mardi 7 janvier 2025

Gastr Del Sol 2024


 

Juste après la fièvre, j'ai goûté au jour ouateux. Claudiquant, des bruits de paysage et quelques voix ont ravivé ma tète. Mes pas ont crispé la neige et quelques guitares gelées ont flotté autour de moi.

Lourds mes bras, comme des rondins, j'ai marché partout pour voir si la Perce-neige était déjà là. J'ai hiberné comme un vieil ours, un quart de siècle terré et à nouveau cet acoustique nébuleux tout brouillé de drone et de boucles entêtantes. Le piano aussi revient à la vie dans son éveil engourdi.

Je descends la rue des Barbelettes et me dirige vers mon ruisseau. O'Rourke au désespoir de ne plus l'entendre un jour avec Grubbs, et un tourbillon Gastr Del Sol fait danser les Trembles du vallon. « The Serpentine Similar » dans la mémoire et tout dégringole liquide dans mes bottes de caoutchouc.


Je suis apaisé et bien réveillé, l'air me rentre par les pores, les combes sourient avec ses ravines herbeuses, la lumière nouvelle se teinte de jazz éthéré, elle chasse toutes les moisissures de automne engorgé. Je vais sûrement revenir par la rue du Moulin de Pont jusqu'à mon Épaule. La douzaine de morceaux peuvent bien repasser à nouveau et l'heure recommencer.

Gastr Del Sol 2024 « We have dozens of titles » sur Drag City

 

lundi 6 janvier 2025

Julien Clerc 1970


 

Je dors en bas, juste au dessus du lit de mes anges...des jours entiers à les aimer. Là-haut plus rien ne bouge. Cette nuit comme tant d'autres avec mes cent pas, je n'ai pas dormi. Il y a bien un moment dans la journée où tout se tait, le centre du silence, en plein milieu duquel le bipède ferme enfin son claque merde. Pales, moteurs, verve et micro-onde.. le point à choper, aphone.

Il est 4h du matin, je tourne en rond, une envie de vide et d'orgies. « L'instant le plus lourd », rien ni personne pour me soigner, tout le monde dort. La cogite, les choix, quelques horizons à peine, la nuque se penche et le front affronte le rien. Il va falloir sortir dans quelques heures et déjà la première voiture du village prend son chemin. Ils disent que le soleil va se lever, rien du tout.

La lueur première dans quelques heures, il est 4h du matin, et dire qu'à quelques ruisseaux d'ici, les menhirs ne dorment pas non plus. Je suis un Bernard l’Hermite au creux du canapé. Une pince dehors, le cerveau dans le vide sanitaire, et je bute les ouïes grandes ouvertes. « Nous sommes des gens parfois gais », question de météo.. mon tempérament s'effondre quand sonne l'heure vide. 4H du matin, toutes les âmes mortes ronflent.

Mon lendemain s'en va, hier gigote encore, tout remue, s'effondre et resurgit, c'est un beau merdier dans ce faux tri pour la bonne mine. Dans quelques heures le jour, et si la nuit revient, j'y s'rai pas pour grand chose. A qui dédier tout cet ennui quotidien ? Très souvent à l'heure creuse, je fredonne cette chanson qui me baigne et me rassure.

Julien Clerc 1970 « Des jours entiers à t’aimer » sur Pathé

 

samedi 4 janvier 2025

Mount Eerie 2024

 


Garder ce sol qui s'émeut, avec son ciel abyssal. J'ai des montagnes plein la tète et avec l'hiver toujours ce bleu hématome qui fige mes pas et mes trapèzes nacrés. Le halo autour de la lune m'hypnotise. Un ampli de gratte en écore d'if me démange la mâchoire. Brasero hypnotique en plein déluge de neige hypothétique, des flammèches voltigent et je happe n'importe quoi. Les mecs ont fait fort cette année, Wheeldon, Joyner et Elverum donc. Tiercé bouclé, trinité en furie, la trilogie en boucle des bandes sons cardinalo-séminales.

La colline est bleue, le ciel ciel, aucune eau n'a quitté le ravin depuis des mois, l'été n'a pas bu les creux, tout regorge et pourtant tout semble évidé. La bombe de brouillard a tout flouté les traits et les balades s’enchaînent, du bois, de l'écorce rugueuse, le vent du poète, les odes fantomatiques en suce, et en plus il nous chaloupe comme la nausée des fêtes et le remède qui va avec.

L'objet est sublime, pochette poster géant et des photos à s'y perdre. Totalement nature, saisissant, renversant touchant parfois au bouleversant, il abîme ou requinque..au choix. Je vis en pleine montagne, la nuit est un royaume, « Demolition » me terrasse et "Gleam.. " colle tellement à la réalité.



Mount Eerie 2024 « Night Palace »

Gastr Del Sol 2024

  Juste après la fièvre, j'ai goûté au jour ouateux. Claudiquant, des bruits de paysage et quelques voix ont ravivé ma tète. Mes pas on...