jeudi 3 novembre 2016

Murcof & Wagner



Pour fuir le bassin parisien rempli par la montée des eaux, je me suis laissé porter en zigzag dans le courant de la Seine. Boulevard Charles V à Honfleur, j'ai ouvert les yeux, et entendu la Gnossienne N°3. Tout est devenu lumineux, « abajouré » et « phardé » de cobalt clair. Soudain fardée l'apocalypse.
Je suis resté là à flotter en apesanteur, ne sachant plus s'il s'agissait des fonds ou des hauteurs.. abysses ou « géostationnement »...

 
Le métal vide des eaux vaporeuses a résonné dans ma casserole crânienne.

 
Plein d'autre encore sont venus me hanter Infiné.. Arvo Part, John Cage, Philipp Glass … et même les visages distordues d'Aphex Twin.


Devant ma nuque se dressait un miroir inversé, les tresses d'une vie en suspension, des strasses de styles qui se sucent et fusionnent en mole mou.. Je crois bien que je me suis dissous à travers cet alchimie fantomatique, toujours en équilibre sur cette balance qui n'attends qu'une ampoule de plus ou une note en moins pour basculer dans l'extinction.


Je flotte dans ce chaos aquatique et stratosphérique, boulevard Charles V à revivre les notes de Satie né en 1866, juste ici, là où je suis, où la montée des eaux m'a menée. Incapable de dire l'endroit de l'horizon.
Quelle pure merveille ce mariage entre la pianiste française Vanessa Wagner et l'électronicien mexicain Fernando Corona, alias Murcof. Néo-classique en effet electro, en boucle jusqu'à la décrue, si elle arrive.

Murcof & Vanessa Wagner 2016 « Statea » label : Infiné

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