lundi 27 avril 2020

Bertrand Betsch 2020



C'est la fin des haricots qu'ils nous disent. J'ai beau tout couper, laisser allumer la veille sur les JT, on entend quand même le brouhaha des résignés.
Ce soir je m'en fout, « ventre affamé n'a pas d'oreille »..ça sent la dalle, j'ouvre une boite de fayots et je me dis qu'elle va pas faire long feu. Pour sûr s'en est fini pour eux.
Toute la journée j'ai écouté Bertrand Betsch, son nouvel album plus virtuel que jamais. C'est la première fois qu'il m'est impossible d'avoir accès à une nouveauté d'un artiste récurent, de ceux qui m'attirent encore vers les bacs et le physique de la chose. Je m'approche de ma box, wifi, bluetooth, spoti .. c'est parti.
L'impression aérienne pour l'avoir écouté de cette façon, de l'avoir rêvé, il flotte je le garde pour moi, existe t-il vraiment ? Plus des masses d’insouciance, ni de connivence.. Des monticules d'échappées dans le confiné, « La Traversée » plane. Tellement cet album me rappelle « Colère », celle disparue des résignés angoissés. La mélancolie, c'est comme un doux petit chant dans le ventre.
Y'avait « Remué » et comment certains vivent, ces jours-ci il y a « La vie remue ».

Dérobées, embardées, échappées à la nage, des relèves, du bonheur, Bertrand Betsch sans cesse remue, ouvre des miroirs.
C'est une grande soupe à la grimace cette traversée, le hamac a tangué sur la mélancolie des boules de neiges qui me tombent sur la gueule, et la pochette blanche et noire du nouveau Betsch.
Chaque jour est une relève, à chaque aurore sa fatigue, aujourd'hui le soleil au zénith, la peau salée d'une encordée au dessous d'une canicule printanière intemporelle, accords mineurs ou désaccords majeurs, même si l'on pleure on aura eu du bonheur.

On voudrait vivre ce qu'on a déjà vécu. Revivre. Le béton des métropoles, le fade du néon en se bouffant les armes à grosse gorgée. Revivre ce que l'on a mal vécu, y'aura toujours des haricots, tant que c'est pas la fin.

Son plus bel album depuis sa colère. . 

Bertrand Betsch 2020  "La traversée" label :


7 commentaires:

Till a dit…

Yo Charlu

Quand je vois les influences que revendique Betsch je me dis que ce type est fait pour moi, enfin ça musique au moins. Alors comment expliquer que je ne l'ai jamais écouté, hein tu peux me dire ?

Tu le box ? (ça existe ce verbe ?)

Till a dit…

* sa musique

charlu a dit…

Bah ouaih comment ça se fait ce truc ... normalement je t'ai boxé hier :)))))

Till a dit…

Merci Charlu pour la box, pour celui-ci et pour la folle.
M'en vais écouter où il a mis toutes ses influences le Betsch.

PS : un peu casse-burnes les captchas pour valider le commentaire.

charlu a dit…

Ses influences.. merdouilles.. faut aller voir du côté Lithium records.. avec Dominique A et puis une foule d'autres. Bouges pas, je vais te mettre une autre droite.. te boxer à nouveau.. tu me diras "La soupe à la grimace".

Till a dit…

D'après son wikisaitout, il revendique l'influence des courants musicaux de la fin des années 1970 et de chanteurs et de groupes comme The Cure, Joy Division, New Order, Bauhaus, Siouxie and the Banshees, The Stranglers, Talking Heads, Brian Eno et Taxi Girl

On est complètement dans ma zone de confort là.

charlu a dit…

Yes Dominique A aussi (quasi), ça m'a toujours étonné ce suivi que j'ai sur des mecs qui se réclament des trucs à des années lumière de mes goûts originaux qui du coup me fait me remettre en question tt le temps et m’interroger en écoutant des trucs comme ça.. Stranglers, Cure et surtout Joy Division.
Le truc commun peut être, en oubliant le son et les trucs qui nappent le tout, c'est le sombre, ou la noirceur froide, une violence sourde ou une tension à peine maitrisée .. du gros spleen quoi

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...