On garde l'idée du voyage, l'accord
qui transporte ailleurs, quelques notes et illico le cerveau est
transbahuté. Une fois de plus la palette explose, l'écosse, l'Inde
et l'Angleterre, quelques cordes du monde, un mariage pas loin d'un littoral.
« Everything sacred » est celtique, chamanique et sacré,
une discrétion musicale ancestrale.
L'Inde et les îles britanniques ou
trois entités artistiques connues qui s'unissent pour une fusion
folklorique sans âge.
Cette luxuriante poésie flotte par
chez nous depuis des semaines déjà, la discrétion est de mise une
fois de plus. Il serait tant que les artistes divins viennent percer
un poil cette toile nauséabonde qui flotte sur l'Hexagone, d'autant
qu'ici Yann se fait plus populaire, plus chanté, élargit sa palette
sous les ballades fraîches de sa fidèle kora et d'une pluie d'arpèges.
En 2011, j'ai tenté une petite présentation de sa vie artistique, il ne manquait plus que ce "Luxe"
là pour compléter l'évolution inaltérable des multiples facettes de Yann Tambour. De Encre à Stranded Horse son œuvre se
dissémine sur toutes les terres fantastiques les plus juteuses.
D'une reprise internationale en chanson française, du World à
l'expérimentation nomade, rien ne peut détourner Yann de sa vision
musicale poétique intemporelle et stellaire.
Il va bien falloir un jour rendre cette
lumière..donnant donnant nous dit le vent....
Le producteur des BRMC aux manettes,
Robert Levon Been tel le serrurier Dan Auerbach
Le même charisme bohémien du chanteur
avachi sur un drapeau américain immaculé, que les Dandy Warhols thirteen
Du psyché dans le bourbon et de la
crasse sur la banquette
Tant de groupes en « Black »
dans cette nuit infernale; « Angels » ou « Keys »,
peu importe
Du Jon Spencer Blues Explosion à
travers les pores du veston
Du Rock'N'Roll en mode urgent, cinglant
Des idées de R'n'B 50/60's fulgurantes
et tranchantes comme verni
Le matin du Velvet comme moue
dominicale.....
Bref, des trucs à bouffer de la
tubercule, mais comment, comment veux-tu qu'on se ménage la vésicule
à l'écoute de ce 3ème album du trio de Seattle. Pas de Bile Bill,
Lee & ses Night Beats défilent en attendant un autre parking
pour voie de garage.
Night Beats 2016 « Who Sold My
Generation » label : heavenly
Ouaih je sais, je flotte en surface ces
derniers temps, c'est le soleil de 11h qui fait jaillir les
convections des sols recroquevillés depuis des mois. L'envie de rock
psyché ou d'un bateau à la dérive, pas de gamberge avec du lège
qui tient la route ou les flots.
A chaque nouvel album des Dandy
Warhols, on cherche avec espoir des remugles fous de « Thirteen
Tales from Urban Bohemia », puis on se fait à l'idée que rien
ne sera comme alors.
A chaque fois je me laisse piéger, je
pars, mords à l'hameçon et me laisse prendre par cette danse
efficace d'un western urbain. Je sais pourtant qu'on va me crier
dessus, comme cette excitation à l'écoute de la banane sous fond
noir que j'ai beaucoup aimé. On me soupçonnait de trahison, de
divaguer lamentablement. Pourtant le 28 mai 2003 au Bataclan la fête
fut totale, avec un gros son et une assurance magnifique.
« Distortland » qui vient
de paraître est une nouvelle agitation, des petits brûlots easy qui
défilent avec une crânerie qui fait mine de rien et qui injecte un
certains plaisir accessible de rock bitumé, une BO de trajet citadin
quitte à tourner en rond et revenir toujours au même endroit.
Rien qui se détache ici, « Samper
fidelis » peut être, ou le classique du genre « Catcher
in the rye » ou « Styggo », rien à la verticale
pour prendre de la hauteur, juste un axe qui défile le long d'un
horizon caniculaire à la vitesse que l'on veut, en cercle, en
circonférence convexe, une chaleur circonflexe.
Les Dandy Warhols jouent avec le son,
une idée par chanson, un dixième album propre .. me suis à nouveau
laissé embobiné par les balades rock de Courtney Taylor-Taylor.
