On va finir par être pas bien avec
toutes ces âmes qui nous lâchent. Je commençais à m'y faire, à
le prendre, à le vouloir .. « 75 » ma foudre, son apothéose, mon lucide recul définitif.
Habla quoi ?? habla Higelin, je me
répète, j'ai pas de mot... juste mes quelques anciens pour dire que
j'y étais enfin..et donc, j'y suis.
Me suis toujours cherché chez Jaco,
après Saravah j'ai zigzagué. Le disque que j'écoute le plus vient
juste après, son virage rock pour autre chose à suivre, "Bbh75".
1975.
Il y a bien « Irradié »,
l' « Illicite », mais pas en entier, je fouille,
j'aime mais je trie, je prends pas tout. Impossible pour moi de boire
une coupette à bulles, ni de sauter en parachute, encore moins de
tenter une cuillère de caviar, ou alors pour l'occas, morcelés sur
mon transat à tenter pour voir. Je trie, écarte, garde, morceaux
choisis. Je picore et prends en laissant aussi, ici et là, « Amor
Doloroso », « Aux héros de la voltige » avec son
« Electrocardogramme plat », une que j'aime beaucoup. A
peine le « coup de foudre », « Beau Repaire »
que l'on prétend son meilleur depuis des lustres, insupportable..à
peine.
Mes lustres à moi tombent ici, mais
aussi en tant que je ne suis pas tant Jaco que ça, sauf quand
Jacques me klaxonne le plexus en versus et verso tout en boucle comme
ici. Et là le « 75 » me ramène à tout, l'intra-muros
de son crâne, son age paname et ses renvois à l'année, à l'age,
au décompte, et jamais je n'ai écouté en entier un album
d'Higelin..sans trier depuis ce « Bbh75 ». Et pourquoi je
fouine ainsi ?... Là en entier ça s'arrose, je bois le verbe et
vois la berge enfin, quitte à reculer et réécouter ce que je n'ai
pas voulu entendre depuis que je trie.
Le phrasé, j'habla Jaco et prends son
visage en pleine poire, brut ébouriffé sans esbroufe . Habla Habla
comme je peux, et je tousse d'avoir arrêté de fumer depuis quelques
milliers de secondes, ou millions... Malgré Bbh75 j'arrête moi
piètre fumeur de pacotille..ce qui ne veut rien dire, et je
caillasse ma vapeur et reprends du poil de la bête, je replonge
Higelin comme on le redécouvre, comme on respire à nouveau.. ce qui
ne veut rien dire non plus, mais je reprends du poids de la bête
tant que peut se faire.
Je me suis laissé berner, comme un
retour en arrière, loin derrière, comme Jacques aurait du faire
depuis longtemps, mais c'est pas mon problème...pas comme le radis
païen en refrain oblongue 82, je révise tout pour comprendre cet
écart 75....apothéose ?
Combien de temps je suis tiré par la
loco ..que je côtoie les fous, fous comme moi. Mes doutes , mes
préjugés, mon cul malade, et mes défauts sur Jaco juste ici se
volatilisent et c'est pas parce que j'ai arrêté de fumer, mais
juste parce qu'on parle tous la même langue, ..la musique, l'habla
son, la portée transcendantale, la note instinctive, le cerveau posé
sur la tablature blanche, mon cul est ici à l'écoute, Habla Jaco
enfin... « .. je te vole dans les plumes, ou que je te viole
dans l'écume ?? »
Pas Jacques, pas Victor, pas
Joseph.....juste HIGELIN....oiseau.................. « ça
va swinguer chez les péquenauds »... me suis décalotté le
glacier, pour voir si mon champs magnétique bande encore. Et puis
c'est pas malin de nous laisser les étoiles briller comme ça, juste
au dessus de nos milliards de microsecondes.. Lumière... basse,
tempo, temps, mots, psycho, résistance, lutte, acharnement, il
faudrait qu'on soit moins compliqués que nous, triste tout, nos culs
sont malades. Mals léchés, peau de pèche en vache salope, la cale
qui prend l'eau, on est tous des bargeots.
Je suis un bouffon avec une envie
fulgurante de me faire bouffer les roustons.. il me plait le Jaco75,
absolument, j'écoute je trique et je le plaque. Ou pas.
Jacques m'a coupé la chique.
17 commentaires:
J'ai découvert Higelin avec BBH 75, la référence absolue dans le rock français. Bien sûr après il y a eu Irradié, Alertez les bébés, No man's land, des monuments de la chansons.
