De toutes façon, on peut forer tout ce
qu'on veut le fossile finira bien par ne plus donner aucune énergie
au bipède qui gratte la croûte en surface. Va bien falloir que ça
s’arrête un jour, je préviens illico mes gosses.
Plus de pétrole, un monde à
réorganiser, presque tout à refaire tellement on a l'impression que
le monde est né du moteur à explosion, et c'est pas faux. Les
chinois en Afrique, les amerloques qui louchent sur l'Alaska, ça va
pomper grave jusqu'à plus soif, jusqu'à la panne sèche, Dubaï
c'est presque de l'histoire ancienne. Dommage je ne serai plus là,
j'aurais bien voulu voir la gueule du globe sans pétrole avec pour
vestige les départementales d’asphalte qui prennent la
mousse. Sûr ils vont se foutre sur la gueule avant les prémices
d'un équilibre inéluctable..ou pas. Un nouveau Mad Max en pleine
Beauce ou sur les plaines de Mongolie ??
On imagine pas l'impact, le truc de
cinglé qui nous pend au nez. Tiens au hasard, j'imagine la tronche
de la fnac .. « Eh les gars, terminés les vinyles, on arrête
les conneries, y'a plus de bouillon noir pour étaler les crêpes, du
coup on va relancer le CD numérique, ça va exciter à nouveau les
blaireaux qui ont une puce 2 tera dans la nuque pour charger dès
l'entrée dans le magasin. A force de nous sucer le serveur on va
finir par vendre des cafetières...ahh ahh qu'est ce que t'es con
Maurice ». répond un autre employé du magasin.
Y'a qu'à voir le Todd, et le bordel
avec son chef d’œuvre « Todd ». Il devait sortir en
1973, mais Bearsville, son éditeur fait la gueule. Quelle idée de
sortir un double pendant la crise du pétrole, pénurie. La boite temporise,
pourtant le Todd cartonne et draine la caillasse (« Something
/ Anything ».. et « A Wizard, a True Star »).
Nenni ils décident de vouloir sortir un single en mode chacal ou
kreuvard au choix. Ça s'appelle « Izzat love » et
Todd refuse, se fâche et menace. Il faudra donc attendre 1974 pour
que ce « Todd » viennent dans les bacs à vinyles. Belle
pochette, tronche d'allumée, et un DOUBLE album ravagé par
l'originalité et la petite révolution électro avec pas des masses
de guitare ( en dehors des soli de ouf), une production de rêve,
presqu'un pionnier le Todd tellement le son semble inconnu cette
année là.
Faut aimer le foutraque, le doux dingue
et les rebondissements, le patchwork musical, la construction sonore
folle, moi Todd je le range près de Dr John, Kevin Ayer, Zappa &
co.. Ce disque est une montagne bariolée, des vallées
psychédéliques, un produit fou d'un hyper actif qui n’arrêtera
jamais. D'ailleurs il n'a rien arrêté. Il vient de sortir un nouvel
album.
Je tape sur le clavier en plastique
noir de mon ordi, et on imagine pas comment la crise du pétrole a pu
faire douter les maisons de disque à une certaine époque, celle qui
nous attend très très bientôt..la crise de l'énergie fossile...
et vive le vinyle.
Todd Rundgren 1974 « Todd »
label : bearsville
8 commentaires:
Je roule électrique intra muros pour le boulot.. c'est hyper cool mais on sent que c'est pas viable et que c'est que temporaire. On m'emmagasine pas l'électricité. Pis y'a tellement de bouchon en périphérie que j'imagine pas le nuage de particules fines s'arrêter à la petite ceinture. Bref, super idée mais rien n'est prêt ou préparé.
Pis vas leur expliquer à eux qu'on préfère les skeud aux bagnoles ;D
Et la crise du beurre ? Hein ? Encore un truc qui va faire augmenter le prix de l'huile d'olive.
L'huile d'olive ? C'est déjà le bordel...
les arbres sont bouffés par des insectes qui les privent de leur fruit magique...
Todd...
Marrant que tu le mettes justement là, en avant car, curieusement ça fait à peu près une semaine que je me refais une grande part de sa discographie - sorte de génie trouve tout et bricoleur de studio, compositeur/arrangeur prolixe capable du sucré, comme du très salé et de se balader entre un métal bon aloi et une pop presque jazzy genre bonbon...
Comme producteur là tu frises le monument avec tellement de trouvailles, d'idées, de mise en évidence de tel ou tel son, passage, astuce que c'en est esbroufant. Bon ses référence Sgt Pepper sont immédiates et son jeu de gratte Hendrixo/Zappa (tiens donc...) ne laisse par indifférent.
Cet album comme nombre de ses aventures soliste ou en utopie je l'ai bcp écouté et adoré...
Cette am en roulant je me suis refait le live Back to The Bars - y'en avait sous le capot, super groupe, des titres en forme tube comme s'il en pleuvait, un professionnalisme à tomber par terre...
Bref, Todd, je voulais fermement m'y re-pencher car c'est une mine d'or que cet artiste.
Tiens, Faith, par exemple avec des reprises hyper bien envoyées...
et bien sûr a Wizard a true star...
Au passage j'ai lorgné sur ses prods avec Hall and Oates, ce duo sucré pas si kitch qu'il n'y parait et qui sous sa houlette a même flirté vers un penchant sympho/prog pas du tout négligeable (seventy scenario)...
Bref, tu le ressort, là en même temps que moi du chapeau de nos vieilleries qu'on n'aurait pas dû oublier...
merci.
amitiés.
Putaiiinnn les insectes !!! Et ils veulent interdire le round up en plus d'interdire le diesel. Où va t-on ?
J'ai dû prendre une big dose de glyphosate en me baladant dans les champs hier.. c'est la saison des herbicides .. jfume 3 clopes par semaine donc je ferme mon bec..mais bon Hulot va se chier dessus avec ce dossier. Eh Ranz pas de crise du beurre..y'a Jésus qui le change en vaseline.
Pax, je sais pas pourquoi j'ai ressorti ce disque là..et à force de l'écouter profondément, je n'ai toujours pas réussi à m'y "incorporer" complètement. Le dédale, ls itinéraires, le qqchose qui fait l'élément unique. Cette énième écoute m'a encore laissé sur le cul.. béa..les 76 min ont passé comme ça, avec une tonne d'intérogation.. et malgré la sophistication de l'ensemble, les soli guitare sont à se tordre.. mais je prends cette phrase de toi.. pour finir..pas mieux ;D Biz
"génie trouve tout et bricoleur de studio, compositeur/arrangeur prolixe capable du sucré, comme du très salé et de se balader entre un métal bon aloi et une pop presque jazzy genre bonbon"
Très bon choix, parce que ce deubeule LP est pas trop cité dans sa discographie, alors que... Comment il faisait ?! Todd avait eu triple triple ration de talent, lorsque les fées s'étaient penchées...
J'adore ce disque et je suis un énorme inconditionnel de Rundgren.
Très bon papier !
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