Le ciel est lézardé de mille éclairs,
sans aucun tonnerre, un orage électrique sans aucune catastrophe.
La voute est magnétique sans déluge,
ni grabuge, juste un début de nuit de douce pyrotechnie humbles et
élégantes, et quelques nuages en costard plafonnent et toisent.
Il est 1h du mat et je suis assis
dehors à susurrer la canicule automnale sous une rafale de flashs
orageux blanc comme la lune, jaune pâle comme une ville lointaine.
Aucune averse sur ma carcasse, aucune menace, juste une assurance
inébranlable.
« Popular Problems », ce
n'est pas le retour éternel de Léonard Cohen, c'est juste la classe
absolue qui suinte comme la source, l'équilibre qu'il nous faut, le
jus nécessaire qui perdure, la lymphe d'un cerveau.
C'est juste un homme beau, apparu pour
mieux s'éclipser, pour apparaitre comme la lune pleine à poser une
pièce ancestrale de plus dessus la fourmilière qui nous grignote
par en dessous. Si le limon se meut et que l'œuf implose, c'est
qu'au dessus des terres il y a l'immortel.
De l'intimité jaillit le minimum, une
simple pastille peut transmettre l'énergie pour des années lumière.
Seulement deux ans après « Old ideas » avec une pochette
fidèle comme un double album scindé, « Popular problems »
vient nous susurrer que la foi artistique est inébranlable ....
« Nevermind ».
C'est étrange, mais le banjo slide de
« My oh my » est synchronisé aux éclairs du soir... je
les prends comme tels, de douces caresses frontales lumineuses sur
une errance de transat nocturne qui ne m'appartient plus.
J'écoute le Cohen 2014 sans m'étonner
plus que ça, et pourtant je suis plaqué, une fois de plus. La voute
n'en finit pas de s'élargir... un big bang.
Je crois bien que c'est mon premier
billet sur Leonard Cohen, un baptême limpide d'un cerveau né qui a
déjà vécu.
Et puis il faut pas oublier que
« Almost like the blues »...
Leonard Cohen 2014 « Popular
problems » label : columbia/sony
9 commentaires:
Au chaud la chronique, faut que je pense à me la repasser aux bons moments.
je suis davantage tombé sous le charme du monsieur une fois son âge bien avancé. C'est idiot hein? Une fois que sa voix est passé du sombre au caverneux éraillé, presque comme un Crooner Italien vieillissant (mon regard? Paolo bien entendu)
J'avais vu annoncé cet album sans trop savoir quoi en penser. Old ideas tenait la route dans mon souvenir, même si je ne l'ai pas beaucoup écouté.
Mais je ne suis pas un grand spécialiste de Cohen, j'y suis venu tardivement. Quand même faut reconnaitre, je suis dingue de deux chansons : Avalanche reprise par Nick Cave et The Partisan reprise par 16 Horse Power
Dis-donc, avec l'âge les couleurs finissent par s'imposer sur ses pochettes.
La pochette, déjà, est immonde... Tu auras compris que nos petites oreilles n'ont pas entendu la même chose. Je le trouve à peine moins mauvais que les deux précédents. C'est une sorte de drame personnel, moi qui l'ai adoré: je n'aime plus Leonard Cohen. Je trouve que ses trois derniers disques ressemblent à de belles coquilles vides. J'ai beau essayé de me forcer, je n'entends rien qui puisse arriver aux doigts de pieds d'un de ses chefs-d'oeuvre d'antan. Je n'entends pas de vraies chansons, tout juste des brouillons - et cela me met très en colère. Désolé de t'infliger cette noirceur, mais c'est comme un amour déçu. Tant mieux si tu continues de l'aimer, je ne veux surtout pas juger de cela, même si je comprends difficilement...
Je n'avais pas prévu d'écouter si vite. Mais les réactions sont si fortes et ta chronique si enthousiaste (sans oublier la baffe que tu as pu balancer sur le Plant)
première écoute? Je sais que sa voix m'emporte, cela ne sera pas dur pour le reste. Du Al kooper soul au ralenti, quelques choeurs, quelques notes, un écrin rythmique. Moins déglingue et imaginatif que Tom Waits certes ... La chaleur est là
brouillon de chansons dit Jimmy. Je vois ce qu'il ressent, mais je ne partage pas.
Les arrangements sont d'un modestes et d'une efficacités. Quelques notes de chaque intervenant, suffisant. Et cette voix.
C'est mon pêché. Si la voix me touche, alors tout est OK.
Yo les p'tits gars.. je vois que ça fuz grave auprès de Leo ;D
En fait, moi aussi j'écoute plus souvent les derniers que le début.. même si je reste ébloui par toute sa carrière. Mais c'est inutile, il ne nous appartient pas.. c'est un pierre de plus.
Ce baptême, je l'ai même hésité tellement ce billet est inutile. Mais le plaisir à l'écoute de ce timbre, cette crème sonore, ce travail parfait d'écriture juste, avec les chœurs gospels et les mecs discrets derrière. C'est easy listening mais derrière y'a du matos de fond.
Y'a pas de quoi être en pétard je trouve.. et il faut vraiment que je tape dans la 2eme écoute du Plant ;D
Yes..les arrangements.. minimal, avec une idée d'instrument parsemée..
Quand je parlais d'orage magnétique, c'est vraiment ce que je pense.. au pire, y'a des éclairs, c'est doux, moelleux, ça va pas fracasser la maison, mais c'est puissant au lointain, c'est une classe de lumière et de teintes uniques.
En passant, le COHEN que je kiffe le plus, moi le rétissent des 80's.. c'est "I'm your man".
Till..tu connais "Avalanche" par Murat ??
Eh Jimmy, je sais ce qui t'a énervé.. j'ai dit qu'il apparaissait comme la lune :D
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