impossible
qu’un disque soit mauvais avec ce format là, j’ai une brouette
de doubles albums dantesques que je chéris comme la peau d'mon
scrotum . Et puis le chanteur est aussi batteur, Don Henley, Phill
Collins, ouraff les références de ouf mais j'aime bien le principe.
Et puis il faut bien dire que l’un de mes branleurs préférés sur
la toile s'est fendu les poils en 4 pour proposer en mode petit' bit
(128) un truc qui m’en mérite pas tant. Oui, car naïf j’ai
chargé dans le disque dur, j’ai mis les batteries au max, et j’ai
balancé le truc dans le casque juste un peu après que le jour se
soit levé. Et là je me souviens qu’on m’avait déjà bien niqué
en mode branlico bien mûr avec les Ramones.
La
première chanson aïe, pourtant la basse au début part bien, un
petit son Stranglers.. , vas-y mets la 2 elle est mieux, ah nan c'est
pareil, on dirait même que c'est la même.. ou la 4 ou la 6 ou la 10
ouh la la… c’est un album concept ou bien ?? Il faut que ça
aille très vite il parait, quelques heures pour enregistrer,
l’urgence ou le manque de thune, ok, quelques minutes pour écouter.
De toutes les façons mon casque endolori je n’avais pas le
choix, un punk à yorkshire m’a demandé de la caillasse, j'ai cru
tout de suite à une réincarnation, qu'il entendait la même chose
que ce j'écoutais, le gars aux vieilles rotules à peine couvertes
par un jeans ravagé venait de mettre en image comme un clip
graveleux tourné dans une casse ma séance découverte …. j'aurai
pu lui mettre le casque on aurait fait un bout de la journée
ensemble à shooter dans les boites de conserve.. mais bon son bichon
maltais audacieux commencer à montrer ses dents.
Alors
connement je lui ai demandé s'il connaissais Bob Mould et là il a
lâché son pitt en me disant comme quoi le Bob avec son
physique rangé à la papa etc etc..et qu'avec une moumoutte il
pourrait jouer avec Supertramp ... c’est un truc de tarlouze….
Bref.. j’ai stoppé après la 6ème chanson, j'ai stoppé
la poisse. Peut être c’est mieux après ??
Fauchés
en plein succès, dur. J’ai encore dans la tète la passion
contagieuse d’un pote ex-punk qui début 2000’s, m’a balancé
quelques opus inconnus pour moi alors, que j’écoute encore alors
que j’avais un peu pitié de lui tellement il s’emballait comme
un jeune puceau accompagnant sa meuf au concert de Bruel et qui sait
qui va bouyave juste après, ou mon collègue de 25 piges qui va voir
grease et dirty dancing sur scène et qui m'en parle en frétillant
d'la queue.
De
cet ancien chanteur punk devenu PDG au sein d'une grande boite de
télécommunication, il me reste Oingo Boingo (excellent "Nothing
to Fear"), les géantissime WIRE (indétrônable et je
suis d’accord avec lui) et surtout The Residents, ma grande
découverte d'alors.
1980,
en plein boom punk, les 4yeux balancent leur foutraque fou avec de
supers belles mélodies. Le beau et le bizarre, le punk dans toute
son originalité, il faut aller vite, c’est urgent, c’est
d’époque.. si Dü a enregistré en un temps records (bâclé ??),
les Residents eux ont balancé ce qui aurait dü être un double. 40
chansons, mais 1 minute chacune. Du coup ça tient sur une galette et
j’imagine le double Lp s’ils avaient ôté de leur ciboulot le
timing imposé. Pourquoi The Residents plutôt qu’un autre ??
peut être parce que là, ça sent pas l’arnaque, que les mecs ils
se cachent, se dissimulent pour mieux mettre en avant l’écriture
transcendée par le mystère des collaborations et des idées.
Camouflés, déguisés, entourloupés. C’est bruitiste, organique,
électro, fanfare foutraque, pop rock et barge dissonant, gratteux en
délirium tremens..
Je
ressorts qq Residents et range le Dü (trois écoutes quand même),
mon déguisement de vieux branleur me boudine un peu le boul ..mais
qui s’en souviens en dehors de quelques briscards qui ne veulent
pas lâcher prise ?
"Ni
rien ni l'autre" ..me répond ma puce qui fait ses treize
ans aujourd'hui quand je lui ai demandé laquelle des chansons elle
préférait. Vraiment il faut que j’arrête, je vais finir par
faire du mal à mon entourage, à nuire, elle est repartie dans sa
chambre..l'a pas l'air en forme..j'ai pas le droit de faire ça.....
J'me
casse, Il faut que j'aille chercher un retro au ferrailleur du
village d'à côté, l'a pas intérêt à me foutre du Dü en fond,
ou j'le fout dans sa broyeuse et monte le son sur "Indecision
time" avant de me tirer sous les riffs trempés du dernier
Wire qui gronde dans ma bagnole.
« Zen
Arcade » sourcilière.. mon œil. Vive les Residents
les punks les vrais.
Merde
c'est con, une aussi belle pochette pour un double.. Bon, allez
tiens, beau joueur, s'il faut en prendre une ça sera "Never
talking to you" :D
« If Only a Sweet Surrender to
the Nights to Came be True ». Je n'aurais jamais imaginé
monter jusqu'à lui, toucher des larmes la même hauteur artistique.
C'était en 2003, Esmerine était alors
pour leur apparition sur le label Resonnant, au beau milieu de
quelques pointures d'alors : Emery Reel, Port Royal, Olvïs, Do
Make Say Thing, le pilier du label Stafraenn Hakon qui vient de
sortir un nouvel album, Library Tapes... bref, la naissance pour
quatre artistes qui sont aussi des membres de Godspeed, Silver Mt
Zion, Set Fire to Flames, Saltland.... Constellation donc chez qui
ils sont venus naturellement en 2011 avec « La Lechuza ».
Un rêve absolu quand on aime le
mariage du néo-classique et du post-rock. Des paysages grisants avec
un hymne biologique dans la tète.
Le ciel fatigué est tombé sur la
canopée, il ne reste que cet alignement de troncs blancs des
bouleaux crayeux. Marimba et violoncelle. Esmerine est une entité
récurrente qui ne m'a jamais lâchée depuis que ces quatre là se
rencontrent tous les deux ans et se détachent d'autres collectifs
pour des albums au son unique, aussi beau celui-ci que « If
Only a Sweet Surrender to the Nights to Came be True » du début
d'Esmerine.
Musique de chambre sans mur.
Esmerine 2017 « Mechanics of
Deminion » label : constellation