vendredi 25 mai 2018

Jean-Michel BLAIS



Nous n'avons aucune mémoire des paysages naturels originels, de l'horizon sans nous. Il suffit de pénétrer dans une parcelle de réserve forestière intégrale pour que notre cerveau soit plaqué d'une vision inédite. Troublant dépaysement. Huit cent ans sans aucune intervention humaine et par terre des restes de troncs d'arbres morts se consument lentement, se dégradent sous le lent travail des lichens, mousses, moisissures et insectes. Se passer de nous.
Elle est belle, majestueuse et suffocante cette étendue vierge tout près de Barbizon, là où les peintres sortaient leur chevalets en plein air, les artistes amoureux de la nature.

Il fut un temps où s''aventurer dans une forêt n'était pas sans danger, on ne foulait pas les fougères sans but ni obligation, sans risquer sa vie. Elles sont devenue absolument accessibles, avec pour seul risque les tiques. Le domaniale contrôlé est devenu squelettique, l'humus forestier s’appauvrit, va falloir qu'on s'affale un peu plus sur nos crâneries vaines pour que nos consciences réalisent et sentent un de ces jours.

Tout est dans nos paumes, il suffit de le vouloir, paumés nous avons tout entre nos mains. Et le son d'un piano résonne au beau milieu d'une forêt sans age.


Jean-Michel Blais 2018 « Dans ma Main » label : arts & crafts

3 commentaires:

DevantF a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
DevantF a dit…

C'est devenu une habitude, je me prends du temps pour me promener chez toi. C'est la DROP qui m'encourage à ce rythme là. Comme une façon de m'inviter, tu n'es pas si loin.
Sur ton regard sur la nature, le même que ma douce, je ne sais pas quoi penser, je conçois mais en me^me temps, avec cette musique je peux regarder des heures des installations SNCF qui me font fantasmer. Aussi les aéroports qui n'ont pas le charme du vieillissement des installation abandonnées, mais ils donnent une autre idée de notre monde, moderne, très. Ça fait bizarre d'écrire ça. Mais c'est vrai. C'est pourquoi je m'attribue parfois le rêve des autres, pour voyager aussi autrement. Pour ne pas tomber amoureux de mon béton. Mon signe chinois? RAT ... OK, je prends!!

charlu a dit…

Ah ah, la mienne, sans être trop building est assez urbaine.. j'ai tendance à vouloir m'isoler en pleine chlorophylle, genre une bicoque dans les bois avec un voisin à 10 bornes :D
La tendance est à la concentration humaine, l'amas, l'inextricable.. putain le genre de truc qui me fait flipper. Mais du coup, j'aurai moins de monde dans ma campagne

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...