The Dandy Warhols 2016 « Distortland »
label : dine alone
Comme un tryptique d'albums rock à la
pochette douteuse, voici le troisième, moins rock et plus raté
encore côté pochette. Depuis « Noble beast » en 2005,
Andrew Bird excelle dans cet exercice là, « Echolocations :
Canyon », « Break it Yourself » affreux .. en
considérant que « A mysterious production of edge » et
« Armchair Apocrypha » sont à peu près réussies.
Ceci dit, rien à voir jamais avec le
contenu.
Andrew Bird cette fois-ci se fait plus
rock que d'accoutumé. La rythmique trempée, la batterie enveloppée
et « Capsized » lance les hostilités. « Roma
fade » embraye et accélère, un véritable tube pour les mois
à venir dans un monde où l'on passerait ce genre de beauté pop
rock sur les ondes estivales... puis « Are you serious »..pour
danser moelleux tout l'été. Un duo magnifique avec Fiona Apple
vient calmer le jeu, et toujours cette touche de violon que l'auteur
prend pour sa guitare.
Une nouvelle facette pour le violoniste
chanteur de l'Illinois récurent depuis des années dans ces pages.
Vraiment quel dommage cette pochette
que je n'arrive pas à m'ôter du cerveau, je me l'imagine autrement
à l'écoute des ces comptines rock printanières.
Andrew Bird 2016 « Are you
serious ? » label : loma vista
Comme Black Mountain IV, « Visions
of us on the land » est un très grand disque rock à la
pochette de collage psyché décalée, hébergé sur un
label à la même géographie que Jagjaguwar, secretly canadian,
Bloomington Indiana.
La discographie de Damien Jurado défile
depuis 1997, il compte avec ses 14 albums parmi les piliers,
l'incontournable axe des platines rock internationales. Après
quelques inquiétudes sur les deux premières chansons, je suis entré
plein pot dans l'album sur la vitrine médiatique « Qachina ».
Le son et la voix de Jurado sont sa
particularité, un univers signé, son western moderne. Les morceaux
s'enchainent, 3, 4 minutes, plus bluesy que Black Mountain avec
un finish de belle plongée dans son lumineux folk habituel.
Une grande nouveauté pour cette année
qui s'emballe.
Damien Jurado 2016 « Visions of
us on the land » label : secretly canadian.
On les dit floydien d'aujourd'hui, ou
70's d'alors, mais pas que, Black Mountain IV fuse dans les bacs, ça
fuzz et riff, c'est cosmique et « Constellations »
m'électrise et « s'abbath » sur les échines, synthés,
guitares, un groupe de rock tout simplement. Il y a même des tubes
potentiels pour une radio FM, le très Joseph Arthur « Cemetery
Breeding » par exemple.
Toujours chez Jagjaguwar depuis le
sublime album éponyme de 2004, Black Mountain semble faire le
mélange des 70's de ses débuts avec du 80's de l'autre groupe tenu
par Stephen McBean, Pink Mountaintops, quatre albums dont le premier est
sorti aussi en 2004 sur le même label.
Bref, depuis cette année
starting-block, je n'avais pas pris autant de plaisir à écouter un
album des canadiens.
« Space to Backersfield »,
magnifique épilogue d'un album rock jouissif, planant et spacieux
Une vague haleine de désespoir sur la
nonchalance vocale de Kevin Morby chante un vague à l'âme sur une
production délicieuse. « Singing Saw », le titre éponyme
a laissé sa moue ravageuse me tomber sur la couenne. C'est le genre
d'album qui me laisse glisser sur la foule sans douleur aucune,
surfer indifférent sur le trafic de fantômes médusés.
C'est tout jeune Kevin Morby, pourtant
y'a de la bouteille sous ses accords gris, 2014 les débuts et déjà
le troisième album.
« Singing Saw », c'est
avancer avec un paletot à soi qui réchauffe et ranime, un coït
avec ses idées noires, une deuxième peau qui rend invulnérable,
imperméable à l'engouement. Le nonchaloir tranquille des mélodies
engourdissantes m'habille et me couvre comme un cafard éclatant.
Il y'en a un paquet de bons labels à
Bloomington, le texan est passé chez Dead Oceans logiquement.