Un grand bonhomme nous a quitté aujourd'hui
J'ai ricoché sur pas mal de ses disques.. Saravah était le top.. mais j'ai vraiment été foudroyé par 75 le dernier.. son Black Star.
Higelin, c'était un drôle de cas. Des albums qui ne manquent jamais de trucs qui pèsent sur l'estomac, mais que j'aime comme ils sont, des concerts trop ampoulés, mais que je suis malgré tout pas mécontent d'avoir vu, ne serait-ce que pour savoir à quoi ça pouvait ressembler. Une gestuelle théâtralisée à outrance, un débit vainement pompeux, qui pouvait le transformer en tête à claques. Attachant, pourtant, là depuis nos jeunes années, celles d'Alertez les bébés pour moi, et encore là de temps à autre, quand les égarements du quotidien crées le besoin de retrouver la source.
C'est peut être en acteur qu'il était le plus impeccable. Devant la caméra, soudain, il ne faisait plus que l'essentiel. Le minimum.
Higelin était excessif, dans notre époque qui manque de tout, ce sera finalement ce que je lui ai le plus reproché qui me manquera dorénavant.
Bizarrement, la veille de sa mort, je me suis réconcilié avec Aïe, l'album de notre rupture, retrouvé jeudi sur un marché. J'aimais jusque là une large partie du premier disque, je restais hermétique au second. A sa sortie, je l'avais trouvé trop calibré, trop formaté, Higelin faisait ce que d'autres attendaient de lui, ça m'avait saoulé. Je n'avais plus acheté ses nouveautés suivantes.
Dans la foulée, je me suis réconcilié avec mes vieux Thiéfaine (jusqu'au premier Live, celui de 83 avec le clap), je croise les doigts.
En mode perso, Higelin disparu n'est pas encore l'artiste qui m'annonce mon heure. Quand je l'ai "croisé" c'était celui des frères des copains, des cousins. J'ai écouté et comme Lavillier j'ai même adopté pas mal de ses chansons. Mais la facette rock ne m'intéressait pas. Je me tournais vers l'héritier de Trenet. Je n'ai pas été triste à la mort de Charles Trenet, ni Higelin. J'aime tant et beaucoup Trenet et pour Higelin je vais prendre le temps. Logiquement j'ai le temps. C'est déjà tellement beau de disparaître et de ne pas être oublié par tant et tant de personnes.
Merde j'avais pas vu: il est né à "Brou-sur-Chantereine" ça sonne bonne bouffe, vin, fromage et musique
Higelin, ça toujours était un dilemme pour moi, plein de truc géniaux existant, puis à côté, dans le même album un truc qui dégringole.. je rejoins un peu ce que décris Hugo. Par contre, la période Areski Fontaine, jusqu'à ce qu'il se mette au rock m'emballait beaucoup.
Plein de chansons chipées un peu partout,à tel point que j'ai du mal à savoir de quel album elles proviennent. Ceci dit, "75" à l'inverse du précédent que j'ai pas supporté, est un chef d'oeuvre, je suis d'ailleurs tjrs en train de l'écouter.. qd je vaus un Jako, je mets 75.. ultime "réconciliation".
Je n'ai jamais accroché Trenet, c'est peut être ce qui explique ma complexité Higelin. ..mais 75 bordel...
Eh, Live 83, c'est pas le seul CD hyper rare à ne pas figurer dans les coffrets anthologies ?? Pour Thiefaine, c'est différent.. je suis accroc juste après "Meteo Fur Nada", avant ça passe pas :D
Ah tiens, c'est pas mal ce coup là pour Thiéfaine. Après Météo, j'ai plus suivi... jusqu'à hier où je me suis lancé (j'ai la crève et il pleut) dans l'écoute de tout ce qui a suivi (c'est en cours). Fragments d'hébétude m'a sacrément surpris, très bon, basique, rock mais très bon (en même temps avec Waddy Wachtel -et Chris Spedding- à la guinde, ça peut pas être totalement mauvais).
Défloration 13 m'a repoussé à cause de son taux de compression débile, c'est rédhibitoire chez moi, ce son linéaire. Du coup, j'ai fait un break et j'ai ressorti Dernières balises avant mutation (la face B est fabuleuse).
