Tu préfères ton père ou ta mère ??
je suis aux pieds de monuments, devant maman et papa, comment rester
crédible dans la « critique » ?
Le dubitatif se répand sur l'échelle
des chairs de poule, tantôt oui, tantôt non, la désobéissance,
puis le moment où il faut bien avouer, débattre ou pas.
Je suis venu voir Robert sous des cieux
d'humeur maussade, une précipitation aigrie sans envie, un jour où
il n'aurait pas fallu que j'aille écouter ces palabres.
L'impatience, le décalage d'écoute, une hormone mal placée, ma
gueule pas bien calée sous la voute, une de ces visites qui nous
fait regretter d'être venu. Même le maquillage du violon celtique
de « Little Maggie » n'a rien arrangé, comme quand on
retourne dans son village natal, deant la maison familiale et que
quelque chose n'est pas en adéquation, et qui vient surement de soi.
Le père a beau me parler, me
raisonner, me prendre par les sentiments.. aujourd'hui, j'ai envie
que ma mère me regarde, envie d'aller fumer un clope avec elle au
sous-sol. Des fois c'est l'inverse. Mais le cigare n'a pas de goût
aujourd'hui, juste envie d'une mentholée avec ma reum dans les bas
fonds diamantés. Il faut dire que Marianne vieillit bien, je la
trouve de plus en plus belle. Cette pochette est une aubaine.
Pourtant « Give my love to
London », la chanson, avait les mêmes discours que certaines de Robert
sur « Lullaby... ».. les voix proches, la mélodie, la
production, elle a même essayé de parler comme lui avec « Mother
wolf »... Et même si le paternel a tenté de détourner
l'affection avec « Embrace another fall » ou le
sublime « Up on the hollow hill », l'ensemble reste
insipide, inadapté, je ne suis pas dessus, ni en dessous, je glisse
et boude.
Au début, j'avais besoin d'eux, je me
disais, je vais aller voir les p'tits vieux de la vieille, aller
fouiner chez moi pour glaner du réconfort.. et puis j'aime pas quand
Marianne s'énerve on dirait Robert un poil contrarié. Si Marianne
m'embarque, Robert me plante avec un son artificiellement acoustique,
un poil glacé, on dirai qu'il n'y croit pas, son flot mélodieux est
insipide. Et pourtant les voix sont proches, comme on a vécu avec
ses parents, et que l'on écoute les cordes se sensibiliser au fil
des plaisirs des années défilées.
Et puis ma mère a accueilli mes larmes
quand elle m'a parlé de sad Lisa avec son « Deep water »
infernal. C'est pas donné à tout le monde de savoir parler au bon
moment.
Ah j'oubliais, il y a des hymnes aussi,
quand l'émotion d'un souvenir nous tire l'épiderme, nous étrangle
à ne plus pouvoir parler, ou quand une femme qu'on aime chante comme
Marianne.
Ah oui, j'oubliais aussi, « Going
home ».. c'est là que j'ai franchi le pas du seuil où j'ai
vécu, là où la majorité m'a chassé comme une force centrifuge,
là où j'aime revenir.
J'ai essayé et tenté, trois quatre
fois, rien n'y fait.. aujourd'hui, Robert radote.
« True lies », je sais déjà
que les mots vont suinter des yeux, que l'accolade frissonnera. La
gravité des talents n'a rien à voir ce soir avec ma sensibilité, j'ai besoin d'une
matrice, d'un tanin qui tatoue au héné sur l'épiderme échinocoque.
J'ai la chair de poule, Marianne.
Papa, c'est pas pour ce soir, ta fripe
me froisse, ton arc-en-ciel est gris, tes manières sont feintes,
t'as trop bu, tu prends des airs..je reviens, t'inquiètes, je vais
fumer une cigarette avec maman.
Marianne Faithfull 2014 « Give my
love to London » label : naïve
Robert Plant « Lullaby and ..
the ceaseless roar » label : nonesuch
6 commentaires:
Marianne mon cœur. Cette fille n'est jamais morte et ne mourra jamais.
Toute sa substance est blottie au creux des chansons les plus douces. L'intimité chez elle est une chose troublante.
Jeune, Marianne était le genre de beauté qui me donne envie de me fracasser la tête entre les murs; moins jeune, on adorait, en effet, en faire sa maman! Sa discographie devient vraiment exceptionnelle...
L'intimité c'est quand on va au-delà du corps. C'est la substance qui flotte au-dessus du voir, sinon on reste dans l'image. De façon général, c'est à cet endroit que le commun se trouve dans les miroirs. C'est ce qui rend ce monde si ennuyant et fade.
Le monde a beau être d'une fadeur accablante..je m'en fout..me suis jamais ennuyé une seule seconde avec toi.
C'est gentil, merci.
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