mercredi 10 octobre 2018

Vic Chesnutt 2003



Bizarre de commencer ce billet avec Arthur H, peut être pas, « Amour Chien Fou » est un chef d’œuvre qui se révèle un peu plus à chaque écoute. Double album excellent de haut calibre, une facilité et une maîtrise inlassable... et dedans la chanson Lhasa, toujours aussi troublante à chaque écoute.. « Princesse mexicaine au sourire de Mona Lisa.... ». « Sous les étoiles à Montréal », à L 'Hotel2Tango, et le bel enregistrement de son dernier album.
Sous les mêmes étoiles, les deux derniers de Vic Chesnutt, parti lui aussi sous une autre noirceur.
« La boxeuse amoureuse » me soulève à chaque fois, j'arrive à « Sous les étoiles » et je fonds, je pars sous ce ciel là, j'arrive et va vers « North Star Deserter » et « At the Cut » aux dimensions démentes et tragiques, je me pose et me finis au chant de Vic pour déboucher envoûté sur une autre chanson.

Souvent la valse saoule « Sultan, so mighty » vient me tirer les yeux et me troubler la respiration. À chaque fois je me dis qu'il faudrait que j’arrête de l'écouter, douloureux comme des matins cabossés, le paradis de la rouille dans les os et on se réveille claquemuré en allant chercher heureux en guerrier ravagé ce café à des années lumière du sommier qui ne danse plus. Il ne viendra pas tout seul le robusta, il n'est pas si loin, faut juste réapprendre à se diriger au beau milieu des vacarmes silencieux. On prend une petite bouffée d'air par la voûte plantaire sur le carrelage glacé. Les yeux tombent et l'on cherche son pote Vic à la rescousse.. cette basse clarinette qui embarque et enlumine le bad trip..lui debout à dévaler les doigts en roue libre, à embellir les aubes harassées qui schlinguent sur l'horizon écrasé.. moi déambulant dégingandé à essayer de passer entre les portes à la recherche de mon café. Pedal Steel pompe à neutron, des cordes lentes en citrate de bétaïne.

C'est pas le disque que l'on brandit dans sa carrière « Silver Lake », mais quand j'écoute Arthur H qui chante Lhasa, je pars à l'Hote2Tango et croise Vic Chesnutt, et la valse qu'il me faut, pour que ça tourne et tourne encore un peu...

Vic Chesnutt 2003 « Silver Lake » label : new west
 





11 commentaires:

TonTonMusik a dit…

J'avais pas mes lunette sur le nez et j'ai lu "Dick Cheney" j'ai presque eu peur.

TonTonMusik a dit…

Et en écoutant ... j'ai quand eu peur Merci les gars :-)

charlu a dit…

:D... le jour où tu verras Cheney ici faudra qu'on appelle la camisole.

Mylène Gauthier a dit…

C'est un voyage que je n'ai même pas fait à Montréal comme quoi on voyage toujours ailleurs que chez soi. Beau texte.

charlu a dit…

Carl y était allé je crois, photos à l'appui.. c'est pas très loin en plus ;D
Enfin, pas loin, j'oublie toujours vos distances, votre espace sans limite..
Je me souviens d'un endroit assez "normal" dans le paysage, comme si de rien n'était, comme souvent les mythes d'ailleurs.. parce que à l'intérieur .....

Everett W. Gilles a dit…

Ça fait longtemps que j'avais pas écouté le Vic, douloureux c'est le mot.
Un boss de la scène d'Athens, une de mes Music Cities ... il avait joué avec Jack Logan sur un de ses disques mais c'est une autre (et vieille) histoire, tu t'en souviendras pas.
Super texte Cha. Moi j'étais fan de Salesman & Bernadette.

charlu a dit…

J'aurai du choisir "Drunk" pour être raccord. Bernadette c'est génial, puis "Is the actor happy" aussi.
Ah ouaih, j'avais oublié qu'il était d'Athens, ça sonne trop REM pour moi ;D
J'ai toujours aussi cette image qd je l'ai vu à l'Olympia en 95, 1ere partie de Dominique A.. la claque. Tchow

devantf a dit…

Voilà pourquoi il y en a qui écrivent en même temps que l'écoute, même si l'écoute est un écho intérieur. (Je ne connais que Pascal-Georges pour expliquer la compression que fait notre mémoire quand elle joue un morceau en notre intérieur).
Le bonheur d'être triste. J'avais oublié le monsieur connu avec "About To Choke" je me disais c'est pas vieux, 1996... 22 ans déjà, merde, je refuse.
Je le cumulais mais ne l'écoutais plus, je préférais un Lamchop moins douloureux pour reprendre le mot de EWG.
Et voici que tu ouvres des cases mémoires. Avec un superbe texte
Je me disais, un jour, tu nous feras le tableau de la photo de la musique du poème... Et nous trinquerons aux vers libres!

charlu a dit…

ah c'est cool ça.. je me demandais ces derniers jours pourquoi le dernier Dom a me ravage autant.. je dois avoir un affect, un truc intérieur qui; quand ça se passe, je tends l'échine. Comme par exemple le passage de l'accord Am à Dm, ou l'inverse.. puis C et Em. Comme les parfums, les phéromones, les couleurs, on a des réceptifs hyper réceptifs.
à chaque fois que je fonds sur un morceau, je vais yeuter sur un site de tablature "chords" et bim, des accords comme j'aime. Peu importe les paroles. Y'a une chanson de Python Lee Jackson qui me renverse et je sais pourquoi donc. (j'ai vu hier soir).
Mais si c'est vieux "About To Choke".. j'avais des cheveux à l'Olympia, en 95.
Sinon, les 2 albums Vic chez Constellation.... c'est .... hyper fort, presque trop, ça dépend du moment.

Till a dit…

BTW, merci pour le Vic Charlu, je ne l'avais pas. Je réécoute ce mec régulièrement, c'est toujours poignant.

charlu a dit…

Chris, des bobards, t'es pas allé à Athens, sinon t'aurais vu REM..pas à nous :)))

De nada Till, il est bizarre ce disque, comme une allure de "très commercial" de truc léger enfoui, et pourtant il est resté très discret.

Thomas Köner 1993

  La croûte gelée se ramollit, ventre flasque et tiède respiration. Le ciel se charge de l’halènes des Steppes, le silence gronde. Notre ...