Il y a quelques décennies, il aurait
fallu attendre la cinquième piste de « Kiln House » pour
piller un blind test et reconnaître le Fleetwood Mac si cher à mes
étagère rock. « Jewel Eyed Judy » est un bonheur pop
rock qui glisse sur le temps, avec leurs voix, leurs guitares pépères
et l'ambiance électrique hyper cool qui convient à mon cerveau
70's.
Pourtant, cette chanson typique est
coincée au beau milieu d'un disque atypique des Fleetwood. Une
période particulière, une transition.
En 1970, il fallait que le Fleetwood
résiste à l'implosion, au départ de Peter Green, et donner une
suite au monument « Then Play On ». Jeremy Spencer et
Danny Kirwan étaient effrayer par cette idée, devant ce vide et
cette responsabilité. L'urgence et la guérison, était de faire un
disque le plus vite possible. Alors, tel un effet de mode en 70, tout
comme Led Zep, The Band, trafic, et surtout Paul McCartney, les
membres du groupe embraquent tout le monde, familles comprises, et
partent à la campagne pour se ressourcer, s'isoler et faire un
disque, « Kiln House ».
Dans le sud de Hampshire, une maison
entourée par la forêt et un pub pas loin, qu'ils écluseront très
souvent sous l'œil ébahi et chaleureux des autochtones.
Fleetwood Mac passe à un quartet,
Christine McVie n'est pas encore officiellement dans le groupe, même
si elle joue avec eux et chante dans les chœurs. Danny Kirwan donne
des signes de faiblesse, Jeremy Spencer bosse à fond, donne la
tonalité de l'album et prend une petite revanche sur Danny qui
n'avait pas vu d'un bon œil son arrivée au sein du groupe, Peter
Green voulait alors une troisième guitare. Jeremy se consacre à ses
idoles, l'ensemble sonne rock'n'roll crooner, Elvis et Buddy. Malgré
tout, une chanson de Danny est sublime et rappelle l'air Green, ainsi
« Jewel Eyed Judy » donc, est le sommet qui m'avait fait
accrocher à la découverte de cet album que je trouvais assez moyen.
Avec le temps, la chaleur, l'histoire, l'urgence de survie, les
qualités je me suis mis à beaucoup aimer cet opus.
A sa sortie, « Kiln House »
rencontre une grande indifférence des fans frappés par le départ
du guitariste de légende... insuccès, sauf aux USA. L'Angleterre
boude.
En 1969, la blueswoman Chritine
Perfect, quitte son groupe Chicken Shack pour suivre son mari de
bassiste Fleetwoodien. Elle enregistre un très bel album sous son
nom de jeune fille en 1970. L'échec du disque lui donne envie
de tout arrêter et de revenir à la peinture... elle est d'ailleurs
à l'origine de la pochette naïve de « Kiln House ».
Sa place dans le groupe s'impose à
cette période là, elle ne le quittera plus, et ses chansons au fil
du temps, vont devenir indispensables, même quand elle sera secondée
par Stevie Nicks.
Malgré tous les handicapes, la tournée
est un grand succès, quelques morceaux période Green sont joués,
et le groupe semble à nouveau sur les rails, ou plutôt d'en être
jamais sorti.
Des signes de faiblesse, Jeremy Spencer
en montre aussi, un comportement anormal inquiète Mick Fleetwood,
une sorte de paranoïa, il faut dire que tous les membres cartonnent
en produits addictifs. La seule condition pour monter sur scène,
être bourré. Il disparaît soudainement et on le retrouve dans une
secte, laissant le groupe en pleine tournée sans sa deuxième
guitare. Peter Green lui même viendra ponctuellement aider ses potes
à finir les concerts, lui qui n'est pas très bien non plus et qui
amorcera une véritable descente aux enfers quelques mois plus tard.
C'est un nouveau coup de massue pour le Fleetwood.
« Kiln House » est le seul
album avec pour charnière Spencer/Kirnam. Il est coincé entre le
départ de Green et celui de Spencer.
Le prochain « Futur Games »
sera le début d'une autre période, une de plus, celle de Bob Welch,
engagé juste après la tournée de « Kiln House », cet
album touchant qui marque la force du groupe à vouloir toujours
continuer malgré les épreuves.
Je le redis ici, Fleetwood Mac est un
groupe qui me fascine, un de mes favoris, « Kiln House »
est une étape importante, un album indispensable.
Fleetwood Mac 1970 « Kiln House »
label : reprise
2 commentaires:
Après un MJQ (next time) la couleur dont tu parles, cool et pépère, mais avec un peu de persillé, ne montre pas l'angoisse qu'ils ont du ressentir après le départ de Green. Par contre, pour deviner la suite...
exact, on les sent pas sous pression. La suite avec Bob Welch sera mitigé, "Futur Games" superbe, mais après un poil moyen, même si moi j'aime bien, surtout "Heroes are hard to find".
Enregistrer un commentaire