Le En concert 83 n'est pas plus rare qu'un autre en cd, peut être que le vinyl avec sa pochette articulée en clap de cinéma court un peu moins les rues, faut voir. Le disque est bien, les versions sont bonnes. Voila un point commun avec Higelin et Bashung, des albums live parfaitement réussis (Mogador pour l'un et Live Tour 85 pour l'autre) alors que les concerts n'étaient pas franchement pétillants à vivre. Comme quoi faire de la bonne musique ne suffit pas à tenir une scène.
Quant à Trénet, j'aime une large partie de son œuvre, les textes sont épatants d'arrogance, par contre je trouve la comparaison très flatteuse pour Higelin. Certes, il a piqué au narbonnais pas mal d'ambiances, sans pour autant arriver à s'en démarquer suffisamment pour que le résultat ne soit autre chose qu'une vague caricature (ou un hommage, pour être gentil). C'est encore quand il faisait du Higelin, que Higelin fut le meilleur, ces histoires de fou chantant qui lui sont montées à la tête lui ont fait plus de torts que de bien (Tombé du ciel, franchement, quelle daube).
J'ai l'impression que le grand public (celui des francofolies à la con) ne l'a pas aimé pour ce qu'il était, cet espèce de banlieusard à la poésie macadam, mais plutôt pour ce qu'il s'est efforcé de devenir pour séduire (une sorte de précurseur de Cali...). Ce qui est tristement le cas de pas mal de nos artistes les plus urbains.
souvent été comme ça avec les artistes, leur début de carrière bof.. c'est le cas aussi pour Lavilliers, son côté barbare me gonfle un peu .. je suis un peu "Pouvoirs" et bim ça démarre à Gringo.
Thiefaine je débats souvent avec un grand fan, lui c'est période Mairet, et comme j'aime beaucoup le double "Tentation du bonheur...bonheur..." il se fout en pétard :D
Défloration, pareil pour moi, trop lourdingue.
Ces trois derniers "succes commerciaux", j'écoute très souvent, ça me va . C'est vrai que je passe outre 6 albums qd même... tiens, vais en tenter qquns.. Il vient de sortir sa boite intégral en vinyl. En tout cas son dernier concert y'a 2 ou 3 ans m'a scotché.
Je me réfugie chez Charlu pour échanger, j'ai bien choisi mon moment pour dire ce qui coince chez le monsieur (Pas Thiéfaine hein)
Pas trop spécialiste donc j'avoue que ma comparaison à Trenet tenait davantage à tourner le dos de l'oreille à l'Higelin qui étire les voyelles des mots pour faire... je sais pas ... Rock? Voyou?
Un truc que pas mal de groupe punk français ont pris aussi comme habitude.
Je cherche... un peu dans Pariiiis New-York, NY Pariiiiiiiiis, tout seul ààààà Orlyyyyyyyeeeuuu. 15h trentetrooooi, tout drooooit...
OK, c'est vraiment du parti pris de ma part, J'imagine bien que ça fait parti de son parler/chanter.
Mais ça a tellement était repris comme technique "... quand t'es dans le déseeeeèèèèrt.." qu'ensuite je n'entends que ça, pire je n'attends que ça.
Je sais que si je dois y retourner, il y a "champagne et caviar" celui ci me séduit même si je le connais mal.
Je serai lent, je l'ai été pour Gainsbourg (Melody, tête de, Bunker), pour Bashung... c'est ça, je suis lent.
Encore un qui s'ajoute la liste décidément trop massive de ces dernières années.
De mythe il passe légende. Ou l'inverse, à chacun de choisir.
Autour de moi dans et hors milieu : affectés, respectueux mais jamais indifférents ce qui prouve l'impact de l'artiste, tu aimes, ou pas mais en tout cas le respect de l'engagement, de la carrière avec ses certitudes, ses errances, ses "essais" mais aussi sa pâte identitaire reste comme ce gage d'authenticité qui font les grands.
Higelin je l'ai peu suivi, en pointillés...
On a tout essayé pour me le faire adorer, parfois, oui, mais pas assez pour que je sois devenu coutumier de sa musique, de ses chansons, comme je le suis avec Lavilliers, Bashung, Jonasz ou encore Sanson, Gainsbourg et donc Arthur H ou Izia - souvent installés dans mon quotidien.
Mais je vais peut être (surement) faire comme Dev', prendre le temps car de toute façon ça m'a déjà professionnellement, en 2-2 rattrapé, logique qui renforce ce que je dis plus haut.
J'ai un arrangement de tombé du ciel pour chœur d'enfants et groupe + élèves classicos qui traîne sur le bureau depuis trois mois - il est grand temps de le finir...
