lundi 5 mai 2014

Hatcham Social



Vrillé, distordu, j'ai le cerveau qui mute de la chronique. Belle lurette que je n'ai pas écouté un album « gratuitement », sans sombrer dans l'obligation d'y mettre mes impressions, des mots. Et puis ce soleil depuis des semaines, cette abondance de chlorophylle et de parfums, le vent des plaines m'appelle à errer.

 
Le bulbe ankylosé, je flâne sur les sentes de la paresse, brouillé, les idées enchevêtrées. Ça fait plus d'une heure que je suis là, devant cette étoffe feuillues, cette touffe d'épineux en fleur à imaginer son chuchotement, son drone mené à la baguette par cette douce brise qui charrie des nuées de poussières de colza. Les branches se frottent comme les bras d'un chef d'orchestre ivre.
Une petite bande son de mon alcôve recroquevillée.

 
Il est pourtant bien ce disque, il commence comme un Birch Book (« Ketamine queen »), après je ne sais plus, Lo-Fi, minimal... m'en fout.
Vous savez quoi ? Hier je suis resté chez moi sans mettre un disque, peut-être la peur de ne pas avoir la force de mettre des mots sur des chansons, un son, d'écouter un album gracieusement. Il faut dire qu'une mouche vrombissait dans la carrée et faisait les cent ailes d'une fenêtre à l'autre. J'imaginais « Ummagumma ». Qu'est ce que j'adore entendre voler la première lourde mouche pourpre qui se réveille aux premières tiédeurs d'un printemps, dans une maison à demi-réveillée.
Cette fois-ci, j'ai vraiment la syntaxe qui débande, pourtant ce disque est vraiment bon, complet, un son que j'aime..il vient se blottir au fond de mon hamac à la dérive, collé à mon flan. Impossible de pondre une ligne, ça m'énerve en plus, puis cette nuée neigeuse de cerisier qui ne pense plus qu'à ces fruits me grise, je suis saupoudré.

 
Que le soleil est bon sur mon crâne.

 
Pff, ça vient pas, je vais l'écouter une nouvelle fois en débalourdant mon cerveau, et balourder mon stylo dans par dessus le chiendent.
Désolé, c'est pourtant un super bon disque qui déchire tranquille, je l'adore, il coule tout seul, il dégouline sur mon apathie. C'est une nouveauté.. enfin je crois, quelques mois,... bon, ok, dites moi si c'est chiant et lourdingue.. Y'a un camélia qui vient de s'ouvrir, l'était pas comme ça ce matin.. merde, c'est trop bête, la pochette est belle en plus.
Eh, je renaude pas les amis..je glande et flotte.. je vous assure ce disque est top.


Hatcham Social 2014 « Cutting up the present leaks out the future » label : O Genesis







3 commentaires:

charlu a dit…

Ouaih, mais attention..c'est pas tout comme ça.. c'est même presque la seule ...quand je disais que j'étais à côté :D

J'ai fait une fixette sur celle-là, le reste a défilé tt seul.

elnorton a dit…

J'adore ce morceau. Presque déçu que ce soit le seul de cette veine du coup. J'écouterai quand même.

Francky 01 a dit…

Les rapides first écoutes assez convaincantes. Ce titre, avec psyché rock neurasthénique au ralenti, à un petit côté Spacemen 3......enfin, je trouve. Le reste, entre lo-fi, Indie pop, est plus "speed", sans trop non plus. J'aime bien moi aussi.
La pochette est superbe.
A + et merci de cette découverte.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...