Un Tindersticks sur la platine c'est
beaucoup plus qu'un simple plaisir. Pas une valeur sûre, non, juste
un geste vital, une démarche, un besoin récurent.
Sur le nuancier marbré des artistes de
Nottingham, pas mal de teintes à chérir, selon, l'humeur en
fonction, ou quelques températures à espérer. Des textures
quoiqu'il arrive, un taux d'humidité, une profonde idée des
moiteurs, des ricochets, des avalanches en douceur, des cascades au
diaphragme fulgurant, une démarche vers un refuge, une discographie
comme une chaine de montagne liquoreuse, une chartreuse. Un ventre
rond de rustine à licher.
Une voix, un groupe pop, des cordes et
des idées originales de mélancolie autour de cet escarpement de
hanches douillettes, des valses pour nos susceptibilités, des
valseuses pour les susceptibilités, et des couleurs cuivrées à se
perdre, aspirent à aimer religieusement ces chansons là.
Pourtant ici, Tindersticks rompt le
format d'avant, la durée, va chez une major pour une seule fois, se
fâche avec les fans d'alors, parce qu'un virage est là et divise.
Sur « Simple Pleasure », plus rien ne sera véritablement
comme avant, de la soul s'affirme comme la rondeur d'une fesse, des
rythmes comme le mordorée d'une approche. « A night in »
a pris des formes, s'est cuivré à dandiner des commissures, le
tangage s'est resserré, on oublie l'avant, on ne pense pas à la
suite, Tindersticks évolue.
C'est un album particulier dans
l'essence Tindersticks, une étape qui avec le recul et mon affection
que je leur porte, devient une panacée, une pierre dans mon mur
porteur.
Et puis va savoir pourquoi dès le jour
incertain venu, on n'a d'oreille que pour les Tindersticks, comme si
l'on n'avait plus personne où aller.
Le suivant « Can our love »
confirmera la constance dans la métamorphose. J'aime tout chez
Tindersticks....depuis l'évidence 1995 ma découverte comme tant
d'autres entichés.
Mais je m'égare, un album des
Tindersticks sur la platine, c'est du plaisir tout simplement.
Tindersticks 1999 « Simple
Pleasure » label : islands