De là, forcément, je vais creuser et qui sait, raccrocher un train que je n'ai jamais pris, ou que par petites étapes.
Respect à l'artiste.
RIP
Je comprends ce que tu veux dire, le Lavilliers des débuts, c'est un brin laborieux. Je garde 15eme round et je pioche dans Pouvoirs. Le Live T'es vivant fait un bon résumé, malgré ses longueurs complaisantes.
Thiéfaine, c'est un peu différent. Y a ce qu'il est et ce que son public de ramollis en a pigé. C'est un peu comme pour Marley, le gars cause de flingues, de la place de la femme dans la cuisine, de passer les mécréants à la machette et on te le vend comme un apôtre de la paix ))))
Thiéfaine, c'est un cynique. T'écoutes Cabaret Ste Lilith, c'est une peinture au noir de la faune des bars, celle qui croit vivre la grande aventure en gardant les coudes soudés au zinc, qui se fait une idée du plaisir sous forme de doigts craspecs enfoncés dans des chattes à blenno, dans des chiottes où flottent les shooteuses. Et ce n'est que le premier morceau de la face. Je perçois dans tout ça une ambiance Portier de nuit, le narrateur à le ton d'un SS qui aurait foiré son cyanure.
Ça c'est pour la face B de Dernières balises (mon favori), les trois albums qui le précèdent n'en sont pas si éloignés qu'on pourrait le croire au premier abord. Le ton est moins abattu, plus agressif envers l'ennui dans la province profonde, caricaturant l'accent auquel les populations locales ne manquent jamais de se raccrocher, comme un ultime rempart face à l’uniformisation en cours de la décentralisation. Et cette peur panique de ne jamais pouvoir échapper aux esprits étriqués, à l'avenir calqué sur celui de papa. Quiconque a connu cette vieille France des campagnes et des banlieues, désorientée par les temps nouveaux qui lui tombaient sur le coin de la gueule dans ces années là pigera le topo. Ce que je n'arrive pas à comprendre, c'est quand tout une partie de son public pense qu'il s'en revendique et se complait dans la babacoolerie intense, alors qu'il passe tout ça au lance-flamme.
Musicalement, c'est finalement très Country/Blues (bien plus que Folk comme trop souvent admis), Autorisation de délirer notamment. Des trois premiers, c'est indéniablement le meilleur, même si ils sont tous assez cohérents.
Parti pris ?? pas trop, il est comme ça le Jako, c'est son truc.. tiens, va savoir, j'adore celle là.. surjoué ?? ou pas ? encore une fois je prends pas tout le disque, mais celle là.
Yes Pax, tous ces artistes que tu cites et qu'on prend un plus que l'autre, ou que l'on écoute plus souvent sans pour autant se choper la même puissance d'émotion = Lavilliers v/s Bashung pour moi ou encore plus Murat v/s Dominique A. Ceci dit ça me ramène à "Tomber du ciel" Pax plus, Hugo pas du tout.. c'es l'expmle même de son côté Trenet pour moi. Je l'aime bien, ça passe tranquille et je pense que c'est parce que je ne suis pas puriste ou grand fan.
Et c'est bizarre ce truc, d'écouter et de beaucoup aimer sans pour autant me considérer comme "son publique", fan suiveur.... Et Thief pousse un peu trop son langage des fois.. (avis perso et mes limites).. c'est pour ça que j'aime beaucoup ses derniers albums, sensés, équilibrés... je preéfère son côté artistique plus que son côté social...je sais pas si je me fais comprendre :D
j'adore celle là... j'ai oublié elien :D
https://www.youtube.com/watch?v=w4FTbZGCKAU
Ah merde, j'ai donné l'impression que Thiéfaine faisait dans le social ? Remboursé !))
nan j'ai pas dit ça.. m'en doutais que c'était pas clair ;D
Je voulais dire son côté "quotidien margineux déscription crues etc etc".. moi je préfère m'en remettre au vent que les chattes à blenno :DD
Ouais, j'ai bien pigé, t'es un romantique )))
Jacques Higelin s'en est allé pour tutoyer les Anges et leur offrir un peu de joie, de champagne à boire la tête en l'air ! Un immense artiste qui tira sa révérence. Sous le choc , comme tout le monde ici et dans la France entière. la seule consolation , c'est de constater que son départ est très largement relayé dans les médias. Beaucoup plus que je n'aurai pu l'imaginer . Il reste son sourire, sa joie de vivre, ses mots, ses notes, sa voix et son gout de la vie et de l'amour ! Salut Jacquot !
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