Pour fuir le bassin parisien rempli par
la montée des eaux, je me suis laissé porter en zigzag dans le
courant de la Seine. Boulevard Charles V à Honfleur, j'ai ouvert les
yeux, et entendu la Gnossienne N°3. Tout est devenu lumineux,
« abajouré » et « phardé » de cobalt clair.
Soudain fardée l'apocalypse.
Je suis resté là à flotter en
apesanteur, ne sachant plus s'il s'agissait des fonds ou des
hauteurs.. abysses ou « géostationnement »...
Le métal vide des eaux vaporeuses a
résonné dans ma casserole crânienne.
Plein d'autre encore sont venus me
hanter Infiné.. Arvo Part, John Cage, Philipp Glass … et même les
visages distordues d'Aphex Twin.
Devant ma nuque se dressait un miroir
inversé, les tresses d'une vie en suspension, des strasses de styles
qui se sucent et fusionnent en mole mou.. Je crois bien que je me
suis dissous à travers cet alchimie fantomatique, toujours en
équilibre sur cette balance qui n'attends qu'une ampoule de plus ou
une note en moins pour basculer dans l'extinction.
Je flotte dans ce chaos aquatique et
stratosphérique, boulevard Charles V à revivre les notes de Satie
né en 1866, juste ici, là où je suis, où la montée des eaux m'a
menée. Incapable de dire l'endroit de l'horizon.
Quelle pure merveille ce mariage entre
la pianiste française Vanessa Wagner et l'électronicien mexicain
Fernando Corona, alias Murcof. Néo-classique en effet electro, en
boucle jusqu'à la décrue, si elle arrive.
Murcof & Vanessa Wagner 2016
« Statea » label : Infiné
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