Woodsist l'ancienne auberge elle héberge toujours ses anciens
compagnons de Woods dont Kvin éetait bassiste, une autre nouveauté
2016 à compter parmi les meilleures.
Je suis bien, « Singing Saw »
me broie les traumatismes.
Kevin Morby 2016 « Singing Saw »
label : Dead Oceans
L'album pop international de par ici le
plus excitant du moment.
Maintes fois Don Niño est venu
agripper mon cerveau. Ce badin bourré de talent œuvre en silence
depuis longtemps avec son label Prohibited Records qui a propulsé en
plein jour Berg Sans Nipple, NLF3, Herman Dune, Purr..
Il est derrière presque tous les
instruments. Aux percussions, son frère F/LOR et Jean-Michel Pires,
et à la batterie Shane Aspegren. Il est au design aussi, à
l'écriture, aux compos, au mixage, c'est son quatrième album à
aimanter toutes les étiquettes musicales, avec sa vision sonore
étendue, des dominos qui s'enchainent comme des touches de piano, un
patchwork détonnant...
c'est juste l'album pop international
le plus excitant du moment.
Don Niño 2016 « The Keyboard
Songs » label : prohibited records
Il aura fallu des rééditions
luxueuses éparpillées sur les routes longeant l'Atlantique pour me
réconcilier avec Phil Collins. Il faut dire que le son retravaillé
est excellent et vient écraser les bandes chromes que je n'imaginais
pas un jour remplacer ainsi.
Pourquoi j'étais fâché au fait ?? ah
oui, le son outrancièr des drums sur les albums de Clapton 80's,
mais bon, la décennie abimée n'a rien épargnée; la texture toute
claquée des cuivres envoyées sur un clavier; « We can't
dance » de Genesis qui sonnait comme un album de P.Collins..
puis quoi encore ?? ça passait moyen en bougon. Bon, y'a encore du
boulot pour atteindre l'extase, ceci dit le bonhomme a eu
l'originalité en plus d'une pluie de bonus délicieux, de refaire
toutes les pochettes avec sa tronche de maintenant. C'est pas grand
chose, mais ça me plait bien, une véritable redécouverte.
Je suis même entré pour la première
fois dans l'album orange complètement zappé à l'époque « Dance
into the light ».
Dans l'attente d'un nouvel album, et
après quelques soucis « mécanique » depuis 2007 quant à
sa position de batteur, Phil Collins reprends tout en main, ainsi que
les baguettes. C'est en tout cas un retour en force pour un artiste
un peu oublié et que j'ai surement injustement boycotté depuis son
apparition solo en 1981.
C'est surement l'effet vacances et le
soleil sur les routes de Loire Atlantique, j'écoute les albums solo
de Phil Collins, une sensation bizarre comme des vieilles nouveautés.
J'ai comme l'impression que ça fait un bail qu'on n'a pas joué ensemble sur la toile! Sous le haut patronage de la taulière du Cabinet des Rugosités, laissez-moi alors réparer cette anomalie en vous proposant un petit jeu tout bête et qui ne nécessite aucune compétence particulière… si ce n'est la furieuse envie d'y participer !
Les règles sont simplissimes : envoyez-moi une photo (ou plusieurs) de vous avec un "élément" ayant un rapport avec la musique (maquillage, badge, livre, disque, poster, tee shirt…). Si l'inspiration vous manque, rendez-vous sur le Cabinet des Rugosités où sont présentés quelques beaux exemples. Et si vous ne voulez pas dévoiler votre joli minois, pas de souci, vous pouvez le dissimuler de toutes les façons qu'il vous plaira.
Je ne veux pas vous mettre la pression, donc on va dire que je vous laisse jusqu'à la fin du mois d'avril pour m'envoyer vos belles images. Publication sur le Cabinet des Rugosités, début mai… ça vous semble jouable ?
J'attends donc vos réalisations à l'adresse suivante : keith.michards@orange.fr
Si vous avez besoin d'un quelconque renseignement, n'hésitez pas à me contacter au même endroit. Faites aussi passer l'information à votre entourage, ça peut éventuellement intéresser quelques farfelus!
Par ailleurs, j'invite tous les blogs amis à reproduire ce message afin qu'il bénéficie de la plus large diffusion. Merci d'avance et tous à vos Polaroïd ! Keith MICHARDS