mercredi 16 mai 2018

Chilly Gonzales 2018



De passage à Chilly Mazarin, une fraîche connaissance le temps de prendre quelques affaires prévues, me sert un café dans son antre du deuxième étage d'un immeuble blanc et envoie sur son enceinte connectée à son téléphone, le dernier Chilly Gonzales.

De prime abord j'ai pensé à une vanne, un gros truc gras « eh oh, t'as vu j'chuis un ouf moi », puis je me suis dit que peut-être il se foutait de ma gueule, comme ça, pour me tester vu qu'il s'agissait là d'une deuxième succincte rencontre et que la première fois, les débats musicaux ont fusé à gorge déployée en groupe, avec lui au devant de la scène.
Bon, se gausser de moi n'a rien pour me froisser, au contraire, mais c'est mieux de gérer le soufflet histoire d’appréhender pour décontracter, détendre, fighter gentiment, voire transformer la suspicion en gausserie générale. Je suis resté un moment dubitatif, partagé tout en gardant une oreille sur le pianiste que j'ai déjà négligé maintes fois.
C'est pas trop ma came Gonzales, ou plutôt très partagé, je suis pas réceptif à son côté technique et sportif du piano avec bandeau de tennisman visé sur le front, même quand il joue délicatement comme Tiersen. Manque d'âme contrairement à Tiersen.

« Merci c'est gentil, je veux bien ». Il me ressert un café, le Chilly bien accroché à son suppo blue tooth. Si le mec fait des private jokes à passer des petites BO du moment pour faire genre et étaler la mise en ambiance adéquat associative, j'aurai préféré « Couleur Café ». J'ai même senti la bouffe comme un cabot qui bave à l'heure où le coup de chaud est général dans les rades, une arrière odeur de viande rouge pimentée et de haricots rouges mijotés, « aribaribariba.. ». Merde, Gonzales à Mazarin, le deuxième café est dégueulasse, il me prend pour un coyote ou bien... je suis peut être dans un cauchemar, muselé, sans pouvoir trancher.

Pis c'est chiant aussi ces musiques enfermées dans un téléphone, impossible de zyeuter les étagères pour voir en voyeur l'état de la discothèque de l'hospitalier. C'est un truc que j'adorais faire ça, avant, scruter les disques alignés chez n'importe qui. Là, rien.
J'adore le label No Format !, à tel point que je m'interroge sur la présence du pianiste sous ce toit là. Un passage chez Deutsch Grammophon, puis Gentle Threat que je ne connais pas.
Le mec revient, me donne la clé USB avec les démos promises, un groupe à lui qu'il a monté et qu'il veut déployer avec l'avis de tout l'alentour suite au débat musicale de l'autre soir...... Son visage n'a aucune malice, rien ne transparaît, ne transpire, je pense que je vais me réveiller, le Gonzales sonne pas mal bizarrement, je connais cet air, comme une reprise... des reprises.. il va me gonfler une nouvelle fois ce disque.. si je le réécoute. Peut-être est-il dans la clé USB.. le salaud... Je desserre les mandibules, « Merci c'est cool, je suis un privilégié d'écouter tes démos, on se voit très vite, je te dit si j'aime. A plus.. et ça sent super bon chez toi.. tu prépares un Chili Con Carne ?? »


Chilly Gonzales 2018 « Other People's Pieces » label : gentle threat

5 commentaires:

Everett W. Gilles a dit…

Sympa ton nouveau pote.
S'il vient chez toi tu lui passes Metal Machine Music en entier et tu lui files à boire un café turc, à mon avis il comprendra le message.

charlu a dit…

ah ouaih, mais j'avais plutôt pensé à un tajine sans épices ni merguez, avec Pets Sound au fond ;D

cabinoffear a dit…

Je connais mal l'oeuvre du monsieur.

Son projet avec Jarvis Cocker m'avais cependant bien fait tripper !

charlu a dit…

Ah oui, Chris & T, j'avais oublié ce truc avec Jarvis. C'était vachement bien, ça doit être l'effet Pulp..

Bon, Tajine semoule/courgette à l'eau.. qui vient ?? :D

cabinoffear a dit…

Sans merguez, bon Chris c'est par conviction et c'est très bien, mais je connais un bon boucher... ce serait dommage de passer à côté !

Pet Sounds, mais carrément, au bord de la piscine.

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